Chapitre 2

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Juillet 2024
Adrian

Ça me fait plaisir que Nahia parte avec nous cette année. Je l'ai toujours considéré comme une petite sœur à mes yeux.
Ça fait depuis une dizaine d'année que nous partons au même endroit et même si j'adore nos habitudes, la maison etc. Il m'arrive malgré tout de m'ennuyer. Au moins, avec la compagnie de Nahia, ça n'arrivera pas. Il y aura une sorte de nouvelle routine, de nouvelles sorties. Et surtout il y aura enfin quelqu'un d'autre pour écouter Mélia parler de son crush de toujours. Ça, ça n'a pas de prix.

On s'est toujours bien entendu avec la meilleure amie de ma sœur. C'est vrai qu'on passe plus de temps à se chamailler, mais c'est toujours avec amour. Un peu comme un grand frère et sa petite sœur. J'ai remarqué ces derniers temps qu'elle n'était pas toujours bien. Je sais qu'elle vient de rompre avec Jack. Mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas que ça. Je la sens beaucoup moins à l'aise, comme si elle pensait déranger en permanence. Lorsque nous nous baignons avec Mélia, elle trouve toujours une excuse pour ne pas venir avec nous.

J'ai peur qu'elle soit retombée dans ces troubles du comportement alimentaire. Elle n'en avait parlé qu'à moi, je ne sais toujours pas pourquoi. Pourquoi elle ne s'est pas confiée à Mélia ?
En tout cas, je sais que tout ça s'était arrangé. Malheureusement, les mêmes signes reviennent depuis le mois dernier. Je ne sais pas si je dois aller la trouver, je ne veux pas qu'elle se sente forcée à m'en parler ou que je la mette mal à l'aise. Encore plus qu'elle ne l'est déjà.

Je viens déjà de dire n'importe quoi lors de l'annonce à Nahia. Je n'ai pas envie d'en rajouter. J'espère qu'elle ne m'en veut pas d'ailleurs. C'est vrai qu'on ne fait pas du tout partie de la même classe social. A ce moment là, je n'y pensais même pas, j'ai juste essayer de la rassurer en utilisant l'humour.
Bien vu Adrian, tu as fait l'inverse.

...

Le lendemain de l'annonce, je décide au moins d'aller m'excuser pour mon humour de merde. Car je ne veux pas qu'elle se sente mal par rapport ça.
Lorsque je la vois seule dans le salon, je décide de la rejoindre.

- Salut, tu vas bien ?

- Ça va et toi ? me répond-elle, froide.

- Oui. Écoute, je suis vraiment désolé pour hier. J'ai parlé sans réfléchir et tu sais que ce n'était pas du tout dans ce sens là que j'ai voulu le dire. J'ai juste essayé de te rassurer.

- T'inquiète pas je le sais bien. Tu n'étais pas obligé de venir t'excuser tu sais. me rassure-t-elle.

- Si, je l'étais, je ne veux pas que tu te sentes mal à l'aise. Pour n'importe quelle raison d'ailleurs.

- Je sais ce n'est pas ton genre.

- Ce que je veux dire par là aussi, c'est que tu peux me parler si tu en ressens le besoin. On ne parle pas souvent sérieusement. Mais tu es comme ma petite sœur et je ne veux pas que tu te sentes mal. Surtout pas avec nous. dis-je sérieusement.

Elle ne me répond rien, elle fixe juste la table.
Je me dis alors que j'ai sûrement vu juste mais je ne veux pas la forcer. Elle viendra me parler si elle en ressent le besoin.

- Merci, Adrian. Ça me touche, mais tout va bien t'inquiète.

Elle ne me regarde pas quand elle me répond mais je sens que son regard a changé.
Je ne sais pas pourquoi j'ai autant besoin de savoir si elle va bien. Je m'en préoccupe autant que de ma propre sœur. C'est bizarre et j'en suis conscient mais c'est inexplicable. Je ne peux pas concevoir qu'elle soit mal.

Un été plus que chamboulantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant