Liaison Derrière les Barreaux ~Djilxime~

12

Le soleil commençait à peine à percer les rideaux, inondant doucement la pièce d’une lueur dorée. Maxime cligna des yeux, s’étirant dans le lit, un sourire paisible sur les lèvres. Cela faisait quelques semaines qu’il vivait avec Sidjil, et chaque matin lui paraissait presque irréel, empli d’une sérénité qu’il n’avait jamais pensée possible.

Il tourna la tête et constata que Sidjil n'était pas à ses côtés. Il entendait des bruits de cuisine, sans doute Sidjil préparait-il le petit-déjeuner, comme à son habitude. Maxime resta quelques instants encore allongé, profitant de cette sensation de calme. Mais rapidement, il se leva, encore à moitié endormi, et chercha de quoi s'habiller.

Maxime ouvrit l’armoire de Sidjil, cherchant un t-shirt ou un pantalon. Tout était trop grand pour lui. Il sourit légèrement en voyant les vêtements amples et se dit qu'il faudrait vraiment qu'il pense à ramener quelques affaires à lui un jour. Alors qu’il fouillait un peu plus loin dans l’armoire, sa main heurta quelque chose. Il tira doucement, et un objet lourd tomba au sol dans un bruit sourd.

Son cœur se figea instantanément en voyant l’objet.

Un masque.

Pas n’importe quel masque. Celui d’un dauphin. Exactement le même que celui de l’homme qui avait massacré toute sa famille.

Maxime resta pétrifié. Il fixa le masque, les souvenirs de cette nuit d’horreur revenant en un torrent dévastateur. Son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine. Comment était-ce possible ? Pourquoi Sidjil avait-il ce masque ? Était-ce une coïncidence... ou la vérité qu’il refusait de voir depuis des mois ?

Avant qu'il ne puisse rassembler ses pensées, il entendit des pas derrière lui. Son sang se glaça. Lentement, il se retourna et vit Sidjil, debout dans l'embrasure de la porte, une expression indéchiffrable sur le visage. Une froideur glaciale émanait de lui, une aura que Maxime ne lui avait jamais vue.

Sidjil croisa son regard. Son sourire, habituellement chaleureux, avait disparu, remplacé par quelque chose de plus sombre, de plus terrifiant.

"Tu n’aurais jamais dû voir ça," murmura Sidjil d'une voix basse, presque douce, mais terriblement menaçante.

Maxime recula d’un pas, le souffle court, l’esprit en proie à la panique. "Sidjil... Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi tu as ça ?"

Le regard de Sidjil devint glacial. "Je suis désolé, Maxime. Mais cette fois, tu n’y échapperas pas."

Avant que Maxime ne puisse réagir, Sidjil se précipita sur lui, brandissant un couteau qu'il sortit de sa ceinture. Tout se passa en un éclair. Maxime tenta de crier, de se défendre, mais il était trop tard.

Sidjil, cet homme en qui il avait placé toute sa confiance, l'homme qui l'avait sauvé, le poignarda sans relâche. Chaque coup de couteau pénétra sa chair avec une précision froide et implacable. 10 coups, 20, 50, 100... jusqu’à ce que le compte atteigne 200. Maxime ne sentait plus rien, son corps ne réagissait plus, mais son esprit s’accrochait désespérément aux derniers vestiges de conscience, tentant de comprendre comment tout avait basculé.

Le sang se répandait sur le sol, sur les murs, partout.

Sidjil, silencieux, termina son acte macabre. Il se leva calmement, essuyant le couteau avec une précision clinique, et se retourna pour disparaître, comme un fantôme.

Maxime, dans ses derniers instants, réalisa enfin la vérité. Sidjil... Était en réalité l'homme au masque de Dauphin, l'homme qui avait détruit sa vie. Et à cet instant, tout s'effondra autour de lui, alors que l'obscurité l'enveloppait pour la dernière fois.

Sidjil avait disparu pour toujours.