Chapitre 12 : Sombres pensées

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— Ce n'est pas la première fois, Anna, soupira Betty.

— Oui mais elle est vraiment seule. Je suis sa seule amie.

— Et tu n'as pas jugé utile de me prévenir.

— Non, parce que je..., je pensais que ça prendrait moins de temps...

Anna croqua dans un pudding comme pour justifier son silence. Elle savait qu'elle avait tort, en partie. Mais elle était persuadée que ce qu'elle avait fait était la meilleure chose qu'elle ait pu faire. Elle ne pouvait pas laisser Vicky ainsi.

— Hermione, tu peux me faire passer le sel de table, s'il-te-plaît ? demanda Anna.

— La conversation n'est pas finie, l'interpella Betty.

— Si, persista Anna. Si c'est parce que tu n'aimes pas Vicky comme la moitié des gens sur Terre...

— Pas du tout ! Et tu le sais ! Vicky n'est pas le problème.

— Alors, dis-moi quel est le problème ?

— Tu ne m'as pas prévenue ! Tu aurais pu au moins me dire que tu n'étais pas disponible...

Le spectacle des fantômes de Poudlard offrit à Anna une nouvelle occasion de couper cette discussion. En effet, les fantômes s'adonnaient à un spectacle d'acrobatie dans les airs et – presque – tous les élèves acclamaient les figures que décrivait le Moine Gras, suivi de Nick-Quasi-Sans-Tête. Ce dernier rejoua aux yeux de tous la scène de sa décapitation en finissant par laisser sa tête pencher sur le côté, décrochant beaucoup d'applaudissements et quelques expressions de dégoût.

Après ces démonstrations de voltige, les élèves commencèrent peu à peu à quitter la Grande Salle dans un mouvement de foule et un grand brouhaha.

Lorsque Betty s'en alla vers la table des Serpentard, Anna ne fit aucune remarque, ne souhaitant pas relancer une discussion qui gâcherait ce banquet.

Elle tenta d'abord d'imprimer cette merveilleuse image de la Grande Salle, éclairée par des chandelles placées dans des citrouilles creusées et toutes les guirlandes qui lézardaient le plafond magique affichant un ciel dégagé parsemé d'étoiles. Puis, sans avancer davantage – et en bloquant alors la foule d'élèves derrière elle – elle mit quelques scones dans ses poches et emporta dans ses mains une tartelette. Elle hésita à se servir à la table des Poufsouffle mais, en voyant Hannah Abbot et Justin Finch-Fletchley, elle se ravisa, par peur d'être réprimandée.

Au pas de course, et derrière les huées des élèves qui se plaignaient de les avoir bloqués, Anna parvint à rejoindre Vicky.

— Tu as oublié le mot de passe ? s'étonna Anna en scrutant la foule, stoppée dans le couloir précédant l'entrée de la salle commune des Gryffondor.

— Non, dit Vicky. Je ne sais pas ce qui se passe...

— Bizarre... Aie ! s'exclama-t-elle en sentant quelqu'un lui écraser le pied.

— Désolé, fit timidement un élève de première année en baissant la tête.

— Mais pourquoi personne ne rentre ? s'énerva Anna après avoir fusillé du regard ledit élève.

— L'accès est bloqué, intervint Dean, coincé à côté, qui l'avait entendue.

Anna essaya de lever les pieds pour voir le bout du couloir mais un élève de cinquième ou de sixième année selon ses estimations lui cachait la vision, en plus d'être collé à elle. Soufflant désagréablement, elle regarda autour d'elle, apercevant brièvement Harry, Hermione, Ron, Colin Crivey, Alicia et Katie, qui, tous impatients, paraissaient aussi planer dans l'ignorance.

L'autre trio : tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant