Chapitre sans titre 30

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-Parle-moi Capucine. Crie Aaron.

Je me suis enfouie dès que je l'ai vu. Je n'ai pas voulu le voir une seconde de plus. Je ne vois personne. Parfois, on a des moments où nous voulons être seuls, mais dans ces moments, il y a toujours quelqu'un pour nous rattraper. À l'inverse, quand il nous faut quelqu'un, cette personne-là n'est pas là.

À ce moment-là, le sentiment qui m'empare est un sentiment de solitude. Je ne veux voir personne, même si ça me fait plaisir qu'Aaron me rattrape, je ne veux quand même pas le voir.

Sauf que, lui ne va pas comprendre.

-Vas-t-en, je veux être seule ! À cause d'un excès d'émotions, je me mets à lui crier dessus.

Je poursuis mon chemin sans regarder en arrière, il y a un parc près de la patinoire, je m'y rends. J'essaie de courir le plus vite possible pour le perdre dans ma course, mais ça ne sert à rien puisque j'entends encore et encore ses pas. Il ne me laisse même pas respirer une seule seconde.

-Capucine arrête, toi, bordel et parle! Je m'arrête brusquement, et me retourne. Dans ce mouvement brusque, le garçon en face de moi se cogne contre moi. Sur le moment, je n'en ai rien à faire, tellement ma colère déborde, contre moi, contre celui qui m'a gâché ma passion et contre Aaron qui me suit.

-Tu veux savoir quoi ? Que mon pire cauchemar est à l'intérieur de la patinoire ? Qu'il peut s'en prendre à moi ou à sa patineuse ? Qu'il va tout faire pour essayer de m'enfoncer encore plus qu'avec de simples paroles ?

Je lui crie tout ce qui me passe par l'esprit. Tout ce qu'il doit être dit, je ne peux pas garder en moi une seule parole, une seule pensée.

J'ai mal à la tête à force de pleurer, je dois avoir le visage rouge tant que les larmes coulent. Plus j'essuie mes larmes, plus elles coulent rapidement. Je sens les mains d'Aaron sur mes joues, essuyant mes larmes.

-En partant comme ça, tu lui montres qu'il a gagné. Je ne sais pas à quel point il t'a blessé, à quel point la douleur faisait mal, mais il y a une chose que je sais. Il faut prendre cette revanche seule ou ensemble. Retournons, prenons la première place et on lui montre que c'est sans lui qu'on va gagner, qu'il n'a plus aucun impact sur ta vie, que tu deviens encore plus forte sans lui. Sa voix est rassurante, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

Je ne réponds pas, me retournant pour me diriger vers un restaurant pour manger, il le comprend sûrement et ne me pose aucune question. Ce qu'il dit est vrai, mais je ne peux pas le faire en un claquement de doigts, je ne sais même pas si je pourrais l'affronter si un jour il se présente devant moi.

Tout le monde doit trouver sa bête, de ne pas pouvoir s'entretenir avec son ancien coach. Normalement, grâce à son coach, on progresse dans la joie et la bonne humeur, sauf qu'il n'y a pas eu ça avec lui.

Je commande une salade au poulet, et je mange tranquillement en jouant avec la nourriture. Je me force, car je sais que personne ne va me laisser monter sur la glace si je n'ai rien dans le ventre. Mais juste prendre un petit bout de salade me donne la nausée, j'ai envie de tout vomir.

Le repas se passe dans le silence complet, je préfère le silence, me concentrant sur moi-même.

-Tu ne vas pas progresser, en ne faisant rien, mais grâce à moi, tu vas réussir.

Ses paroles tournent encore et encore dans ma tête, elles m'ont toujours marqué, que ça soit sur le corps ou dans l'esprit. Pendant quelques mois, elles partent, puis elles reviennent me hanter après. Ils ne veulent pas partir, même si j'essaie de tout faire pour les éteindre, je ne peux pas. Ils vont tourner un petit moment.

CapucineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant