Chapitre 7

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Cela doit faire à présent plusieurs heures que j'erre dans cette vaste forêt, sans savoir réellement où je vais.

Mes forces commencent à me lâcher et mes pieds me procurent une douleur désagréable. Mais il faut que je continue cette marche autant que mon corps puisse me porter pour m'éloigner le plus possible de la citée.

La nuit commence à tomber et dans à peine une heure je serais totalement dans le noir. Je m'avance avec précaution, consciente que je reste dans un lieu inconnu et potentiellement dangereux. Le sol sous mes pieds est moelleux, couvert de mousse et de feuilles mortes qui étouffent le bruit de mes mouvements. Les arbres, d'une hauteur vertigineuse, se referment autour de moi, formant un toit de feuillage si dense que les derniers rayons du soleil peine à pénétrer. La pénombre est presque totale, mais mes sens sont en éveil, captant le moindre son, le moindre mouvement, prête a réagir à la moindre anomalie.

Soudain, un craquement résonne à ma droite. Je me fige, le cœur battant encore plus fort. J'écoute attentivement, retenant mon souffle. Un petit lapin blanc sort furtivement d'un tas de buissons,à ma vue. Soulagée, j'expire lentement, tentant de reprendre mes esprits. Après un moment, le silence reprend ses droits, mais je sais que je ne suis pas seule.

Ce lieu abrite je ne sais quelles créatures magiques et obscures. Mieux vaut ne pas traîner et trouver un endroit sûr pour passer la nuit. Me forçant à avancer, je sens une présence autour de moi, quelque chose de vigilant, peut-être même de protecteur. Les murmures des arbres deviennent plus insistants, comme s'ils voulaient me transmettre un message. Mais j'en viens à la conclusion que ça ne doit être que le souffle du vent, rien de plus...

Quelques secondes plus tard, sans avertissement, une douleur fulgurante transperce mon épaule. Je pousse un cri de surprise et de douleur, ma main volant instinctivement à l'endroit de l'impact. Je découvre avec horreur une flèche magique, scintillante d'une lumière bleue azur, enfoncée dans ma chair. Le choc de l'attaque me fait tituber, et je lutte pour rester debout.

Je tourne la tête, essayant de comprendre d'où vient l'attaque. C'est alors que je les vois, sortant des ombres des arbres : six infirnehs, l'armée des Isiriis. Leur allure aussi féroce qu'imposante, leurs regards de mort perçant leurs casques et leurs armures inscrites aux symboles de leur maîtres, me glacèrent le sang. Leur présence confirme mes pires craintes. Ils m'ont retrouvée.

Sans perdre un instant, je me mets à courir, l'adrénaline me poussant malgré la douleur lancinante de ma blessure. Les cris accusateurs des infirnehs résonnent derrière moi, se rapprochant dangereusement.

- Rattraper la, ordonne un des hommes.

- Qu'on la ramène à la citée, morte ou vive !"

J'essaie de zigzaguer entre les arbres, espérant les semer, mais je sens leur présence de plus en plus proche. Même avec mes capacités de courses plutôt bonnes, je ne fais pas le poids contre six hommes d'élites, armés et entraînés pour pourchasser des personnes telles que moi.

Ma respiration devient haletante, ma gorge sèche. Le sol inégal de la forêt rend chaque pas incertain. Les branches basses et les racines tordues semblent vouloir me faire trébucher. Une d'entre elle fouette mon visage, me coupant légèrement la joue, mais je n'ai pas le temps de m'arrêter pour évaluer la blessure. Chaque seconde compte. Ma vie est en jeu.

Soudain, le sol se dérobe sous mes pieds. Je pousse un cri aiguë de surprise en tombant dans un trou profond, me retrouvant piégée dans ce qui semble être un piège à gobelins. La chute me coupe le souffle et la douleur irradie dans tout mon corps. J'atterris lourdement sur le dos, le choc me faisant voir des étoiles. J'essaie de reprendre mon souffle, mais je me rends compte qu'en tombant, ma cheville s'était retournée.

The Fallen Heiress Où les histoires vivent. Découvrez maintenant