Chapitre 21

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Les jours passent, et je commence à retrouver un semblant de tranquillité. J'ai réussi à effacer une grande partie de ce qui me liait à Léon de ma vie numérique. J'ai supprimé les photos, les vidéos, et bloqué ses comptes. Les notifications cessent peu à peu de m'envahir, et je commence à respirer de nouveau. Pourtant, un sentiment persistant demeure, comme une ombre qui refuse de s'effacer complètement. Les gens ont fini par comprendre que Léon visait indirectement mon image dans son communiqué. Les commentaires et les spéculations sur les réseaux sociaux ont laissé une trace indélébile.

Pour tenter de fuir tout cela, j'ai décidé de rejoindre Alice, qui se trouve dans le sud de la France. Je sais que passer du temps avec elle me fera du bien. Alice est toujours pleine de vie et a cette capacité presque magique à me faire oublier mes soucis.

J'ai réservé un vol direct pour Nice. J'ai soigneusement préparé ma valise, y mettant des vêtements légers et confortables adaptés au climat méditerranéen. J'ai aussi pris des articles essentiels comme des produits de toilette et quelques livres pour profiter des moments de détente.

Je descends de l'avion avec un sentiment de soulagement, le vol a été agréable, bien que légèrement ennuyeux. L'air chaud et parfumé de la Côte d'Azur me semble déjà apaisant, contrastant avec l'agitation et la tension que j'ai laissées derrière moi. Je récupère ma valise, la charge sur un chariot, et me dirige vers la sortie de l'aéroport.

Quand je franchis les portes, je repère Alice en un rien de temps. Elle est difficile à manquer, avec son énergie vibrante et son sourire radieux. Elle est en train de chercher dans la foule, et dès qu'elle me voit, elle s'approche à grandes enjambées, les bras ouverts pour m'accueillir.

— Eléonor ! s'exclame-t-elle, ses yeux s'illuminant de joie. C'est tellement bon de te voir !

— Alice ! Je réponds avec un sourire sincère, enlaçant mon amie. Merci de m'accueillir. J'avais vraiment besoin de ce voyage.

— Ne t'inquiète pas, dit-elle en me tapotant le dos. Je suis là pour te faire oublier tout ça. Allez, mets tes affaires dans le coffre, on a des paysages magnifiques à découvrir.

Je lui fais un clin d'œil, lui confie ma valise, et nous nous dirigeons vers sa voiture. Alice conduit une petite décapotable, parfaite pour profiter du climat ensoleillé et des routes sinueuses de la région.

En route vers son appartement, nous traversons des paysages pittoresques. Alice met de la musique provençale douce, et le doux mélange de notes ensoleillées et de bruits de moteur crée une atmosphère agréable. Les collines verdoyantes se déploient à perte de vue, et les champs de lavande ajoutent des touches de couleur violette au paysage.

— Regarde ces champs de lavande ! dit Alice en me montrant à travers la fenêtre. C'est magnifique, non ?

— C'est splendide, je réponds, captivée par la beauté du paysage. Je n'ai jamais vu quelque chose de pareil. C'est comme un rêve.

— Et ça ne fait que commencer, ajoute-t-elle avec un sourire malicieux. Prépare-toi à être éblouie par la beauté du sud de la France. Nous avons plein de choses au programme.

Nous arrivons devant le bâtiment en pierre ancienne qui abrite la location de vacances d'Alice. Le charme rustique de l'endroit est exactement ce que j'imaginais : des volets en bois colorés, des plantes en pot sur le balcon, et une ambiance chaleureuse.

— Voilà notre petit havre de paix, dit-elle en ouvrant la porte. Je suis tellement contente que tu sois là. Ça va vraiment nous faire du bien.

Je laisse Alice m'aider à décharger mes affaires et nous montons les escaliers jusqu'à l'appartement. La décoration intérieure est un mélange parfait de confort et de charme provençal : des meubles en bois clair, des tapis colorés, et des rideaux légers qui laissent passer la lumière.

— Je vais te montrer ta chambre, propose Alice. Elle est prête pour toi. Je pense que tu vas te sentir comme chez toi ici.

Nous pénétrons dans ma chambre, et je découvre un espace lumineux et accueillant. Le lit est recouvert d'une couette en lin légère, et une fenêtre ouverte laisse entrer une brise douce.

— C'est parfait, je dis en posant mes affaires sur le lit. Merci, Alice.

— Je t'en prie, répond-elle en souriant. Nous avons encore plein de temps pour discuter et profiter de la région. Je pensais qu'on pourrait commencer par une promenade en bord de mer ce soir, qu'en dis-tu ?

Le soir approche, et nous décidons de nous promener en bord de mer. La température est douce, et le ciel se teinte de teintes orangées et rosées alors que le soleil se couche lentement sur l'horizon. Le bruit des vagues se mêle à notre conversation, apportant une sensation de sérénité.

—  Alors, comment ça va ? me demande Alice en me regardant avec une curiosité sincère.

Je prends une profonde inspiration avant de commencer à parler. La fraîcheur de l'air marin et la douceur de l'endroit semblent rendre mes souvenirs un peu moins douloureux.

— Ça va. J'essaie juste de tourner la page, dis-je, cherchant à garder un ton détendu.

Alice me scrute, une lueur malicieuse dans les yeux.

— Ah, Léon... J'ai vu que tu avais supprimer les photos et les vidéos. On dirait que tu as vraiment décidé de tourner la page. Mais... est-ce que tu es vraiment sûre de ne plus vouloir en entendre parler ? Je me souviens que tu parlais de lui avec beaucoup d'émotions.

Je lève les yeux vers elle, essayant de garder mon calme, mais la mention de son nom ravive une étincelle d'irritation.

— Franchement, je ne veux plus rien avoir à faire avec lui, dis-je avec fermeté. C'était une erreur, et je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit de profond pour lui. C'était juste pour de faux de toute façon .

Alice me regarde d'un air pensif, puis esquisse un sourire en coin.

— Tu sais, parfois, quand on ressent autant de colère, de frustration, et même de haine envers quelqu'un, c'est un signe qu'on a en réalité ressenti quelque chose pour lui. Sache que la haine peut parfois dissimuler nos véritables sentiments envers une personne ?

Je fronce les sourcils, perplexe.

— Je ne l'aime pas. Je te jure, Alice, je n'ai jamais eu de sentiments sincères pour lui. Tout ce que je ressens maintenant, c'est du mépris et du dégoût.

Alice s'arrête et me regarde avec une intensité que je ne peux ignorer.

— Peut-être parce que ton cerveau ne l'aime pas mais ton cœur pensent le contraire... et je crois que la façon dont tu réagis maintenant montre que cela t'a touchée plus profondément que tu ne veux l'admettre.

Je prends une profonde inspiration, essayant de digérer ses paroles. Peut-être a-t-elle raison. Peut-être que cette colère et cette frustration cachent quelque chose que je n'ai pas encore complètement compris. Peut-être que je dois faire face à ces sentiments pour pouvoir avancer complètement.

Sous les projecteurs - Léon MarchandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant