𝑺𝑼𝑹𝑵𝑨𝑻𝑼𝑹𝑬𝑳 : 𝒍𝒆 𝒎𝒚𝒔𝒕𝒆̀𝒓𝒆 𝒅'𝑨𝒔𝒔𝒊𝒏𝒊𝒆

¢нαριтяє 05: Les nains

Réveillée par la faim, Aisha se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche avant de rejoindre sa famille dans la cuisine, où Victoria et Nora l'attendaient déjà.

- Bonjour, mes petites, annonça Aisha en prenant un bol.

- Bonjour, grande sœur, répondirent Victoria et Nora en chœur.

- Aisha, puis-je te poser une question ? demanda Nora.

- Bien sûr !

- Très bien, qui est ce Bg qui t'a raccompagnée hier ?

- Tu... tu l'as vue ?

- Oui, en effet.

- Impossible.

Aisha était stupéfaite ; comment sa sœur avait-elle pu apercevoir Djin, un génie qui se manifestait habituellement uniquement à elle ?

- Euh... c'est... c'est un ami, oui, un ami.

- Si tu le dis. Tu sais, j'ai aperçu un nain surnaturel hier ! Il y avait un vieux monsieur qui discutait avec lui. Il est complètement différent de ceux que l'on voit dans les dessins animés ou au cinéma. C'est un humain, mais de petite taille, et ses pieds sont tournés vers l'arrière. De plus, il adore jouer au Ludo.

- Tu visionnes trop de dessins animés, Nora, ha ha rétorqua Aisha.

- Mais c'est la vérité !

Aisha savait pertinemment que les propos de Nora étaient fondés, mais elle ne souhaitait pas l'admettre afin d'éviter que Victoria ne ressente de la peur ou fasse des cauchemars.

- Je ne désire plus t'entendre évoquer le nain, c'est bien clair ?

- Oui, sœur.

Aisha acheva son petit-déjeuner et s'installa dans les fauteuils du grand salon, repensant à tout ce que sa sœur lui avait dit quelques minutes auparavant.

Elle souhaitait se changer les idées et remarqua Oumou qui s'apprêtait à sortir, et l'interpella.

- Bonjour Oumou, où te rends-tu avec tant d'empressement ? interrogea Aisha.

- Bonjour Aisha, je me dirige vers la plage afin de me changer les idées, éclaircit Oumou.

- Puis-je t'accompagner ?

- Bien sûr.

- Je te remercie, Oumou.

Les deux jeunes filles prirent alors le chemin de la plage.

~•~•~•~•~•~•~•~

Arrivées à la plage, Oumou et Aisha s'assirent dans le sable. Un silence total y régnait, jusqu'à ce qu'Aisha y mette fin.

- Sais-tu, Oumou, lorsque ma mère nous annonça que nous allions emménager dans un village, j'étais profondément attristée. Je m'imaginais un endroit sans électricité, sans eau courante et sans connexion internet, mais je m'étais complètement trompée.

- En effet, ce village possède un caractère particulier. Autrefois, il était habité par des personnes fortunées ou des touristes.

- Mais pourquoi ne sont-ils plus là ? demanda Aisha.

- Ils se plaignaient de phénomènes surnaturels, tels que des nains et...

- Des nains ? interrompit Aisha.

- Oui.

- Pourrais-tu m'en dire davantage sur ces nains ?

-Très bien. Ce sont de petits êtres, comme leur nom l'indique d'ailleurs. Ils adorent jouer au Ludo et possèdent une voix grave, avec les pieds tournés vers l'arrière. Si un jour tu en rencontres un, peu importe la langue que tu parles, il te répondra dans cette langue. Oumou expliqua cela avec sérieux.

- Ils sont inoffensifs, j'espère ? demanda Aisha.

- Bien sûr, n'as-tu pas entendu de bruit de dés hier ?

- Non, répondit Aisha.

Aisha avait dormi comme un bébé la nuit précédente, trop épuisée par les événements surnaturels qu'elle avait vécus.

Une question trottait dans l'esprit d'Aisha : quel lien Oumou avait-elle avec sa tante ? Sa tante et elle n'avaient pourtant aucun lien de parenté, à ce qu'elle sache. Curieuse, Aisha prit son courage à deux mains et demanda à Oumou pourquoi elle vivait avec sa tante.

- Oumou...

- Oui ?

- Es-tu là pour les vacances ?

- Non, je vis ici. Mon père est décédé quand j'étais encore bébé et ma mère m'a abandonnée pour son nouveau mari, apparemment il ne voulait pas d'un enfant qui n'était pas le sien, affirma Oumou en lançant des pierres dans l'eau.

- Oh ! Je suis désolée ! s'excusa Aisha.

- Oh, ce n'est pas si grave, puisque j'ai ta tante. Elle me considère comme sa propre fille et moi, comme ma mère.

- Tant mieux alors, dit Aisha en souriant.

Il y avait des choses étranges qu'Aisha avait remarquées, en dehors de son génie et des nains. Mais la ressemblance frappante entre elle et Oumou l'intriguait ; peut-être n'était-ce qu'une coïncidence, pensa Aisha.