Chapitre 16

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Mes pensées se heurtant les unes aux autres, alors que je me faufile à l'intérieur, le cœur battant à un rythme effréné.

Détends-toi, ma grande !

Mais l'adrénaline me colle à la peau. Comment pourrais-je simplement récupérer mes affaires et partir, après avoir entendu cette folle histoire ? Je me dirige instinctivement vers la cuisine, désemparée et assoiffée de réponses. Le salon, plongé ainsi dans l'obscurité semble oppressante. Je me sers un verre d'eau dans l'espoir d'apaiser le doute qui m'habite, puis m'installe sur l'un des tabourets de la cuisine.

Que suis-je censée faire ?

Je suis prise entre l'envie de courir le confronter et celle de me taire, de feindre l'ignorance pour ne pas lui causer plus de tords. Mais, je sais aussi que je ne peux plus rester dans l'ombre en espérant que les choses se tassent d'elles-même. Je me lève, décidée. Il faut que je lui parle, qu'il m'explique lui-même ce qu'il en est. Je quitte la pièce, l'estomac en vrac, et me dirige vers les escaliers. Alors que je m'apprête à monter, un bruit dans le couloir attire mon attention.

- Guiliana ?

Je m'arrête net. Mon cœur manque un battement lorsque je me tourne vers Nathan qui se tient à quelques mètres de moi. Son expression est indéchiffrable. La mâchoire contracté, l'ange déchu me fixe intensément comme s'il tentait de comprendre ce que je fais debout au beau milieu de la nuit.

- Quelque chose ne va pas ? Sa voix se veut calme, mais je décèle une colère sous-jacente.

Je serre les poings et rassemble mon courage.

- Je...Je n'arrivais pas à dormir.

Il s'approche sans me quitter une seule fois des yeux.

- Tu as entendu quelque chose ?

Merde, il sait. Il sait que j'ai écouté. Mon cœur rate un autre battement, mais je ne peux plus faire machine arrière. Je me mords la lèvre inférieure, regrettant aussitôt les mots qui s'échappent de ma bouche.

- Tu as promis de ne plus rien me cacher.

Soudain il s'arrête, une expression de surprise traverse son visage. Il passe une main nerveuse dans ses cheveux en me fusillant d'une façon qui me cloue sur place.

- Je suppose que tu attends des explications.

Bien vue Sherlock !

Je croise les doigts, à défaut de pouvoir prononcer un mot. Mon regard reste accroché au sien, cherchant une réponse, une explication qui pourrait rassurer mon esprit. Nathan ne cesse de me dévisager en silence, comme s'il pesait le pour et le contre, hésitant à m'en dire davantage . Finalement il met fin à la torture.

- Désolé, mais c'est non. Je fais pour te protéger.

- Me protéger ? Ma voix tremble, la frustration et la peur se mélangeant dans un cocktail d'émotions incontrôlables. J'ai quand même le droit de savoir, c'est la moindre des choses ! Pourquoi cette folle dingue en a-t-elle après toi ? Pourquoi ai-je l'impression que tout ce qui m'arrive depuis des mois est lié à quelque chose de bien plus grand ?

Son expression se durcit légèrement.

- Parce que c'est le cas.

L'entendre de sa bouche me donne des frissons. Je serre les poings, essayant de contrôler le tremblement de mes mains.

- Dis-moi la vérité. J'en ai assez d'être maintenu dans l'ignorance.

Il pousse un soupir résigné.

- Cette femme est dangereuse, et cela n'a rien d'un jeu Guiliana. Je ne savais pas jusqu'où mon père était empêtré, jusqu'à ce que j'engage quelqu'un pour enquêter.

Ses mots pénètrent mon esprit comme une lame froide. Il continue de me noyer d'informations, détaillant la relation complexe entre son père et Kammy, la façon dont ils ont tiré les ficelles pour parvenir à leurs fins. C'est comme un puzzle géant qui se met en place, un puzzle où les pièces révèleraient des indices cruciaux.

- Elle voulait s'en prendre à mon père, et savait que Jim et moi étions des cibles parfaites. Elle savait aussi qu'en s'en prenant à vous, j'allais réagir.

Je fronce les sourcils.

- C'est donc pour ça que j'ai été kidnappée, pour t'atteindre, toi ?

Nathan hoche la tête, l'air abattu.

- Pour atteindre mon père. Je suis désolé, Guiliana. Tout ce qui t'arrive est de ma faute.

- Ce n'est en rien ta faute. Mais maintenant, je dois savoir ce que tu comptes faire. Comment comptes-tu la stopper ?

Il me dévisage, le poids du monde sur ses épaules.

- Je n'y est pas réfléchi. Mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger.

- Alors laisse-moi t'aider. Je ne veux plus être spectatrice.

Ma détermination a beau l'agacer, il finit par concéder.

- D'accord. Nous ferons ça ensemble.

Ces mots me réconfortent, mais la peur subsiste. Qu'allons-nous devoir sacrifier ?

 Qu'allons-nous devoir sacrifier ?

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FOREVER YOURS II (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant