Chapitre 9 La chasse peut commencer

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 2:40am Villa Santa Monica.

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Adrianna

Je suit Antonio. Nous sortons du salon en passant par l'une des baies vitrées pour rejoindre le jardin. Nous nous installons au bord de la piscine sur l'un des transats, Antonio en face de moi. Il sort une cigarette du paquet, la porte à sa bouche et l'allume. Une bouffée de fumée s'y échappe et se perd dans la nuit noire.


Il fait froid ce soir, je sens des frissons parcourir mon corps, alors je croise mes bras autour de ma poitrine pour me réchauffer. Soudain, Antonio enlève son manteau noir en cuir doublé de fourrure et me le tend, m'invitant d'un geste de la tête à le mettre. Sans hésitation, je le prends de ses mains et le passe aussitôt sur mes épaules. Il fume en silence, fixant le sol. J'ai l'impression qu'il n'ose pas parler et l'attente d'un mot de sa part me met un peu sous pression.

Ai-je fait quelque chose de mal ? Me questionné-je.

D'habitude très patiente, je ne sais pas à quoi m'attendre cette fois-ci et cela me rend heureuse. Après ce qui m'a semblé une éternité, Antonio relève la tête et accroche son regard au mien. D'un ton serein, il entame la discussion.


- Je suis désolé pour tout ce qui t'arrive depuis notre rencontre au club. Tu sais, je me sens un peu coupable. Termine-t-il en plaçant une main devant son visage.


Ces paroles me touchent profondément. Je ressens un soulagement et je lui réponds avec un sourire sincère aux lèvres :


- Tu n'as pas à t'excuser ! Je te promets que je ne te tiens pas pour responsable, nos chemins devaient bien finir par se croiser de toute façon. Lui dis-je avec un rire taquin.


- C'est vrai ! Nous n'avons toujours pas eu l'occasion d'en parler. Je dois dire que je suis heureux d'être tombé sur une femme comme toi ! J'avais peur ! Dit-il en souriant.


Sourcils froncé, je le regarde d'un air interrogateur. Je ne suis pas sûre de comprendre. Il éclate de rire en voyant ma bête. Avant de parler, il se redresse et poursuit.


- Attends ! Ne t'indigne pas ! Ce que je veux dire, c'est que tu sembles savoir qui tu es. Tu as quelque chose de différent. Je l'ai perçu dès que mon regard s'est posé sur toi sur cette piste de danse ! Il s'arrête et tire de nouveau une cigarette.

Ce soir-là, son regard m'avait également attirée. Je ne sais pas pourquoi, mais sans le connaître, je me suis tout de suite sentie en sécurité. Antonio dégage quelque chose de rassurant, je ne saurais l'expliquer. Et je me sens en paix quand il est à mes côtés.


- Mais je ne sais pas si je peux être le bon pour toi. Tu sais. Il marque une légère pause avant de reprendre. « Je n'aime pas les femmes. Finit-il avec un soupir d'angoisse.

J'avoue ne pas comprendre tout de suite ! Perdue, je cherche des explications dans ses yeux verts.

Il écrase son mégot au sol et me regarde, un regard empli d'inquiétude. Je ne sais pas trop quoi dire. Mille questions tourbillonnant dans mon esprit, je ne sais par où commencer. Est-ce que l'on utilise encore le terme « gay ?»c'est peut-être trop familier. Je n'ose pas le regarder pour éviter qu'il remarque que je suis un peu mal à l'aise. D'un coup d'œil, je le vois entrouvrir  les lèvres.

POR TIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant