Chapitre 14

520 22 0
                                    

Pdv de Nathan

Les phares illuminent les lignes blanches de l'asphalte, tandis que le silence règne dans l'habitacle du véhicule. À ma droite, Guiliana, plongée dans un profond sommeil. Il faut croire que j'ai été un bon professeur. Les cours de surf l'ont vidé de toute énergie. Sa tête est appuyée contre la vitre, son souffle régulier à peine audible. Je jette un coup d'œil furtif dans sa direction, envahit d'une vague de tendresse.

Je me concentre à nouveau sur la route, mais mon attention demeure fixée sur elle. Il est difficile de ne pas penser à tout ce qu'elle a traversé, à la manière dont elle a su garder la tête haute malgré les épreuves. Guiliana est bien plus forte qu'elle ne le croit, et c'est sans doute ce qui m'attire le plus chez elle. Cette force tranquille, le courage qui se dégage d'elle.

Nous arrivons finalement devant la grande bâtisse plongée dans l'obscurité. Le bureau de mon père, à gauche de l'entrée, est fermé, ce qui me soulage. Je n'ai aucune envie de croiser son regard glacial ce soir, pas après cette journée harassante.  Je coupe le moteur et me tourne vers la brune profondément endormie. Une mèche de cheveux s'est détachée de son chignon, encadrant son délicat visage. Elle est splendide, même dans cet état de fatigue. Les souvenirs de notre première rencontre à l'Émeraude me reviennent en mémoire. Ce jour-là, elle était entourée de lumière, ses cheveux bruns tombant en cascade sur ses épaules, ses yeux rayonnant de soleil, un éclat de chaleur dans un monde souvent trop calculateur.

Je pose une main sur son épaule, la secouant doucement.

- Gui...Nous sommes arrivés. Elle ne réagit pas, ses paupières restent fermées. Je me penche plus près, mon souffle effleurant sa joue. Guiliana, éveille-toi.

Un faible gémissement s'échappe de ses lèvres, mais elle ne bouge pas. Je ne peux m'empêcher de sourire devant son obstination à rester endormie. Je soupire, résigné, et me glisse hors de la voiture, contourne le véhicule et ouvre sa portière. Elle est si légère à porter que j'aurai peur de lui briser un os. Ses bras passent instinctivement autour de mon cou alors que je la porte contre moi.

La maison est silencieuse, nos ombres dansent sur les murs tandis que je monte les escaliers, Guiliana blottie contre ma poitrine. Le bureau de mon père reste fermé lorsque je passe devant, une chance. Je l'installe dans l'une des chambres d'amis, veillant à l'allonger sur le lit avec précaution. Elle murmure quelque chose d'inintelligible, ses paupières tremblant légèrement, mais elle ne se réveille pas pour autant. Je m'agenouille pour retirer ses chaussures, mes gestes devenant presque mécaniques, alors que je lutte contre l'envie de caresser son visage, de passer mes doigts dans ses cheveux.

Je me redresse, prêt à la recouvrir d'une couverture, quand je sens sa main se refermer autour de la mienne. La chaleur de sa peau contre la mienne me fait tressaillir, et je m'immobilise, attendant :

- Reste...Murmure-t-elle.

Je sais que c'est une mauvaise idée. Tout en moi crie de partir, de ne pas céder à ce que je ressens pour elle. Mais je suis incapable de bouger, ses doigts se resserrent autour des miens avec une telle délicatesse qu'il m'est impossible de résister.

- Je serai dans la chambre juste à côté, je murmure en espérant qu'elle comprenne.

Mais elle insiste, ses mots se font plus pressants.

- S'il te plaît...Reste avec moi.

Je ferme les yeux, combattant cette bataille intérieure que je perds à chaque fois qu'elle me demande quelque chose. Avec un soupir, je me déchausse, retire ma veste, et m'allonge à ses côtés. Je me dis que c'est temporaire, que je ne resterais quelques minutes, le temps qu'elle retrouve le sommeil.  Mais lorsque je sens sa chaleur contre ma peau, la manière dont elle se blottit contre mon torse, je comprends que je suis foutu. Il n'y a pas de retour en arrière. Allongé là, à ses côtés, je réalise à quel point elle m'est chère, combien je l'aime. C'est terrifiant, mais c'est aussi la chose la plus réelle, la plus tangible que j'aie jamais ressentie. Et je suis prêt à tout pour la garder en sécurité, même si cela signifie sacrifier ce que je suis, ce que je croyais être.

FOREVER YOURS II (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant