À mon Valet bien-aimé (Arlecchino x OC)

Chapitre 49 - L'isolement de Fontaine

Point de vue : externe

Le vent hurle à travers les cimes glacées des montagnes de Snezhnaya, un vent si fort et perçant qu'il semble transporter avec lui des murmures funestes. Le paysage est couvert d'un manteau blanc immaculé, la neige tombant sans fin comme une sentence éternelle. À l'intérieur de la salle de réunion imposante et froide au Palais de Glace, l'atmosphère est tout aussi glaciale qu'à l'extérieur du palais. Les Exécuteurs des Fatui sont réunis pour discuter du projet Stuzha, mais la tension est palpable, presque oppressante.

Arlecchino, d'ordinaire attentive, peine aujourd'hui à suivre la conversation. Ses yeux dérivent régulièrement vers la grande fenêtre où la neige tourbillonne comme ses pensées. Cela fait maintenant deux mois qu'elle est loin de Milena et qu'elles ne se sont pas vues. Si, au début, les lettres échangées avec sa bien-aimée tous les cinq jours lui apportaient un semblant de réconfort, voilà deux semaines qu'aucune réponse n'est parvenue. Ses lettres sont revenues sans un mot, laissant en elle un vide grandissant, une appréhension qu'elle n'arrive plus à ignorer.

D'un regard froid, ses pensées s'alourdissent à chaque mention du projet Stuzha, cette satanée mission interminable qui la retient ici avec les enfants, sans Milena. La coupure d'informations avec Fontaine – et l'ensemble des nations de Teyvat – due à la mobilisation des Fatui sur ce projet, aggrave encore son sentiment d'exaspération. Pulcinella et Pantalone, eux, voient dans cette situation une aubaine pour consolider leur influence à Snezhnaya, mais Arlecchino n'y voit qu'un obstacle entre elle et celle qu'elle aime. Si ce fichu projet n'existait pas, elle serait déjà rentrée auprès de Milena, pour elle, tout n'était que perte de temps.

Soudain, un agent Fatui – visiblement pressé et stressé – fait irruption dans la salle, interrompant brusquement les débats. Son entrée attire immédiatement l'attention des Exécuteurs, tous se taisent, les yeux rivés sur lui. Pierro, le directeur des Fatui, lève un sourcil, son regard perçant. Sans un mot, il invite l'agent à s'exprimer.

- « Mes Seigneurs, une information de la plus haute importance vient d'arriver », annonce-t-il d'une voix grave, un peu tremblante.

Le silence se fait total, chacun sentant la gravité de l'instant.

- « Un décret de confinement a été émis par Fontaine. Ils ont fermé leurs frontières pour une durée indéterminée. Toute entrée ou sortie est désormais impossible. Une immense barrière Hydro enveloppe la nation entière. Nous ne pouvons rien voir à l'intérieur, et quiconque tente d'entrer est violemment repoussé. »

L'annonce choque toute l'assemblée. Même Arlecchino, habituellement maîtresse de ses émotions, se fige. Sa main, qui porte une tasse de thé à ses lèvres, s'arrête net, avant de reposer brutalement la porcelaine sur la table, son cœur loupant un battement.

Pierro attrape le décret et le parcourt avec efficacité, ses yeux d'un bleu glacial scrutant chaque ligne minutieusement. Finalement, il relève la tête, ses traits se durcissant davantage.

- « Nous allons devoir suspendre le projet Stuzha temporairement » déclare-t-il, son ton tranchant alors qu'il fait circuler le document parmi les Exécuteurs.

Quand le décret atteint Arlecchino, ses doigts se crispent légèrement, froissant le papier. Ses yeux balayent rapidement les multiples noms au bas du document : Neuvillette, Wriothesley, le directeur de l'Académie de Fontaine... Puis elle s'arrête, son souffle se coupant brièvement en reconnaissant une signature. Celle de Milena, élégante et raffinée, accompagnée d'un sceau en forme de jacinthe. Arlecchino sent une vague d'émotion l'envahir.

Signora, qui observe Arlecchino avec attention, finit par briser le silence.

- « Arlecchino, tu mentionnais dernièrement que tes lettres à Milena restaient sans réponse. T'a-t-elle fait part de quelque chose d'inhabituel ? »