Chapitre 27

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Léon Marchand

Je reste là, figé à côté du lit d'Éléonor, avec un sentiment d'impuissance qui me submerge. Les bips réguliers des machines et l'agitation des médecins et des infirmières créent une atmosphère oppressante. Chaque bruit, chaque mouvement, me rappelle la gravité de la situation. L'air de la chambre semble lourd, saturé de tension et d'angoisse.

Je me tourne vers la porte, où se tient Alice. Son visage est marqué par la fatigue et la tristesse, et elle me fixe avec une intensité qui me fait frémir. Je m'approche d'elle, l'esprit en proie à une tempête de sentiments contradictoires : inquiétude, colère, culpabilité.

— Alice, pourquoi m'as-tu appelé ? demande-je, la voix étranglée par l'émotion. Je cherche à comprendre pourquoi elle m'a  contacter, alors que j'avais mis fin au contrat .

— Léon, il faut que tu comprennes. Malgré tout ce qui s'est passé, il y a quelque chose que tu ne peux pas nier : les regards ne mentent pas et entre Éléonor et toi, même si vous n'étiez jamais officiellement ensemble, il y a une connexion évidente que ce soit dans les vidéos que vous avez faites ou les moments que vous avez partagés... Il y a une sincérité dans vos regards que personne ne peut ignorer.

Les mots d'Alice me frappent comme un coup de poing. Je repense aux vidéos que nous avons faites ensemble, aux moments où nos regards se croisaient, à la complicité que nous avons partagée. Ces instants, qui semblaient si légers sur le moment, prennent maintenant une signification plus profonde. Les paroles d'Alice éveillent une prise de conscience douloureuse, révélant des sentiments que j'ai essayé de nier.

— Mais malgré tout ça, tu n'a pas capable de réaliser combien tu l'as blessée avec ce que tu as dit publiquement.

— Quoi ? De quoi parles-tu ? Je... je ne comprends pas.

Alice souffle, visiblement épuisée et frustrée. Elle croise les bras, sa colère se transformant en une tristesse palpable.

— Et le tweet qui dénigre Éléonor, on en parle ?

Je suis pris de court. Mon esprit fait un tourbillon alors que je tente de comprendre ses accusations. J'ai laissé Alex publié le communiqué de presse tout seul, et il m'avais certifié qu'il ne ferait pas de vagues. Mais maintenant, les paroles d'Alice résonnent avec une clarté glaçante.

— Je ne comprends pas. Mon manager m'avait assuré que le message ne serait pas dégradant.

— Eh bien, il ne t'a pas écouté. Éléonor a été la cible d'une vague de haine à cause de toi. Comment as-tu pu ne pas le remarquer ?

Le choc de ses paroles me frappe avec une force brute. Je réalise, avec une horreur croissante, que le communiqué que j'avais cru inoffensif a eu des conséquences désastreuses. Le regard des médias et du public s'est retourné contre Éléonor, l'exposant à des critiques acerbes et injustifiées. Mon cœur se serre sous la honte et la culpabilité. Je comprends enfin l'impact que mes actions ont eu sur elle.

— Je... je n'avais aucune idée, balbutie-je, la voix brisée. Je n'avais jamais imaginé que cela pourrait causer autant de douleur.

— Eh bien, maintenant tu le sais, dit Alice avec une froideur poignante. Éléonor a souffert à cause de ça. Elle s'est sentie trahie, abandonnée, et maintenant... maintenant elle est ici, inconsciente, et tout ce que je veux, c'est que tu comprennes la gravité de ce que tu as fait.

Les mots d'Alice résonnent dans ma tête comme un écho cruel. Chaque syllabe me plonge un peu plus dans un abîme de culpabilité. Je réalise à quel point j'ai été égoïste, concentré sur mes propres problèmes et aveugle à l'impact de mes actions sur Éléonor. La vague de regrets m'envahit, me submergeant. En regardant Éléonor allongée sur son lit d'hôpital, la douleur se transforme en une vague de tristesse et de remords.

Sous les projecteurs - Léon MarchandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant