✭ Chapitre 33 ✭

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Regrets ?
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Estéban PRIEST

Une semaine plus tard
09:49

Mon professeur d'histoire parle en continue depuis maintenant 45 minutes, mais rien qui ne sort de sa bouche ne m'intéresse. Le pluie nous accompagnant durant la plupart de la saison ne nous lâche pas, et frappe le goudron avec ferveur. Ces gouttelettes m'intéressent même plus que ce que raconte mon prof.

Elles glissent sur la vitre à mes côtés dans une course effrénée, et je parie dans ma tête sur celle qui va arriver le plus vite en bas.
Le résultat tombe quelques secondes interminables plus tard : j'ai perdu.

Je souffle un bon coup et balance mon corps contre le dossier de ma chaise. Mon cousin à mes côtés prends en note chaque parole, et je sais que je pourrai compter sur lui si un jour l'envie me prend de m'intéresser à ce cours.

Je balaye du regard la salle dans laquelle nous sommes, et m'arrête sur quelques visages que je trouve familier maintenant. Mais je ne rencontre pas de beaux iris noirs, encadré de longs cils de même couleur, ni de longue chevelure châtain descendant en ondulation dans le dos, ni ce beau sourire que je rêve d'admirer tous les jours.

Il apparaît d'ailleurs plus souvent dans mes rêves, que dans la vraie vie...

J'aperçois de l'agitation autour de moi lorsque je comprends que la sonnerie vient de retentir, et que par conséquent nous sommes enfin autorisés sortir de ce cours.

J'ai l'impression d'y avoir passé toute une journée.

Je passe la porte menant au couloir avec précipitation, mon sac sur l'épaule, à la recherche d'une belle brune. Cette fois ci je suis bien décidé à aller lui parler.

Malgré le fait que je lui ai laissé du temps pour repenser à ce qui s'est passé la semaine dernière, cela ne veut pas dire que je vais abandonner. J'ai voulu la rejoindre sur son toit l'autre jour, après avoir croiser son regard, mais après avoir aperçu la voiture d'Abigail devant la maison, j'ai bien compris qu'elle n'était pas seule, et je ne voulais pas la déranger.

Alors je suis resté un moment, dehors assis devant le perron de ma maison, à attendre que mes battements de cœurs ralentissent, liée à la dispute qui venait d'éclater avec mon père. Le même sujet qui revient sens cesse sur la table : sa tromperie.

J'ai découvert peu de temps après la mort de ma mère qu'il l'avait trompée lorsqu'ils étaient encore ensemble. Et je suis persuadée que cette révélation a impacté et aggravé son état.

Bien qu'elle ne le montrait pas, je me suis aperçu d'un léger changement chez elle peu de temps avant qu'elle décède. Comme si elle n'arrivait plus à faire semblant. Et tout me pousse à croire que ce choc émotionnel l'a encore plus enfoncé vers les ténèbres.

Après avoir appris la nouvelle grâce à ma grand-mère - que ma mère avait tenu informé- on s'est disputé violemment et je n'ai pas remis les pieds chez lui pendant des jours.

Jusqu'au jour où il m'a appelé pour me dire que l'on allait déménager. Je savais que c'était pour fuir les problèmes et ne pas entaché sa réputation auprès de ses clients, dans son cabinet d'avocat. Les rumeurs circulent vite dans ce monde.

Je percute une épaule dans la masse d'élèves sans faire attention et me retourne afin de m'excuser, lorsque je croise le visage familier de Sara. Son sourire illumine son visage et je lui demande précipitamment :

- Tu n'aurais pas vu Aria, par hasard ?

- Je l'ai croisé un peu plus loin dans le couloir de droite, me guide-t-elle. Elle n'avait pas l'air d'aller très bien.

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