Chapitre 10

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La soirée est tombée sur Paris, et l'Accor Arena a commencé à se vider, laissant derrière elle les vestiges d'une journée mémorable. Les derniers échos de la foule s'évanouissent peu à peu, laissant place à une tranquillité relative. Après la frénésie médiatique qui a suivi ses victoires, Léon et moi avons eu un moment pour respirer, loin des projecteurs et des caméras.

Nous nous retrouvons seuls dans un coin tranquille du village olympique. Léon m'a proposé de venir me détendre dans notre chambre, une offre que j'ai acceptée avec soulagement. La journée a été épuisante, et le bruit incessant des journalistes a laissé place à une tension palpable. Léon, malgré son état de fatigue, semble soulagé d'avoir un instant de répit.

Léon s'effondre sur son lit, les muscles encore tendus de la journée intense. Il semble exténué, et l'éclat de sa victoire est maintenant remplacé par une fatigue palpable. Il regarde autour de lui, comme s'il cherchait un moment de paix dans cet espace temporaire.

— Merci d'être venue ce soir et tous les autres soirs d'ailleurs, dit-il enfin, sa voix trahissant une note de sincérité que je n'avais pas entendue auparavant.

Je m'assois sur mon lit , essayant de détendre l'atmosphère.

— C'est la moindre des choses, même si j'avais pas trop le choix. Tu as été incroyable, vraiment. 

Léon hoche la tête, son regard fatigué se posant sur moi.

— Je voulais aussi parler de notre situation. Avec tout ce qui se passe, je me rends compte que ce n'est pas facile pour toi non plus.

Je prends une profonde inspiration, cherchant les mots pour exprimer ce que je ressens.

— C'est vrai, ce n'est pas simple. Les fans sont particulièrement durs, et je reçois énormément d'insultes. Je ne sais pas comment gérer ça.

Léon semble réfléchir un moment, puis il se tourne vers moi avec une expression sérieuse.

— Nous devons qu'à tourner une vidéo question/réponse pour ta chaîne. Ça pourrait aider à calmer les choses.

Je fronce les sourcils, surprise.

— Genre une FAQ ? Pour quoi faire exactement ?

Léon explique avec une clarté qui contraste avec sa fatigue.

— Les médias ont commencé à diffuser des rumeurs sur nous, et les fans sont devenus de plus en plus agressifs. Si nous publions une vidéo où nous répondons à des questions, ça pourrait aider à apaiser les tensions. Nous pourrions montrer une image plus humaine, plus vraie.

Je réfléchis à sa proposition, pesant les avantages et les inconvénients.

— C'est une bonne idée pour essayer de calmer les choses, mais je suis inquiète que ça ne fasse qu'attirer encore plus d'attention. Et je ne veux pas être connue simplement comme ta petite amie. Je veux que les gens me connaissent pour moi-même.

Léon semble comprendre mes préoccupations.

— Je sais, et je suis désolé que nous soyons dans cette situation. Mais nous devons jouer le jeu un peu plus longtemps pour que tout cela se calme. Nous pourrions essayer de trouver un équilibre pour que ce ne soit pas trop envahissant.

Je me laisse aller contre le lit, laissant échapper un soupir.

— D'accord, nous ferons la vidéo. Peut-être que ça aidera à apaiser les choses. Mais nous devons aussi parler de notre avenir, de ce que nous allons faire après tout cela. Je ne veux pas que cette fausse relation devienne notre seule réalité.

Léon acquiesce, son regard empreint de sincérité.

— Je suis d'accord. Nous devrons trouver un moyen de sortir de cette situation en un seul morceau. Mais pour l'instant, concentrons-nous sur cette vidéo et faisons de notre mieux pour gérer la pression.

Nous nous asseyons en silence pendant quelques instants, chacun plongé dans ses pensées. La perspective de la vidéo est une lueur d'espoir dans cette situation complexe, un moyen d'apaiser les tensions tout en restant conscients des limites de notre faux engagement.

— Merci d'être compréhensive, dit Léon enfin, rompre le silence. Je sais que ce n'est pas facile, mais je suis content que nous puissions en parler.

Je lui rends un sourire fatigué, reconnaissant pour ce moment d'honnêteté.

— Merci à toi aussi, Léon. On fera de notre mieux. Et peut-être qu'un jour, nous pourrons vraiment nous débarrasser de toute cette comédie.

Léon se redresse, semblant trouver une certaine énergie dans notre conversation.

— On va y arriver. Je crois en nous.

Nous passons le reste de la soirée à discuter de la vidéo et à planifier comment nous allons gérer la situation le lendemain. Malgré la fatigue et les complications de notre faux engagement, il y a une lueur d'espoir que nous pourrons trouver un moyen de naviguer à travers cette tempête médiatique et retrouver un peu de normalité.

Je décide de commencer par un geste simple mais important pour préparer la vidéo de demain : interagir avec mes abonnés sur Instagram. Mon compte, bien que récemment accru en nombre d'abonnés, est encore loin d'être une célébrité des réseaux sociaux, mais il est devenu un outil essentiel pour gérer la perception publique de notre relation fictive.

Je me dirige vers mon téléphone et ouvre l'application Instagram. Mon cœur bat un peu plus vite alors que je commence à préparer une story. Je veux que les abonnés aient l'opportunité de poser leurs questions directement, en espérant que cela aidera à clarifier certaines choses et à apaiser les tensions.

En choisissant un arrière-plan apaisant une photo de Léon et moi prise par un journaliste après sa dernière victoire je tape un texte engageant :

"Salut tout le monde ! Pour une vidéo, je voudrais que vous posiez toutes les questions que vous avez en tête ! Que vous soyez curieux de savoir comment je gère tout ce chaos médiatique ou que vous ayez des questions sur les coulisses de la compétition de Léon, n'hésitez pas à me les envoyer. Vos questions pourraient être sélectionnées pour notre vidéo !"

Je rajoute un sticker question pour permettre aux gens de soumettre leurs interrogations directement. Avant de publier, je prends un moment pour relire le texte. Je veux être transparente tout en maintenant un ton léger et positif. Il est crucial de donner l'impression que je gère bien la situation et que je suis ouverte aux échanges, malgré les difficultés.

Une fois la story en ligne, je passe un moment à observer les réactions. Les notifications commencent à arriver rapidement : les gens réagissent avec des questions, des commentaires et des encouragements. Certaines questions sont innocentes, d'autres sont plus critiques, reflétant le mélange d'émotions et d'attentes du public. Je prends note des questions les plus fréquentes et des préoccupations majeures, ce qui me donne une idée de ce à quoi m'attendre pour la vidéo.

En attendant que les réponses continuent d'affluer, je me prépare mentalement pour la journée de demain. La perspective de tourner une vidéo me donne un but concret pour la journée, mais l'angoisse persistante de devoir naviguer à travers les critiques et les questions difficiles reste. J'espère que cette vidéo permettra non seulement de calmer les tensions mais aussi de montrer une facette plus humaine de notre situation.

En me couchant pour la nuit, je laisse mes pensées se calmer. Les défis de demain sont clairs : répondre aux questions de manière sincère tout en maintenant notre façade de couple convaincante.

Sous les projecteurs - Léon MarchandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant