Chapitre 9

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CLARA ROSSI

Le jour de l'inauguration du centre commercial était enfin arrivé. Les derniers jours avaient été un véritable tourbillon de stress, de réunions interminables et de détails à peaufiner. Chaque employé de l'entreprise semblait marcher sur des œufs, le moindre retard, la moindre erreur pouvant faire dérailler des années de travail acharné. Cependant, au milieu de ce chaos, une seule personne paraissait étrangement calme : Luca. Comment faisait-il pour garder son sang-froid alors que tout le monde, moi y compris, était à deux doigts de craquer ?

Je passai la brosse dans mes cheveux, essayant de me concentrer sur ma tâche, mais mon esprit ne cessait de revenir à lui. Il ne montre jamais aucune émotion, pas même une once de nervosité. Je levai les yeux et le vis soudainement dans l'embrasure de la porte, m'observant en silence. Je sursautai légèrement, surprise de le voir là.

— Depuis combien de temps es-tu là ? lui demandai-je, un peu embarrassée de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.

— Je viens d'arriver, répondit-il calmement, s'approchant de moi.

Luca était en train de se préparer aussi. Il portait une chemise blanche impeccablement ajustée qui semblait avoir été taillée sur mesure pour lui. Le tissu, de qualité supérieure, épousait parfaitement son corps, soulignant chaque ligne de ses muscles. La chemise était boutonnée jusqu'au col, mais pas de manière rigide ; cela ajoutait une certaine élégance décontractée à son allure. Ses manches, légèrement retroussées, laissaient entrevoir ses avant-bras solides et bronzés. La coupe de la chemise mettait en valeur ses épaules larges et son torse sculpté. Il a toujours l'air de sortir d'un magazine de mode.

Il s'avança encore un peu plus et se plaça derrière moi, ses yeux bleus capturant les miens à travers le miroir. Il se pencha légèrement, sa présence dominant la mienne, mais pas de manière oppressante. Il avait une façon de se tenir qui me faisait toujours sentir plus petite, plus délicate.

— J'aime tes cheveux comme ça, murmura-t-il, sa voix grave résonnant doucement dans mes oreilles. Ne les lisse plus, même à l'entreprise. Rimangono così, naturalmente.

Ses mots me firent frissonner, et je détournai les yeux un instant, essayant de maîtriser la soudaine montée de chaleur sur mes joues. J'aimais mes cheveux bouclés, mais dans le monde professionnel, j'avais souvent lissé mes boucles pour paraître plus... conforme. Plus sérieuse, peut-être. Mais entendre Luca me dire qu'il les préférait ainsi, naturels et libres, me fit me sentir... acceptée.

— Je n'avais plus l'intention de les lisser, répondis-je doucement, relevant à nouveau les yeux pour croiser son regard à travers le miroir. Pourquoi suis-je toujours aussi nerveuse en sa présence ? Mes doigts tremblaient légèrement alors que je tentais de reprendre le contrôle de moi-même.

Je le fixai, incapable de détourner le regard. Ses yeux bleus semblaient pénétrer au plus profond de mon âme, comme s'il pouvait lire chaque pensée, chaque doute. Je me sentais nue sous ce regard, vulnérable. Pourtant, il y avait quelque chose d'étrangement réconfortant dans cette vulnérabilité. Pourquoi ai-je l'impression qu'il voit à travers moi, qu'il sait ce que je ressens avant même que je ne le comprenne moi-même ?

Les derniers jours avaient été mouvementés, mais Luca avait toujours veillé à ce que nous passions du temps ensemble en dehors du travail. Je trouvais cela attentionné de sa part. Il aurait été facile pour nous de vivre comme des étrangers. Mais Luca ne semblait pas vouloir cela. Chaque soir, il proposait quelque chose – un film, une promenade, même un simple café sur le balcon – juste pour s'assurer que nous ne passions pas nos soirées à nous ignorer. Il y a en lui un côté que je n'aurais jamais soupçonné.

Un contrat de cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant