Chapitre 11

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Nathan s'élance sur l'autoroute à une vitesse qui dépasse le bon entendement, flirtant dangereusement avec les 200 km/h, en parfait maître de la situation. Là, dans la promiscuité offerte par l'habitacle de sa voiture de sport, je ne l'ai jamais trouvé aussi sexy qu'à cet instant ! Je sais qu'il devrait ralentir, mais étrangement, je trouve une certaine excitation dans cet interdit. Et puis, Nathan ne ferait rien d'inconscient, je le sais.

Je lui jette une œillade, le trouvant plus démoniaque que jamais.

Ses cheveux de jais sont légèrement ébouriffés par le vent qui s'engouffre par les vitres entrouvertes, ses yeux d'un vert profond concentrés sur la route. Son regard perçant semble pouvoir déceler mes pensées les plus secrètes. Il est si énigmatique, si indéchiffrable, que je me demande si j'arriverai un jour à percer sa carapace.

Quand j'étais encore avec Jim, je m'étais forcée à refouler mon attirance pour lui, m'interdisant de ressentir quoi que ce soit d'autre que de la sympathie. Mais aujourd'hui, bien que n'étant plus ouverte à une relation de couple, je devrais me sentir libre de flirter avec qui bon me semble. Je veux vivre, m'autoriser tout ce que mœurs et morale interdisent, et plus que tout, je meurs d'envie de passer le cap, de savoir ce que cela fait d'être une femme !

Nathan et moi sommes dans une relation difficile à qualifier, et avons vécu des choses qui, je le sais, me placent haut dans son estime. Sans compter qu'il m'a avoué ses sentiments, à moins que ça n'ait été le fruit de mon imagination. Mais je n'ai pas rêvé, ce soir-là, sur mon lit d'hôpital, Nathan m'a déclaré sa flamme. Bon, je n'étais pas supposée l'entendre, et il ne l'avait pas dit en des termes exacts, mais son attitude et ses petites attentions trahissaient ses intentions. Problème : que faire de cette information ? Tour ce que je peux dire, c'est que sa présence m'avait réconfortée comme jamais auparavant, et pour la première fois j'ai vu son masque tombé, vulnérable face à ses sentiments.

Le paysage commence à changer, laissent place à une étendue plus verdoyante. Au loin, la mer s'étire sous un soleil d'aplomb. À chaque kilomètre parcouru, je vois mon attirance pour lui grandir, se muer en un besoin urgent de l'embrasser. J'incline la tête pour l'observer, fascinée par la complexité de cet homme aux multiples facettes.

- On est a Montauk ?

Il me jette un coup d'œil rapide, son sourire ravageur sur les lèvres.

- Oui, et j'espère que tu aimes le surf !

Moi, surfer ? Je ne suis pas adepte de ce genre d'activité, mon cœur s'enflamme au simple fait d'y penser. Mais son enthousiasme est contagieux, je ne me vois pas faire machine arrière maintenant que nous y sommes.

Nous-nous stationnons sur le parking de la plage, accueillis par l'odeur de la mer et le bruit des vagues s'écrasant contre le rivage. Le sable s'étend à perte de vue, et quelques surfeurs s'entrainent, leurs silhouettes se découpant sur l'horizon bleu. Nathan se dirige vers une boutique de location de matériel de surf, et je le suis, emballée par l'expérience. A l'intérieur, combinaisons et planches sont accrochées aux murs. Un homme nous accueille avec un large sourire.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous'hui ?

- Nous aimerions louer du matériel.

Je l'observe discuter avec le vendeur, impressionnée par sa confiance et son aisance relationnelle. L'homme prend en compte notre taille respective, avant de nous remettre à chacun une combinaison de plongée, ainsi qu'une planche de surf. Je me tourne vers lui, un peu nerveuse.

- Je dois t'avouer quelque chose...En fait, je ne sais pas nager, j'admets, honteuse.

Mon aveu ne semble pas le surprendre, ou être une source de moquerie, au contraire, il me regarde avec douceur et me prend la main.

- Ne t'inquiète pas, je t'apprendrai. C'est très facile, tu verras !

Je ne parierais pas là-dessus, mais son assurance a le mérite de me rassurer. Je hoche la tête, prête à relever le défi. Nous-nous dirigeons vers les vestiaires, où je défais mes vêtements, aussi excitée que nerveuse. Nathan est déjà prêt lorsque je sors, sa combinaison noire moulant parfaitement son corps athlétique. Il me sourit, et je sens mon cœur battre plus fort.

- Prête ?

- Autant que peut l'être une novice !

Nous portons nos planches jusqu'à la plage, mais avant de nous engager, Nathan me montre comment attacher le leash à ma cheville. Ensuite, et seulement à ce moment, il m'entraîne dans la mer, en me tenant par la main pour m'aider à m'habituer à la sensation des vagues. L'eau est fraîche, mais ce n'est pas désagréable. Il commence par m'apprendre à nager, ce qui est franchement ridicule au début. Mais il persévère et me montre les mouvements de base, me témoignant son soutient chaque fois que je perds l'équilibre sur le dos.

- Tu vois, tu t'en sors comme une cheffe ! Maintenant, essayons avec la planche.

Nous-nous allongeons sur nos planches et ramons jusqu'à ce que le niveau soit assez profond. Nathan me montre ensuite comment me positionner, et garder l'équilibre debout. Je l'observe attentivement, essayant de retenir les points importants. Finalement, il me fait signe d'essayer. Cette fois, je n'ai plus d'excuse.

- Vas-y. Je suis là, juste à côté de toi !

Je prends une profonde goulée d'air et me dresse lentement sur la planche. Sans surprises, les premiers essais sont chaotiques. Je tombe à de multiples reprises, mais mon coach improvisé ne cesse de m'encourager, de me dire que je peux y arriver ! A terme d'un énième effort de concentration, je parviens à me lever et à contrôler ma mobilité, avant de retomber dans l'eau.

- Merde ! Je râle.

- Tu vois, tu as réussi, Gui. Tu l'as fait ! s'exclame-t-il, fière.

Je finis par me détendre, éclaboussée par l'eau salée, mais contente de mes progrès.

Nous passons l'après-midi à surfer, à rire et à tomber. Nathan est un excellent professeur, patient et encourageant. Notre complicité grandit à chaque instant passé sur l'eau.

 Notre complicité grandit à chaque instant passé sur l'eau

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FOREVER YOURS II (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant