8. Le temple de la dépravation

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Comme toujours petit conseil musical:
🎵 Watch me burn - Michele Morrone 🎵

J'espère que ça vous plaît toujours. Hésitez pas à me faire vos retours. 🫶🏻😊

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Autour de moi, le soleil s'est couché et la nuit commence à tomber. Immobiles sur cette terrasse, les feuilles des arbres ombrent mon visage indigné. Accablé par mes sentiments, je prends une profonde inspiration et tente d'apaiser le feu qui brûle en moi. Je franchis la porte, et parviens à afficher un air impassible, bien que mon corps soit encore en proie aux flammes de ma colère. Je m'approche de Marine en simulant un bâillement, et lui glisse discrètement à l'oreille mon envie de partir, prétextant une soudaine fatigue. Elle me sourit avec tendresse, et caresse avec délicatesse mon épaule. Ses yeux se posent sur moi, et d'un ton empreint de compassion, elle me répond simplement.

— Va te reposer, tu en as besoin !

Soulagé par le bon déroulement de ma supercherie, je m'éloigne en gardant mon calme, tandis qu'intérieurement je suis toujours rongé par la colère. Je traverse la pièce dans une démarche sereine, sentant les regards remplis de curiosité m'épier du coin de l'œil. Mes yeux croisent furtivement ceux d'Émilien et de Mathis, et je peux lire toute leur incompréhension. J'esquisse un léger sourire, tout en continuant de feindre une mine épuisée par le travail. Je sors, enfin, du salon et presse mes pas dans les couloirs qui résonnent au rythme des battements de mon cœur. Une fois à l'extérieur, la fraîcheur nocturne n'a pas le temps de calmer mes angoisses. En voyant Franck, je m'engouffre dans le véhicule.

— Allons- y, Franck ! Dis-je, la respiration haletante.

Surpris par mon entrée précipitée à l'arrière de la voiture, il se retourne et me demande l'air soucieux. 

— Tout va bien, Monsieur ?
— Oui, oui.

L'intonation de ma voix trahit mon impatience, mais je ne souhaite pas lui en dire davantage pour le moment. Je lui transmets simplement l'adresse du lieu en lui plantant mon téléphone sous le nez.

— Franck, nous allons là s'il vous plaît !

Il écarquille les yeux, étonné par ma requête inhabituelle.

— Vous êtes sûr, Monsieur ? Dit-il, son inquiétude à peine dissimulée.

Sa réponse éveille ma curiosité. Il semble connaître cet endroit, qui pour moi reste encore un mystère. Porté par un espoir naissant, je m'empresse de lui poser la question.

— Vous connaissez, Franck ?
— Oui ! Et... Il marque une pause, hésitant à continuer sa phrase. Ce n'est pas un lieu où j'ai envie de vous voir, Monsieur !

Il paraît embarrassé par ses propres mots, redoutant que je réagisse mal à sa remarque. Mais je sais qu'il agit toujours avec bienveillance envers moi, et une fois de plus, il vient de le prouver. Soudain, je le vois préoccupé, voire anxieux, et je m'empresse de tenter de le rassurer.

— Franck, je n'y vais pas pour moi, je dois aller chercher quelqu'un ! Mais dépêchons-nous, je vous en prie. Répondis-je, le timbre marqué par l'urgence.

Mes explications semblent l'apaiser, mais il capte toute la gravité de mon ton et démarre précipitamment. Les pneus crissent et le moteur gronde sous la brusque accélération, me plaquant contre le siège. Le coude appuyé contre la portière, le menton niché entre mes doigts, je scrute les bâtiments qui défilent, cherchant désespérément une enseigne révélatrice. Chaque minute qui passe resserre un peu plus l'étau autour de mon cœur, mes angoisses se muant en un tourbillon de rage dévastatrice. Soudain, la voiture s'immobilise. À travers la vitre, aucune lumière criarde, aucun panneau ne se distingue. Ma surprise grandit en découvrant un simple immeuble en béton, surmonté d'une immense porte en acier.

Jeux politiquement défendus [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant