IV. Atlas

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Grillé

Ai-je précisé que je détestais ma garce égocentrique que sœur ? Non ? Bah voilà, c'est dit !

J'ignore comment elle s'y est prise, mais elle a réussi à changer l'heure de mon réveil, ce qui fait que je suis en retard pour mon premier cours. Evidemment, qui dit retard dit loupage de bus. Je dois donc soit trouver quelqu'un pour m'emmener, soit y aller à pied. Sauf qu'il y a six kilomètres entre la maison et le lycée, donc autant dire que je n'y serais pas avant une plombe.

Je fouille la maison à la recherche de Dorothea, mais lorsque j'arrive dans la cuisine, je remarque qu'elle a laissé une note indiquant qu'elle est partie faire les courses. Je soupire une nouvelle fois en comprenant que je ne vais pas avoir d'autre choix que de marcher. Je remplis une gourde d'eau, attrape mon sac et quitte la maison avant de me mettre en route.

Mes écouteurs dans les oreilles, je maudis ma sœur et ses descendants sur sept générations depuis une bonne demi-heure, lorsque j'entends quelqu'un klaxonner dans mon dos. Je tourne la tête pour savoir ce qui se passe quand un pick-up s'arrête à mon niveau. Je reconnais instantanément le passager et je soupire de soulagement en constatant qu'il ne s'agit pas d'un gars louche. Je salue Levi, ainsi que son père, d'un signe de la main et m'approche de la voiture.

- Salut, qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il avec un sourire en coin.

- Ma sœur à changer l'horaire de mon réveil, ce qui fait que j'ai loupé le bus et que je suis en retard, expliqué-je non sans cacher mon agacement. Et toi ?

- Oh, j'avais un rendez-vous chez le médecin. Tu veux qu'on te dépose ?

Je jette un coup d'œil en direction de son père et remarque que ce dernier sourit.

- Je veux bien, merci.

Levi ouvre la portière puis se décale sur le siège central tandis que je grimpe à côté de lui. Nos corps n'ont jamais été aussi proches l'un de l'autre, ce qui me met légèrement mal à l'aise, mais je tente au mieux de ne pas le montrer. J'ouvre plusieurs fois la bouche, dans le but d'engager la conversation et rompre ce silence gênant, mais je me dégonfle à chaque fois.

Dans certains cas, comme celui-ci, je déteste mon incapacité à être socialement normale. A cause de ma timidité et de mon introversion, j'ai dû mal à aller vers les gens, ce qui peut être assez handicapant, surtout lorsqu'on se retrouve à côté de son crush.

- Pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ? questionne Levi, après un moment.

- Faut-il une raison particulière à Astéria pour qu'elle me pourrisse la vie ? Pas vraiment.

- Et tes parents, ils n'auraient pas pu t'emmener ? demande son père.

- Ils sont en déplacement.

- Tous les deux ?

- Oui, mais ça n'a rien de nouveau.

Monsieur Ferguson fronce les sourcils, comme si cette idée était inconcevable pour lui.

- Donc, vous êtes toutes les deux chez vous, toutes seules ?

- Oh non, il y a Dorothea, la sœur de notre mère, mais elle était partie faire des courses lorsque je me suis réveillée.

Il grommelle quelque chose dans sa barbe, ce qui semble beaucoup amuser son fils, qui tourne son visage vers moi.

- Désolé pour l'interrogatoire, chuchote ce dernier.

- Pas de soucis. Ton rendez-vous chez le médecin, ce n'était rien de grave ?

- Non, ne t'inquiète pas, j'étais juste chez le dentiste.

Let's Play a GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant