Chapitre 18

62 6 3
                                    

CLARA ROSSI

— Qu'est-ce que tu fais là, Nolan ? demandé-je, ma voix trahissant mon agacement.

Il s'arrête à quelques pas de moi, les mains dans les poches, l'air de quelqu'un qui essaie de paraître détendu.

— Je rentrais chez moi et je t'ai vue ici, seule, répond-il. Tu n'avais pas l'air bien.

Je lève les yeux au ciel. Bien sûr qu'il me surveille encore. Il n'a pas changé.

— Et tu crois que ça te donne le droit de venir m'interrompre ? dis-je, froide. Tu n'as rien à faire ici. En fait, ce serait bien si tu pouvais simplement continuer ta route vers ta maison. Ça me rendrait un grand service.

Je me tourne de nouveau espérant qu'il prenne le message et parte. Mais bien sûr, Nolan n'a jamais été du genre à écouter.

Il s'approche au lieu de cela et s'assoit à côté de moi sur le banc, l'air déterminé. Je le regarde, incrédule. Il est vraiment culotté. Mon sang bouillonne, et l'envie de le gifler me traverse l'esprit, juste pour qu'il comprenne qu'il n'est pas le bienvenu ici.

— Nolan, je suis sérieuse. Je ne veux pas te parler. Pas ici, pas maintenant, et peut-être jamais, lâché-je, la voix serrée par l'émotion.

Il semble surpris par mon ton, comme s'il s'attendait à une réaction différente. Il me fixe un moment, puis demande d'un ton presque blessé :

— Pourquoi tu es aussi agressive avec moi, Clara ?

Pourquoi je suis aussi agressive ? Je ris amèrement, incapable de croire qu'il puisse poser une telle question.

— Comme si tu ne savais pas, Nolan. Tu sais très bien pourquoi.

Il soupire et secoue la tête.

— Clara, ça va faire presque trois ans que c'est fini entre nous. Tu devrais oublier le passé, tu ne crois pas ?

Je sens mon cœur se serrer, ma colère grimper d'un cran. Il se moque de moi ou quoi ? Comment ose-t-il me dire ça ?

— Oublier ? répété-je, ma voix tremblant de rage. Oublier que tu m'as complètement détruite ? Que tu te pavanes fièrement avec ma cousine alors que vous vous êtes moqués de moi pendant des mois ? Que vous m'avez fait passer pour une hystérique pendant que vous vous amusiez dans mon dos ? Et tu crois que je devrais juste... oublier ça ?

Je me lève brusquement, mes poings serrés, mes yeux brûlant de larmes que je refuse de laisser couler devant lui.

Nolan se lève aussi, tendant la main comme pour me retenir.

— Clara, je t'ai réellement aimée, dit-il doucement. Et je t'aimerai toujours.

Ses mots me frappent comme une gifle. Comment ose-t-il parler d'amour après tout ce qu'il m'a fait ? C'est pathétique. Je le regarde droit dans les yeux, sentant la colère et le mépris bouillonner en moi.

— Je m'en fiche de ce que tu ressens, Nolan, craché-je. Parce que maintenant, je suis avec un homme formidable. Un vrai homme, lui.

Sans lui laisser le temps de répondre, je me détourne et me dirige vers la maison, le cœur battant. Je refuse de regarder en arrière, de lui donner une autre chance de me blesser.

En entrant dans la cuisine, je m'appuie contre le comptoir, essayant de calmer ma respiration. Pourquoi est-ce que je le laisse encore m'atteindre comme ça ? Je ferme les yeux un instant, cherchant la force de laisser tout ça derrière moi.

Les bruits de la maison, les rires de ma famille, tout semble loin, étouffé par le tumulte de mes pensées. J'ouvre les yeux et regarde autour de moi. Je suis en sécurité ici, entourée de gens qui m'aiment. Luca sera là bientôt, et tout ira mieux.

Un contrat de cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant