𝑺𝑼𝑹𝑵𝑨𝑻𝑼𝑹𝑬𝑳 : 𝒍𝒆 𝒎𝒚𝒔𝒕𝒆̀𝒓𝒆 𝒅'𝑨𝒔𝒔𝒊𝒏𝒊𝒆

¢нαριтяє 09: Le malfaiteur

Aisha se réveilla en sursaut, déconcertée par l'inconnu de son environnement et par l'absence de souvenirs clairs. Elle se remémorait seulement une chute dans une eau glacée et une conversation avec Djin, rien de plus.

- Bienvenue dans le monde réel, jeune fille, affirma la grande prêtresse.

- Ah ! Où suis-je ? Et qui êtes-vous ? interrogea Aisha.

- Tu te trouves actuellement dans ma demeure. Tu as été amenée ici suite à une morsure de serpent, et je suis la grande prêtresse de ce mystérieux village.

Les souvenirs affluèrent alors : les paroles terribles échangées avec Oumou, sa sœur, sur le point de tomber à l'eau, le serpent, Oumou et l'homme qui était venu à son secours, ainsi que les larmes de sa sœur.

- Et... et ma sœur, elle va bien, j'espère ? demanda Aisha, anxieuse.

- Bien sûr, elle t'attend devant la porte avec ta mère et ta tante.

- D'accord, mais combien de jours suis-je restée inconsciente ?

- Deux jours.

- Comment ! ?

La jeune métisse demeurait dans l'incompréhension, ayant passé un moment avec Djin, mais cela ne pouvait avoir duré qu'une demi-journée. Comment se faisait-il que deux jours se soient écoulés dans le monde réel, à moins que le temps ne s'écoulât quatre fois plus rapidement qu'en réalité ?

- Jeune fille, es-tu certaine que tout va bien au sein de ta famille ? interrogea la grande prêtresse.

- Évidemment, pourquoi cette question ?

- Les esprits murmurent qu'une personne de ta famille te veut du mal, et qu'elle ne sera satisfaite que si tu péris.

- Oui, j'en ai connaissance, mon génie me l'a déjà révélé, mais je m'interroge sur l'identité de cette personne.

- Tu possèdes un bon génie, alors. J'ai une idée sur l'individu qui te veut du mal ; selon moi, c'est...

Avant que la grande prêtresse ne puisse exprimer son avis, elle fut interrompue par l'entrée soudaine de sa mère et de ses sœurs.

- Alabado sea Dios, tu es enfin éveillée, mon enfant, déclara la mère d'Aisha.

— Oui, mère, répondit Aisha avec une douceur timide.

— Peut-elle s'en aller ? demanda la mère d'Aisha, la voix empreinte d'inquiétude.

— Vous pouvez partir, rétorqua la grande prêtresse d'un ton sec.

Aisha regagna son foyer en compagnie de sa mère et de ses sœurs.

~•~•~•~•~•~•~•~

Une fois rentrée, Aisha se reposa un instant dans sa chambre, avant de décider de se rendre discrètement à la plage. En effet, si elle avait sollicité l'autorisation de sa mère, celle-ci aurait inéluctablement opposé un refus. Elle prit avec elle une nappe, un coussin et quelques en-cas à grignoter.

À son arrivée, elle déploya délicatement sa nappe et son coussin sur le sable, puis s'allongea. Elle souhaitait échapper aux pensées tumultueuses qui l'assaillaient. Fixant l'eau pendant un long moment, elle finit par s'endormir.

Aisha se réveilla, le dos douloureux. À peine avait-elle repris ses esprits qu'une voix commença à narrer des histoires. En se ressaisissant, elle réalisa qu'elle se trouvait sur un rocher au milieu de la plage, celui qu'Oumou lui avait montré lors de leur précédente rencontre, tandis que le soleil amorçait sa descente.

Elle comprit rapidement que le récit d'Oumou n'était pas entièrement dénué de vérité. La sirène la fixait depuis un certain temps, et la peur pétrifiait Aisha au point qu'elle ne pouvait articuler un mot.

— Es-tu éveillée ?

—...

Pourquoi lui posait-elle cette question, alors qu'elle connaissait déjà la réponse ?

- Tu es consciente de ton courage ! Nulle autre personne n'aurait osé demeurer ici à une heure si tardive. Je t'apprécie énormément, et pour cela, je vais te transformer en sirène, tout comme moi. Nous deviendrons les meilleures amies du monde, tu seras ma nouvelle sœur. L'ancienne a tenté de s’échapper, et je l'ai éliminée.

- Que... Quoi !?

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