X. Levi

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Bienvenue en Enfer

Après je ne sais pas combien de temps de route, le bus s'arrête enfin devant ce qui semble être un hangar abandonné. Je n'ai pas quitté ma place auprès d'Atlas et, j'avoue que sur le moment, je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai vu qu'elle n'avait pas l'air bien, alors je n'ai pas réfléchi et je l'ai rejoint. Nos kidnappeurs, qui ont été silencieux jusqu'ici, demandent à certains d'entre nous de lever et de sortir du car en file indienne. Joshua, Malakay et Minh s'exécutent sans dire un mot tandis qu'un collier bizarre est attaché autour de leur cou. Quand le regard de l'un des ravisseurs se pose sur la rangée où je me trouve, chaque poil présent sur mon corps se lève d'appréhension. Je prie en silence pour que la fille à mes côtés ne soit pas choisie, mais visiblement Dieu n'a pas l'air de m'avoir entendu.

— Vous deux, levez-vous et sortez, déclare-t-il en faisant naviguer son flingue entre nous. Et toi aussi face de gland, ajoute-t-il à l'intention de la personne derrière moi.

Je fais ce qu'il dit sans pour autant lâcher la main de la violoniste et quitte le véhicule pour rejoindre son complice. Ce dernier s'approche de la rouquine, sauf que je me mets sur son passage.

— Oh, tu joues les héros à ce que je vois. Dommage pour toi, parce que les héros, ça n'existe pas. Surtout avec ce qui vous attend là-dedans.

Il passe un collier autour de mon cou avant de faire de même avec Atlas et Kevin. J'aimerais tellement lui dire d'aller se faire foutre et lui envoyer mon poing dans la gueule, mais malheureusement, je ne suis pas à l'épreuve des balles. Or, vu son comportement, il m'a l'air d'être le genre de gars qui a la gâchette facile.

Une troisième vague d'élèves, composée de Paloma, Lucas et Maxime, vient nous rejoindre, puis une quatrième, avec Alisha, Astéria et Trina. Après ça, un coup de feu résonne dans le bus, suivit de hurlements tandis que le premier assaillant descend en compagnie de mademoiselle Rolls.

— Est-ce que vous pourriez desserrer mon collier, s'il vous plaît ? demande Astéria avec son air hautain. Il est trop serré.

— Mais bien sûr, madame la Duchesse, tu veux un thé avec des petits biscuits pendant que t'y es ? réplique celui qui vient de nous rejoindre. Allez fermez-là et entrez là-dedans.

Il nous montre une sorte de camion que son partenaire vient d'ouvrir. Nous montons sans un mot et nous nous asseyons au sol, les uns serrer contre les autres, tandis que la porte se referme, nous plongeant dans le noir complet.

— Qu'est-ce que vous pensez qu'ils vont faire ? questionne Paloma d'une voix tremblante.

— J'en ai aucune idée, mais ça ne sent pas bon pour nous, répond Malakay.

Atlas frémit contre moi et j'attrape de nouveau sa main pour essayer de la rassurer. Je suis autant flipper qu'elle, mais je parviens à faire abstraction de ma peur, pour elle.

Au bout d'un certain temps, le véhicule s'arrête et tout le monde retient sa respiration tandis que le rideau métallique s'ouvre. J'ignore où nous sommes, mais une chose est sûre, on n'est pas près de revoir la lumière du jour. Comment je le sais ? Parce que nos ravisseurs ne portent plus leur masque. Les frères Stromer se tiennent devant nous, chacun munis d'une arme automatique.

Phineas, l'aîné, nous demande de le suivre, tandis que Paul ferme la marche. Nous marchons dans un couloir sombre, sans fenêtre ni aucune indication sur l'endroit où nous nous trouvons. J'essaie de mémoriser le maximum de chose, au cas où, mais je dois avouer que le canon de l'arme de Paul dans mon dos ne m'y aide pas vraiment.

Quelques mètres plus tard, nous arrivons à une intersection et tournons à gauche où une salle se trouve dans le fond.

— Allez, bougez-vous, on n'a pas toute la journée, grogne Phineas avant de pousser brusquement Atlas.

Let's Play a GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant