2. Deuxième Manche

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Enfin le chapitre suivant, il m'a prit du temps, désolé pour l'attente, j'espère qu'il vous plaira. ☺️🤭

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De retour à mon bureau avec Émilien, nous prenons place dans le canapé et les fauteuils. Assis l'un en face de l'autre, nous commençons les entraînements d'allocutions. Émilien joue mes opposants à merveille et je trouve les parades adéquates à toutes ses attaques, le discréditant instantanément. Emporté par nos échanges, je me mets debout, tantôt statique, tantôt faisant les cent pas pour trouver un mélange d'inspiration et de concentration.

Ces exercices sont fastidieux, mais essentiels pour être à l'aise et surtout pour apprendre à se canaliser durant les débats.

Après cinq heures de travail acharné, nous sommes assis tous les deux sur le canapé de part et d'autre de celui-ci, éreintés, les yeux perdus dans le vide, appréciant le silence de cet instant. Quand le téléphone d'Émilien tinte deux fois comme une petite cloche, il le saisit et lit le message reçu.

— C'est Mathis, il demande si nous voulons aller boire un verre ?

Je tourne la tête vers Émilien, le visage éteint, immédiatement il comprend que mon envie est tout autre que de me retrouver dans un bar avec une foule de monde.

— Aller Jordan, ça va te faire du bien, il faut que tu te changes les idées, tu auras tout le week-end pour travailler.

Je vois ses yeux me supplier, comme un enfant demandant une glace, essayant de me faire craquer. Un soupir s'échappe de mes lèvres et je crois qu'une partie de moi vient de capituler, se laissant convaincre par ses arguments.

— Bon, d'accord, mais avant on va manger quelque chose, j'ai trop faim !!

Émilien éclate de rire.

— Ah ! Je me disais aussi ! je m'inquiétais de ne pas t'avoir encore entendu le dire !

— Moi aussi ! Aller, en route.

Nos rires résonnent dans la pièce, je décroche ma veste du porte-manteau, range mes dossiers dans ma sacoche et ferme mon bureau à clef. Nous sortons du bâtiment rejoindre Franck qui nous attend à l'extérieur.

22h, après avoir mangé une bonne pizza, nous arrivons devant le bar auquel Mathis nous a donné rendez-vous. A peine entrés à l'intérieur, une musique vive réveille nos oreilles. Étonnés par l'abondance de monde, nous marquons une pause dans l'entrée, essayant de le retrouver. Nos yeux parcourent la salle de gauche à droite, à sa recherche, mais la foule est trop dense et seul le décor du bar m'apparaît. Je reste perplexe devant les murs aux tons rose pastel, contrastés par des poutres noires qui ornent le plafond et intimisent l'espace. Le sol en parquet, d'un bois foncé, fait résonner les talons des dames. Sur la gauche le bar tout en longueur est, lui aussi, formé de ce bois d'ébène. Derrière, les niches voûtées entreposent sur des étagères les bouteilles et les verres, illuminées par des lumières rougeâtres.

Soudain, une petite tête blonde jaillit de l'agitation du bar et des bras exercent de grands gestes dans notre direction. Nous avançons vers ces signes, désormais assez proche pour se soulager de retrouver Mathis. Nous le rejoignons dans un carré privé, meublé par des fauteuils en velours violet, accompagnés par trois petites tables, déjà habillées par de nombreuses bouteilles et pichets de bières. La soirée promet d'être festive.

Je constate qu'il est, lui aussi, toujours vêtu de son costume. Il n'a pas dû finir bien plus tôt que nous, en revanche, il est certainement arrivé plus tôt, vu son état de gaieté. À l'observer, aucun doute, ce n'est pas son premier verre. Je souris de bon cœur de le voir aussi enjoué. D'autres amis à lui sont également présents, habillés sensiblement de la même manière. On croirait être un gang, le gang des Costards-cravates. Cette pensée humoristique agrandit le sourire déjà présent sur mes lèvres, secouant la tête de gauche à droite devant l'absurdité de ma réflexion.

Jeux politiquement défendus [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant