Chapitre 2 : Entre Silence et Souffrance

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Il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec le Président de la République.

— Bonsoir, Monsieur le Président.

— Monsieur Bardella ? Puis-je savoir ce que vous faites dans la loge du Premier ministre ? interrogea le Président.

— Je le félicitais pour le débat. Rien de plus. Il faudrait songer à être moins froid, Monsieur le Président.

Gabriel sentit son cœur se serrer en reconnaissant le visage. Emmanuel Macron se tenait là, son expression fermée et hostile.

Le Président avait toujours haï Jordan Bardella, à la fois politiquement et personnellement. Les tensions entre eux étaient bien connues dans les couloirs du pouvoir.

— Monsieur Bardella, dit Macron d'un ton glacial.

Bardella lui rendit un regard tout aussi dur mais resta silencieux.

Il savait que toute réponse ne ferait qu'envenimer la situation. Macron, satisfait de l'effet de ses mots, se tourna alors vers Gabriel.

— Attal, je souhaite vous voir immédiatement.

Gabriel acquiesça, essayant de cacher la peur qui montait en lui. Il savait que chaque moment avec le Président Macron était une épreuve.

Il fit un signe de tête à Bardella, une sorte d'adieu silencieux, avant de laisser le Président entrer dans sa loge.

Gabriel sentait le poids des regards et il pouvait presque entendre les murmures des pensées de son supérieur.

Les rumeurs sur sa relation avec Bardella s'étaient amplifiées comme une traînée de poudre, et maintenant, chaque pas qu'il faisait était scruté.

Gabriel sentait la tension palpable dans l'air.Il s'assit sur l'un des fauteuils de sa loge, essayant de maintenir une apparence calme malgré l'angoisse qui bouillonnait en lui.

— Gabriel, commença Macron d'un ton étonnamment doux. Je suis très déçu.

Gabriel ne répondit pas, attendant que le Président continue.

— Les apparences comptent plus que tout dans notre monde. Et toi, tu donnes des munitions à nos ennemis. Cette proximité avec Bardella...

Il laissa sa phrase en suspens, laissant le poids de ses paroles s'infiltrer.

— Monsieur le Président, il n'y a rien entre nous, je vous l'ai déjà dit, tenta de se défendre Gabriel.

Macron se dirigea devant lui pour se tenir juste devant Gabriel.

— Que ce soit vrai ou non, les gens parlent. Et cela affaiblit notre position. Tu dois choisir, Gabriel. La politique ou...

Il ne termina pas sa phrase, mais le sous-entendu était clair.

Gabriel sentit une vague de désespoir l'envahir. Il savait que sa carrière, et peut-être même sa vie, dépendaient de la réponse qu'il donnerait.

— Monsieur le Président, il venait me féliciter pour le débat que j'ai fait, rien de plu-

Il ne finit pas sa phrase, sentant une vive douleur sur son visage. Son corps chancela avant de tomber au sol.Les larmes montaient. Pourquoi lui ? Le Président le regarda avec un regard menaçant.

— Je t'ai dit que je ne voulais plus te voir avec lui, c'est clair ?

— O-Oui, Monsieur...

Politique Opposé ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant