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Maxime se tenait devant la fenêtre de sa cellule, fixant le petit rectangle de ciel qu'il pouvait apercevoir à travers les barres de métal. Les nuages passaient lentement, indifférents à son sort. À 27 ans, il avait déjà passé six longues années derrière ces murs austères, une peine qui semblait interminable pour un crime dont il affirmait toujours l’innocence. Son regard fatigué trahissait une âme marquée par le passage du temps et la cruauté du quotidien carcéral.

Quand il était arrivé ici, il n'avait que 21 ans, l’âge où la vie semblait encore pleine de promesses et d'opportunités. Il était un jeune homme plein d’espoir, persuadé que l'innocence triompherait et que la justice lui rendrait bientôt sa liberté. Le rêve d’une réhabilitation rapide, de retrouver le monde extérieur et de réécrire son avenir était alors son unique motivation. Il voyait déjà son retour à la vie normale comme un acte de renaissance.

Mais la prison avait usé de ses années comme une lame tranchante, érodant lentement l’optimisme du jeune Maxime. Chaque jour était une répétition d'une routine oppressante, marquée par des heures monotones et des confrontations incessantes. Les murs décolorés de sa cellule, les cris des autres détenus et les regards méprisants des gardiens avaient transformé son esprit en une forteresse de résignation. Ce monde devenu étriqué et hostile avait peu à peu remplacé les rêves d'autrefois par une réalité brutale et implacable.

Les jours se succédaient sans distinction, chaque instant emportant avec lui un peu plus de ce qui restait de ses espoirs et de sa foi en la justice. Maxime se concentrait sur les petites choses qui pouvaient encore lui offrir un répit : le moment de la distribution des repas, les rares occasions de sortir dans la cour, les brèves discussions avec quelques autres détenus. Mais même ces instants de normalité étaient souvent marqués par la violence et la méfiance.

Sa cellule était un reflet de son état intérieur : un espace exigu où chaque objet semblait porter le poids de ses années de détention. Le lit en fer, les murs nus, et la petite fenêtre étaient les seuls témoins de ses nuits agitées et de ses jours interminables. Il passait des heures allongé sur son matelas, les yeux rivés vers le plafond, se remémorant les moments de sa vie avant la prison. Ces souvenirs, autrefois source de réconfort, étaient devenus des rappels douloureux de ce qu'il avait perdu.

Les pensées de Maxime se tournaient souvent vers son passé : ses amis d’avant, sa famille, et les projets qu'il avait abandonnés. Il se demandait si quelqu'un se souvenait encore de lui, si quelqu'un se battait pour faire entendre sa vérité. Les lettres de sa famille étaient devenues moins fréquentes, et les visites, rares. Il se demandait si, au fond, ils avaient fini par perdre espoir, tout comme lui.

Les années avaient changé Maxime d’une manière qu'il n'aurait jamais imaginée. Ce qui avait commencé comme une rébellion contre une injustice est devenu une lutte quotidienne pour conserver un semblant de dignité. Ses conversations avec les autres détenus étaient devenues des échanges d'amertume et de résignation, et ses rares tentatives de maintenir une certaine normalité semblaient désormais vaines.

Alors qu'il se perdait dans ses pensées, un bruit sourd résonna dans le couloir. Maxime leva les yeux, son cœur battant légèrement plus vite. Les gardiens avaient parfois des façons de signaler des changements importants, des arrivées ou des départs. Il était devenu extrêmement sensible à ces bruits, chaque son ayant le potentiel de signaler un bouleversement dans sa routine.

Aujourd'hui, quelque chose semblait différent. Les gardiens avaient l'air plus agités que d'habitude, et une rumeur se répandait parmi les détenus, suggérant l’arrivée d’un nouveau gardien. Maxime se demandait comment ce changement pourrait affecter son quotidien. Les gardiens avaient toujours été un facteur d'instabilité dans sa vie, oscillant entre indifférence et cruauté. L’idée de voir une nouvelle figure s’immiscer dans cet équilibre précaire ne pouvait qu’attirer son attention, même si, en apparence, il essayait de rester indifférent.

Il se retourna, regardant de nouveau le ciel à travers la fenêtre. Les nuages continuaient leur chemin, comme si rien de tout cela n’avait d’importance. Mais pour Maxime, chaque détail était chargé de signification, chaque changement potentiel une nouvelle source de stress ou d'espoir. Il savait que la prison, avec ses propres règles et ses propres dynamiques, ne permettait jamais de répit véritable.

Aujourd’hui était un jour comme les autres, et pourtant, il se sentait étrangement sur le qui-vive. Peut-être que ce changement, ce nouveau gardien, pourrait représenter quelque chose de plus qu’un simple ajustement dans la routine. Peut-être, juste peut-être, cela pourrait être le début de quelque chose de nouveau. Mais pour l'instant, Maxime restait là, dans la pénombre de sa cellule, accablé par un passé injustement lourd et un présent tout aussi écrasant, attendant que la réalité se dévoile enfin.

Liaison Derrière les Barreaux ~Djilxime~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant