Jeux politiquement défendus [Bardella x Attal]

13. Héléna

J'ai tellement aimé lire vos commentaires du chapitre précédent. J'espère que ça n'a pas été trop douloureux 🤭.

Heureuse de vous transmettre autant d'émotions, et j'espère que ce n'est que le début. 😜

Voilà la suite, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. 😘

Et pour ce chapitre vraiment n'hésitez pas à mettre cette musique dans vos oreilles, ça va vous mettre dans l'ambiance. Et j'y tiens tout particulièrement🤩. Mais pas d'obligation si vous n'aimez pas ça.

🎵 I put a spell on you - Nina Simone 🎵

Et vous pouvez même suivre avec ces deux là si vous voulez 😜

🎵 Why don't you do right? - Amy Irving🎵

🎵 Fever - Peggy lee 🎵
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—    Bonsoir, un vieux Neisson, s'il vous plaît, demandé-je d'un ton sec.

Le cœur battant, à tout rompre, je m'installe sur un des tabourets du bar. L'ambiance est animée, tout en restant discrète ; les rires sont presque étouffés, les discussions timides, et ne couvrent jamais la musique qui inonde la salle. Un air de jazz crépite sur un vieux tourne-disque, comme un écho venu d'un autre temps. Le décor, avec ses lumières tamisées, ses boiseries sombres et son mobilier vieillissant, respire encore la somptuosité des années 30. L'odeur de cigares, fumés quelque part près de la fenêtre entrouverte, se mêle à l'atmosphère et accentue l'illusion de voyager au cœur de ce siècle.

Le barman dépose un verre devant moi, sur le comptoir en bois massif, usé par les années. Avec des gestes précis, presque rituels, il attrape la bouteille de rhum et me sert. Mon regard reste fixé sur le cristal, frustrés par la maigreur de la dose. Franchement... ridicule.

—    Mettez-m'en un double !

Sans un mot, il s'exécute, et remplit mon verre avec plus de générosité. Je lève la tête pour le remercier, et là... ses yeux noisette m'accrochent, transperçant les miens. Son sourire s'étire lentement sur ses lèvres fines. Charmant... Un air de lui, de son insistance discrète, mais avec une touche plus brute, peut-être à cause de ses tatouages visibles sous ses manches retroussées. Nos regards se trouvent, se défient, comme dans un duel silencieux, cherchant à se percer l'un l'autre.

Une mèche de ses cheveux ébène glisse sur son front, d'un geste rapide, il la replace aussitôt, rompant notre troublant échange.

Putain ! Mais qu'est-ce que je fais ? Tu mates un mec ! Sérieux, il n'y a pas quelque chose qui cloche dans l'énoncé ? Et le pire... c'est qu'à en croire mon bas ventre... j'aime ça. C'est n'importe quoi ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Rien de compliqué. Tu réalises juste que les hommes te plaisent. Pas de quoi dramatiser.

Une vive chaleur monte brusquement à mes joues, je baisse la tête, gêné. Mes yeux se fixent sur le liquide ambré, ses reflets dansent sous la lumière tamisée du bar. Je sens toujours son regard sur moi, lourd, chargé d'une intensité auquel je refuse de répondre. Gabriel suffit à me faire plonger, encore et encore, dans mes déviances. Pas besoin d'ajouter ce barman à l'équation. Je suis déjà assez perdu comme ça.

—    Garçon, s'il vous plaît !

Appelé par un autre client, il se détourne, un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres. Je n'aurais pas supporté plus longtemps son insistance. J'appuie une joue contre mon poing, elle est brûlante, comme le reste de mon corps. La chaleur de la honte transpire à travers chaque pore de ma peau. J'ai l'impression de ne plus m'appartenir, de ne plus être moi-même. Je n'accepte ce qu'il m'arrive. Je ne peux pas être gay ! Ce n'est pas possible. Tu peux aimer les deux côtés. Absurde...