Joyeux anniversaire

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Bip bip bip bip - le son aigu et rapide du réveil envahit la pièce, perçant le silence paisible de l'aube. Je tends la main, encore engourdie par le sommeil, et j'éteins l'appareil avec un soupir. Le monde autour de moi commence à émerger doucement, alors que je me lève et me dirige d'un pas lourd vers la cuisine.

La lumière douce du matin filtre à travers les rideaux, éclairant faiblement la pièce. J'ouvre un placard, attrape une tasse, et je me prépare un café. Tandis que le liquide sombre se verse, libérant son arôme réconfortant, je me perds dans mes pensées.

Je m'installe à la table de la cuisine, mon bol de céréales et mon café devant moi, mais mon appétit me fait défaut. Au lieu de manger, des images de la veille défilent devant mes yeux, comme un film que je ne peux arrêter de regarder. La dispute avec Maya, le regard blessé dans ses yeux, les mots tranchants que nous nous sommes échangés... Tout semble encore si vif, si douloureux.

Mais c'est la déclaration d'Alex qui occupe toutes mes pensées. « Veux-tu être ma petite amie ? » Ces mots résonnent encore dans ma tête, tout comme ils l'ont fait la veille, me troublant au plus profond de moi-même. Je revois son visage, cette expression pleine d'espoir mêlée à une nervosité palpable. J'étais restée bouche bée, incapable de réagir sur le moment, et dans mon silence, il avait interprété ma réaction comme un « oui ».

Il était tellement excité, son sourire si large et ses yeux si brillants que je n'avais pas eu le cœur de le contredire. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Je m'étais laissée emporter par la situation, par la peur de le blesser. Était-ce une erreur ?

Le café, désormais tiède, m'offre peu de réconfort tandis que je me perds dans ces pensées. Je sais que je dois lui parler, éclaircir les choses dès son retour. Alex est un ami précieux, et l'idée de le perdre me pèse lourdement. Mais il est essentiel qu'il comprenne : pour moi, notre relation n'a jamais été autre chose qu'une belle amitié. Je prie pour que cette conversation à venir ne lui brise pas le cœur et n'altère pas le lien que nous avons construit.

Je termine mon petit déjeuner, bien que sans appétit, et reste assise un moment, le regard fixé sur ma tasse vide. La lumière du matin devient plus vive, inondant la cuisine d'un éclat doré, mais je me sens étrangement seule. La journée ne fait que commencer, mais déjà, elle semble lourde de conséquences et d'émotions à venir.

***
Il était seize heures lorsque j'ai finalement quitté ma chambre vide pour m'asseoir dans un petit parc près du campus. C'est mon anniversaire aujourd'hui, un jour censé être rempli de joie, et pourtant, me voilà seule, perdue dans mes pensées. J'avais appelé Maya plusieurs fois, mais elle n'a jamais décroché. Peut-être m'en voulait-elle encore...
Le parc était désert en ce milieu d'après-midi, la chaleur de l'été ayant cédé la place à une fraîcheur inattendue. Les arbres offraient un abri incertain contre les nuages lourds qui s'amoncelaient au-dessus de moi. Je m'assis sur un banc, sentant le bois froid sous mes jambes, et laissai échapper un soupir.
Ring ring ring.

Mon téléphone vibra dans ma poche, brisant le silence pesant. Je n'attendais plus d'appel aujourd'hui, résignée à passer cet anniversaire sans aucune attention particulière. Mais mon visage s'illumina lorsque je vis que l'appel venait de mes parents.

« Hallo— » Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'une mélodie familière résonna à travers le combiné. Mes parents chantaient « Joyeux Anniversaire », et leurs voix, pleines de chaleur et d'amour, me touchèrent en plein cœur, m'emplissant mes yeux de larmes.

« Joyeux anniversaire, Margo ! » s'exclamèrent-ils en chœur, une fois la chanson terminée.

« Merci beaucoup, » dis-je, essayant de dissimuler l'émotion dans ma voix.

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