1. Tête-à-tete impromptu

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L'alarme de mon réveil retentit dans la pièce, m'extirpant violemment de mes songes. Ma main part aveuglément à la recherche de la source de mes grognements de protestations, afin d'enrayer le perturbateur.

Difficilement j'entrouvre un œil et déverrouille mon téléphone. Après avoir arrêté sa cacophonie, je consulte l'agenda de ma journée :

10h Réunion avec Marine
12h Repas d'affaires
14h Préparation pour les débats

Encore une journée bien chargée. Je profite des quelques minutes de calme qu'il me reste allongé sur mon canapé, la tête enfoncée dans un des coussins, encore vêtu de mon costume de la veille. Un rayon de soleil perçant les rideaux, vient caresser ma joue et me fais comprendre qu'il est l'heure de se lever.

Je me dirige vers la salle de bain, la couleur grise domine la pièce, se nuançant du foncé au très clair. J'ouvre le pommeau de la douche, les petites gouttelettes d'eau commencent à perler pour se métamorphoser en une douce pluie, se fracassant contre la paroi vitrée.

Je déboutonne ma chemise et la laisse tomber sur le sol en béton ciré. Je fais glisser mon pantalon et mon caleçon le long de mes jambes, je lève un pied puis l'autre afin de me délivrer de la boule de tissus qui emprisonne mes chevilles. Le miroir, accroché au-dessus du lavabo, vient refléter ma nudité flattant le dessin des muscles de mon torse. Un sourire satisfait empreint de fierté s'esquisse sur ma bouche au regard de cette image.

Je me faufile rapidement sous l'eau, m'arrachant un gémissement de bien-être. Je savoure ce suave déluge d'eau chaude qui m'inonde, puis se heurte sur mes épaules, glisse le long de mes côtes, enrobe mes hanches, coule sur mes cuisses et vient s'échouer sur la pierre naturelle. Délectable moment d'apaisement.

Je saisis le savon et vigoureusement frotte toutes les parties de mon corps, légèrement, engourdies par la chaleur de l'eau. Je reste encore un moment sous cette délicieuse cascade, rinçant le savon qui couvre encore ma peau.

Je sors de la douche et enroule une serviette autour de moi, je me sèche rapidement et me dirige vers mon dressing. Je saisis un jeans bleu, une chemise blanche et une veste de costume bleu marine. N'ayant pas de représentation publique formelle aujourd'hui, je décide de m'accorder un peu de légèreté.

Un petit retour dans la salle de bain, pour coiffer avec un peu de gel mes cheveux sur le côté, quelques pulvérisations de mon parfum aux notes citronnés et florales et je suis prêt.

Sans perdre de temps, j'attrape mes baskets et les lace à mes pieds puis m'empare de ma sacoche, de mes clefs et referme la porte derrière moi. Je descends dans le parking, Franck, mon chauffeur m'attend. Il est à mes côtés depuis déjà quelques années et une relation de confiance s'est installée entre nous. Il a prouvé plusieurs fois, toute la discrétion dont il est capable de faire preuve ; une qualité obligatoire, pour occuper ce poste.

C'est avec un sourire délicat dessiné sur son visage qu'il m'accueille, se tenant debout, la main posée sur la poignée de la porte arrière, prêt à m'ouvrir.

— Bonjour Monsieur Bardella. Comment allez-vous ce matin ?
— Bonjour Franck, bien merci et vous ? (lui serrant la main)
— Très bien Monsieur, merci.

Je m'engouffre à l'arrière de la Mercedes noire et sans devoir préciser la direction souhaitée, Franck prend machinalement le chemin vers le siège, comme tous les jours.

Arrivé sur place, je traverse l'immensité du hall d'entrée illuminé par les rayons du soleil qui traversent les grandes baies vitrées et les larges piliers blancs qui trônent dans ce lieu, offrant une dimension imposante et une sensation de vertige.

Jeux politiquement défendus [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant