Chapitre 29

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Je suis dans l'avion, assise sur ce siège qui me semble à la fois trop grand et trop étroit. Le ronronnement des moteurs berce l'atmosphère, mais mon esprit est loin d'être apaisé. À chaque vibration, à chaque secousse légère, je suis rappelée à la réalité de ma situation, à l'angoisse qui m'enserre le cœur. Léon est là, assis à côté de moi, attentif à mes moindres besoins, et je ne peux m'empêcher de me sentir coupable.

Il devrait être en train de profiter de moments précieux avec sa famille, savourant cette pause après les JO. Il a travaillé si dur, donné tellement de lui-même, et pourtant, à cause de moi, il est ici, enfermé dans cet avion, à se soucier de moi, à essayer de réparer ce qui semble irréparable.

Je tourne la tête vers lui, le regardant discrètement. Il semble préoccupé, ses yeux rivés sur la fenêtre. Son visage est marqué par la fatigue, mais je vois aussi cette détermination qui m'a toujours attirée chez lui. Pourtant, quelque chose en moi se révolte.

Comment peut-il être là, à essayer de réparer les choses, alors qu'il est à l'origine de tant de douleur ?

— Léon, je... commence-je, hésitante. Pourquoi as-tu écrit ce communiqué de presse ? Pourquoi as-tu lancé tout le monde me dénigrer ?, c'était encore une erreur ? dis-je amèrement

Ma voix tremble légèrement, mais je m'efforce de rester calme. Léon tourne la tête vers moi, ses yeux trahissent une profonde culpabilité.

— Ce n'était pas moi... Je veux dire, ce n'était pas ce que je voulais, commence-t-il, hésitant. C'est Alex, qui a rédigé ce communiqué. Je lui avais demandé d'être respectueux, de ne pas t'impliquer dans tout ça... mais il ne m'a pas écouté. Il pensait que c'était mieux pour mon image.

Je le fixe, essayant de comprendre ce qu'il me dit. Le choc de ses paroles me frappe, mais je sens aussi une colère sourde monter en moi.

— Et pourquoi n'as-tu rien fait pour empêcher ça ? Pourquoi n'as-tu pas pris la peine de vérifier ce qu'il avait écrit avant que ça ne soit publié ?

Léon baisse les yeux, incapable de soutenir mon regard. Il semble dévasté par la situation, mais cela ne suffit pas à apaiser la douleur que je ressens. Après un moment, il murmure :

— Je ne sais pas... Je pensais qu'il savait ce qu'il faisait. Je me suis concentré sur les JO, et je n'ai pas réalisé à quel point cela ta blessé. Je suis vraiment désolé, Éléonor.

Je laisse échapper un soupir, me sentant épuisée par cette conversation. Les larmes me montent aux yeux, mais je me retiens de pleurer. Il y a tellement de choses que je voudrais lui dire, mais les mots semblent me manquer. Au lieu de cela, je me tourne à nouveau vers la fenêtre, essayant de masquer mon désarroi.

— Je... j'ai besoin de temps, Léon, dis-je enfin d'une voix brisée. Pour réfléchir, pour comprendre ce qui se passe. Tout ça, c'est tellement soudain... Pourquoi es-tu revenu comme ça, comme une fleur, alors que tu pourrais être avec ta famille ? Pourquoi maintenant ?

Léon prend une grande inspiration, cherchant visiblement les mots justes.

— Parce que... je ne pouvais pas rester là sans rien faire en sachant que tu étais blessée, seule. Éléonor, je sais que j'ai merdé, que j'ai fait des erreurs mais te voir dans ce putain de lit d'hôpital inconsciente ma fait réalisé que je tennait à toi. je suis sincère... Je sais que ça va prendre du temps pour regagner ta confiance, mais je suis près à attendre.

Je le regarde, cherchant à voir s'il est vraiment sincère, mais quelque chose en moi reste sur la défensive. Mes sentiments naissant que j'essaie tant bien que mal se mêlent à la douleur de la trahison, créant un tourbillon d'émotions contradictoires. Je veux le croire, mais une part de moi refuse de baisser ma garde.

— Je ne sais pas, Léon... tout ça est trop compliqué, trop douloureux. Je... j'ai besoin de réfléchir. Je ne peux pas te donner de réponse maintenant.

Léon hoche la tête, respectant mon besoin d'espace. Le silence retombe entre nous, lourd de non-dits et de regrets. Je sens ses yeux sur moi, mais je ne peux pas me résoudre à le regarder de nouveau. Pour l'instant, tout ce que je veux, c'est de la clarté dans mes pensées, un moment de paix pour comprendre ce que je ressens vraiment.

Après cette conversation tendue dans l'avion, un silence pesant s'installe entre Léon et moi. Chaque minute semble s'étirer à l'infini, et malgré la présence rassurante de Léon à mes côtés, une distance s'est creusée entre nous, une barrière invisible mais bien réelle.

L'avion atterrit enfin à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Le contact du sol sous les roues me ramène brutalement à la réalité. Nous récupérons nos affaires sans un mot, et je sens la fatigue peser lourdement sur mes épaules. Léon essaie de me soulager en prenant mon sac, mais je refuse poliment, souhaitant garder une certaine indépendance, même si cela semble dérisoire dans ces circonstances.

Nous sortons de l'aéroport et je remarque un taxi qui attend non loin. Léon s'approche du véhicule et ouvre la portière pour moi, un geste qui me touche malgré tout. Je m'installe à l'intérieur, et il prend place à côté de moi. Le chauffeur, un homme d'âge mûr au regard bienveillant, nous demande notre destination. Je donne l'adresse de mon appartement, et le taxi démarre.

Les rues de Paris défilent sous mes yeux fatigués, et je me surprends à observer les passants, les immeubles haussmanniens, la Seine qui serpente sous les ponts élégants. Cette ville a toujours eu une place spéciale dans mon cœur, et pourtant, aujourd'hui, elle semble froide, distante, comme si elle avait perdu de sa magie.

Sous les projecteurs - Léon MarchandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant