Chapitre 15 être un homme

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🎵 Chase Atlantic - Right Here. 


Los Angeles. 10:00am



Eduardo

Je cours à toute vitesse, ma respiration s'accélère. Je commence à manquer d'air, je suffoque, le froid traverse mon corps des pieds à la tête, la fumée froide s'échappe de ma bouche et je tremble. Je n'ai même pas eu le temps de récupérer ma foutue veste. Nous avons quitté la villa en hâte.

Adrianna...

Je tourne en rond, je regarde partout autour de moi, je fouille toute la villa, mais impossible de la retrouver. Tout s'est passé si rapidement, je panique, j'ai échoué une fois de plus à la garder en sécurité. Bordel...

Soudain, je me retrouve paralysé, mon corps ne me répond plus. Immobile en plein milieu du jardin, mon Glock posé sur la table extérieure, j'essaie de l'attraper, en vain. De nulle part, une silhouette apparaît, puis une autre. Un homme traîne Adrianna par les cheveux, elle crie et se débat. La colère et la rage s'emparent de moi, je hurle et essaie avec plus de force de récupérer mon arme. J'ai l'impression de devenir fou.

Rien...

Je n'y arrive pas. Je vais perdre la tête. Je fixe mon regard sur celui de celle pour qui mon cœur bat si fort qu'il semble vouloir percer ma poitrine. J'ai peur pour elle, pas pour moi... Je ne veux pas qu'elle souffre, je ne veux pas que quiconque la touche. Je n'en peux plus de toute cette merde. Pourquoi ? Qui veut lui faire tant de mal ? J'ai envie de meurtre, de voir du sang couler. Je veux tuer cet homme, simplement parce qu'il a osé poser ses sales mains sur elle.

Elle me regarde aussi, son regard ne fait qu'attiser ma colère. Un regard suppliant, empli de peur. Elle ne veut plus vivre tout cela et moi, je ne veux plus la voir endurer tout ça.

Dans un mouvement brusque, l'homme sort une arme de son dos et, sans prononcer le moindre mot, vise la tête d'Adrianna. À cet instant, plus rien n'a d'importance. Comme par un mécanisme de défense, ou je ne sais quoi, je parviens à courir. Je cours pour atteindre ce salopard, mais il tire.

Je vacille et passe une main sur mon ventre, un liquide chaud me recouvre, du sang, mon sang...

Je réalise alors que j'ai été touché. La douleur est intense, coupant court à ma respiration, et je tombe en arrière. Le ciel comme témoin, je ne bouge plus que par sursauts, me vidant peu à peu de mon sang. Malgré la souffrance, je pense à elle. Elle n'a pas été touchée, il n'y a eu qu'un coup de feu qui m'était destiné, elle est toujours en vie. Je ne sais pas si je dois me réjouir de cette pensée. Elle est en vie, mais seule, seule avec cet homme qui va lui faire du mal. Je dois me lever, je ne peux pas l'abandonner là.

L'adrénaline entre en jeu au moment opportun, juste quand j'en avais besoin, je parviens à faire pivoter mon corps sur le côté, en prenant appui sur mes coudes... putain, que ça fait mal. Ventre contre l'herbe humide, je hurle en sentant le poids sur ma plaie, je rampe pour atteindre la table et pouvoir me redresser, je retombe quelques fois avant d'arriver à toucher cette maudite table.

Debout, je tangue d'un côté à l'autre, une main sur ma blessure, je presse fermement pour contenir l'hémorragie. Finalement, je relève le visage, récupère mon glock sur la table et le pointe devant moi.


Je perds la tête...

Plus personne n'est là, je me retrouve seul dans le jardin. Je me retourne sur moi-même, le mouvement m'arrache un grognement de douleur. J'entends ma voix crier son prénom, ma tête tourne, tout tourne. Je m'effondre pour contempler les étoiles scintillantes dans le ciel, la lune se moque de moi... j'entends ses pleurs, je ferme les yeux pour revivre notre premier moment à deux devant la cheminée. Je la revois rire aux éclats, je peux sentir son parfum, l'odeur de fleur, ses yeux ambre... Ne pleure pas muñeca...

POR TIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant