✭ Chapitre 27 ✭

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Petit TW : automutilation

Parc de jeux
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Aria GREEN

02:43
2 jours plus tard

Je me réveille une nouvelle fois en plein milieu de la nuit, ma tête qui semble sur le point d'exploser et des sueurs froides faisant trembler tout mon corps.

Je jette un coup d'œil à ma fenêtre, pour m'apercevoir que la nuit est tombée et que le jour est encore loin.

Je me redresse difficilement, et presse ma tête entre mes mains, en espérant faire disparaître la douleur qui martèle mon crâne.

Ça fait déjà 2 jours que ça dure, depuis mardi soir, après notre petite virée au bar. J'ai sûrement dut abuser sur la quantité d'alcool que j'ai ingurgité, mais la sensation de ne plus réfléchir constamment me donne encore plus envie de continuer.
Et en ce moment, j'aimerai bien noyé ma douleur dans l'alcool.

La ville est endormie et moi aussi la plupart de la journée. Je n'ai pas mis les pieds au lycée depuis ce jour-là, clouée à mon lit et aux toilettes, où je ressors plus de choses que j'en mange.

Personne ne se soucie de moi, mon père me monte des repas auxquels je ne touche même pas, afin que je ne les contamine pas, et ma belle-mère ne veut surtout pas tomber malade, avant son week end avec ses copines.

Alors, pour une fois, elle me fou la paix, et je ne m'en plains pas.

Avec comme seule compagnie mon doudou, mes livres et les appels de ma meilleure amie, c'est comme une sorte de mini-vacances, avec l'option « avoir l'impression de mourir toutes les heures » en plus.
Je n'ai pas revu Estéban depuis la dernière fois, non plus. Je ne me souviens pas de grand-chose mais encore moins comment j'ai réussi à passer du mur délabré derrière mon dos au siège confortable de sa voiture.

Je crois m'être endormie, si je me fie à mon cauchemar. Il aurait pu me faire subir de nombreuses choses lorsque j'étais inconsciente, à sa merci, mais bizarrement je lui fais confiance sur ce point.

Je sais qu'il ne me fera jamais de mal, je le vois dans ses gestes et dans son regard. Sa veste doit d'ailleurs traîner dans un coin de ma chambre, je n'ai pas encore eu l'occasion de la lui rendre.

Afin de calmer la douleur qui irradie mon corps entier, je branche mes écouteurs et laisse la musique me bercer.

Je me lève avec le peu de force qui me reste et manque de m'écrouler une bonne dizaine de fois. J'arrive péniblement jusqu'à ma fenêtre et l'ouvre afin d'aérer la pièce et mon esprit.

La fraîcheur de la nuit fouette mon visage endormis et je reste quelques instants accoudée sur le rebord de l'encadrement. Je lève la tête avec l'espoir de voir mes paillettes préférées, mais ce sentiment s'écroule lorsque je n'arrive qu'à apercevoir les nuages brouillant la beauté du ciel étoilé.

Déçue, je prends place derrière mon bureau, sur ma chaise roulante et laisse mon regard se balader sur les murs de la maison d'en face.

Une pièce éclairée retient mon attention et l'ombre que j'arrive à apercevoir confirme la supposition que je me suis fait hier, déjà.
C'est la chambre d'Estéban.
Nos chambres respectives donnent vue sur l'autre.

Perdue dans mes pensées, je ne remarque pas que la fenêtre d'en face s'ouvre, et qu'une silhouette s'y dessine.

- Aria ? Entends-je.

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