Chapitre 9 : Nous deux ?

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Gabriel restait allongé, les yeux rivés au plafond, incapable de trouver la paix. La porte claquée par Jordan résonnait encore dans son esprit, laissant un vide grandissant. Il aurait voulu remonter le temps, changer le cours des événements, mais il savait que c’était impossible.

Il se leva lentement, passant une main sur son visage, espérant chasser l’épuisement. La maison était silencieuse, oppressante. Chaque coin semblait imprégné de leur tension, des mots tus et des gestes hésitants.

Gabriel se dirigea vers la cuisine, cherchant à se distraire avec des tâches banales. Il prépara du café, le bruit de la machine rompant brièvement le silence. Mais chaque geste lui rappelait Jordan, accentuant le vide qu’il ressentait. Ils avaient traversé tant de choses ensemble, pourtant, ils restaient pris dans ce jeu de distance et de rapprochement.

Il s’assit à la table, les mains entourant la tasse chaude sans la porter à ses lèvres. Ses pensées tournaient en boucle, repassant les événements de la veille. Le parfum d’Emmanuel, la peur de perdre Jordan, cette course désespérée pour le retrouver, et enfin ce moment furtif où ils avaient partagé le même lit.

Pourquoi tout était-il si compliqué avec Jordan ? Ils avaient besoin de parler, vraiment parler, mais Gabriel savait que ce ne serait pas facile. Jordan avait érigé des murs autour de lui, des murs que Gabriel peinait à franchir.

Il se leva, déterminé à ne pas se laisser abattre par l’incertitude. Il devait agir, retrouver Jordan, et ne pas le laisser partir sans explication. Il attrapa son téléphone et sortit de la maison, le froid du matin le saisissant immédiatement.

Le chauffeur attendait près de la voiture, surpris de voir Gabriel ressortir si vite. Gabriel monta dans le véhicule sans lui expliquer.

— Trouvez Jordan Bardella, ordonna-t-il d'une voix ferme. Peu importe où il est, je dois lui parler.

Le trajet se fit dans un silence tendu. Gabriel regardait par la fenêtre, tentant d’anticiper ce qu’il dirait à Jordan pour le convaincre de lui accorder une dernière chance. Il repensa aux messages laissés sur le répondeur, se demandant s’ils avaient eu un impact.

Finalement, la voiture s’arrêta devant un bâtiment familier. Jordan était là, quelque part à l'intérieur. Gabriel descendit, le cœur battant la chamade. C'était maintenant ou jamais.

Il inspira profondément avant de franchir la porte, cherchant Jordan du regard. Il le repéra, assis seul dans un coin, plongé dans ses pensées. Gabriel s’approcha doucement, hésitant avant de s’asseoir en face de lui.

Jordan leva les yeux, surpris de le voir, mais il ne dit rien. Gabriel sentit la distance entre eux, mais il refusa de se laisser décourager.

— Jordan, commença-t-il doucement, On doit parler. Je… je ne peux pas continuer comme ça, pas après tout ce qui s’est passé.

Jordan resta silencieux, son expression indéchiffrable. Mais Gabriel savait que c'était sa chance, peut-être la dernière, de tout mettre à plat.

Il prit une profonde inspiration avant de continuer, déterminé à se montrer vulnérable comme jamais auparavant.

— Je sais que tu es en colère, et tu en as le droit,  reprit Gabriel, sa voix tremblante. J’ai fait des erreurs, et je ne cherche pas à me justifier. Mais je tiens à toi plus que je ne pourrais l’exprimer… et l’idée de te perdre me terrifie.

Jordan détourna les yeux, serrant la mâchoire. Gabriel savait que chaque mot était un pari risqué.

— Je ne veux plus de mensonges, ni de jeux,  ajouta Gabriel, plus ferme.  Si tu veux des réponses, je suis prêt à te les donner, mais s’il te plaît, ne me laisse pas dans le silence.

Politique Opposé ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant