II. Atlas

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Nous sommes beaucoup trop différentes

J'ai l'impression que l'heure dure une éternité. Ma feuille est presque remplie de petits dessins en tout genre, preuve que le cours ne me passionne pas du tout. Mon truc c'est la musique. Ça me permet de passer le temps et de m'évader pendant un moment. D'ailleurs, en y repensant, je note dans un coin de ma tête de prévenir Minh comme quoi je ne pourrais pas manger avec elle ce midi. Je dois répéter pour le spectacle du mois de décembre et il n'y a que pendant ma pause déjeuner que je peux le faire, puisque c'est le seul moment où la salle est vide.

Lorsque la sonnerie nous libère enfin, j'avertie mon amie et elle part en direction de la salle d'économie tandis que je rejoins la bibliothèque, où je dois retrouver Paloma. C'est une fille sympa, mais comme elle est amie avec ma sœur, j'ai tendance à me méfier. Parce que oui, il est déjà arrivé qu'Astéria envoie ses larbins m'espionner. Pas que ma vie l'intéresse, mais comme nous sommes dans une certaine compétition pour ce qui est de nos moyennes scolaires, elle tente le tout pour le tout.

Je pénètre dans la salle qui accueille des centaines et des centaines de livres et parviens à trouver une place à une table de libre, puisque Paloma n'est pas encore arrivée. Je sors mes bouquins ainsi que ma trousse et ma tablette, avant de me mettre à faire quelque recherche pour l'exposé qu'on a à faire. Comme je suis une control freak, comme dirait Minh, j'ai horreur de faire les choses à la dernière minute. Ça me stresse et lorsque c'est le cas, ce n'est pas beau à voir.

— Désolée pour le retard, monsieur Jung nous a fait sortir en retard, s'excuse Paloma en s'installant face à moi.

— Pas de soucis, j'ai déjà commencé à faire quelques recherches.

— Top, pareil pour moi. Si ça te va, on fait encore quelques recherches chacune de notre côté et ensuite on met en commun.

— Parfait.

Elle m'offre un sourire et commence à sortir ses affaires tandis que je replonge dans mes recherches. Une heure plus tard, nous mettons nos informations en commun et ensuite, on commence à élaborer un plan pour notre exposé à rendre. Je dois avouer que je suis assez étonnée de la voir aussi investie, mais après tout, on ne se connaît pas vraiment, donc je ne suis pas apte à juger sa façon de travailler.

Quand vient l'heure du déjeuner, je cours jusqu'à la salle de musique et je suis soulagée de voir qu'il n'y a personne. J'abandonne mon sac sur l'une des chaises en plastique et attrape le violon qui se trouve sur l'une des étagères. Ce n'est pas le mien, mais depuis le temps que je m'entraine dessus, c'est un peu comme si c'était le cas et je retrouve vite mes marques.

Sans prendre la peine de sortir mes partitions, puisque je les ai toutes mémorisées, je laisse l'archer frotter les cordes de l'instrument et un son mélodieux s'en échappe. Je joue les premières notes de Elements de Lindsay Stirling, pour m'échauffer et tout disparaît autour de moi. J'entre dans une sorte de transe où les morceaux défilent. Mes doigts commencent à me faire mal tellement je suis concentrée, mais je fais abstraction de la douleur.

Je suis essoufflée et lorsque je regarde l'écran de mon smartphone, je constate que l'heure de la pause déjeuner est presque terminée. Je range mon instrument dans son étuis, puis m'installe sur l'une des chaises. J'attrape mon repas préparé par Dorothea et je l'engloutis rapidement avant de quitter la salle. Je marche jusqu'à mon casier pour prendre mon manuel de littérature, toutefois lorsque je me tourne pour rejoindre ma classe, je bute contre quelque chose de dur. Je replace mes lunettes correctement quand je constate que j'ai cogné contre un torse. Et pas n'importe lequel. Celui de Levi. Je remonte lentement mes yeux jusqu'aux siens, les joues brûlantes.

Let's Play a GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant