Chapitre 3 : Les Ombres du passé

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Gabriel resta quelques instants figé, fixant la porte par laquelle Jordan venait de disparaître.

Il essaya de comprendre pourquoi son adversaire politique avait soudain montré de la compassion, pourquoi il lui avait donné des conseils pour traiter ses blessures.

Le Premier ministre secoua la tête, tentant de chasser cette confusion de son esprit. Il se ressaisit, remit soigneusement son masque et sortit des toilettes.

Les couloirs étaient calmes, presque déserts. Seul le bourdonnement lointain de quelques conversations rappelait qu'ils étaient encore dans l'effervescence post-débat.

Gabriel se dirigea rapidement vers la salle de pause, espérant y trouver un peu de tranquillité pour se remettre les idées en place.

Assis dans un coin, il sirota lentement un verre, son esprit vagabondant entre les souvenirs douloureux et les récents événements.

Les mots d'Emmanuel résonnaient encore en lui, chaque syllabe renforçant la pression qui pesait sur ses épaules. Il se sentait piégé, incapable de voir une issue à ce tourment constant.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, la porte de la salle de pause s'ouvrit doucement.

Gabriel leva les yeux et vit entrer sa secrétaire, Laure, une femme d'une trentaine d'années, aux cheveux châtains et aux yeux d'un vert profond, toujours d'un soutien inébranlable pour lui.

- Monsieur Attal, murmura-t-elle en s'approchant, Voulez-vous que je vous apporte quelque chose ?

Gabriel sourit faiblement, appréciant la sollicitude de Laure. Elle était l'une des rares personnes en qui il pouvait encore avoir confiance.

- Merci, Laure. Juste un café, s'il vous plaît, répondit-il doucement.

Elle hocha la tête et quitta la pièce, le laissant de nouveau seul avec ses pensées.

Il se pencha en arrière, fermant les yeux et inspirant profondément. La fatigue le submergeait, mais il savait qu'il devait rester fort.

Pour lui-même, pour ceux qui comptaient sur lui, et surtout pour ne pas laisser Macron et ses démons personnels le détruire.

Gabriel réfléchissait encore aux paroles de Jordan Bardella. Il n'en revenait pas. Pourquoi venait-il de lui donner des conseils ?

Au bout de quelques minutes, sa secrétaire revint avec un café à la main et le lui tendit.

— Voici votre café, monsieur.

— Merci beaucoup, Laure, répondit le Premier ministre en prenant la tasse.

Laure repartit, et Gabriel regarda dans le vide tout en buvant son café. Il consulta sa montre et vit le vigile arriver vers lui.

— Monsieur Attal, la voie est libre. Vous pouvez rentrer chez vous, déclara l'homme.

Gabriel remercia le jeune homme de la sécurité et se dirigea vers sa voiture. Il ouvrit la portière, mais quelqu'un l'interpella.

— Excusez-moi, monsieur Attal, nous avons un problème avec la voiture de monsieur Bardella. Nos pneus ont été crevés. Serait-il possible qu'il monte avec vous ? demanda le garde du corps du président du Rassemblement National.

Politique Opposé ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant