Chapitre 17

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CLARA ROSSI

Je m'étais préparée à le revoir, mais pas aussi vite. Je suis restée figée dans l'encadrement de la porte. Nolan Walker. Il n'avait presque pas changé en trois ans. Toujours le même regard intense, la même allure décontractée qui avait attiré mon cœur adolescent. Pourtant, aujourd'hui, tout ce que je ressens, c'est une vague de froideur qui me traverse.

— Clara, dit-il doucement, un sourire esquissant ses lèvres. Je suis heureux de te voir.

Je l'observe un instant, mon cœur battant contre ma poitrine comme s'il voulait sortir. Je n'ai aucune envie de jouer à des jeux avec lui.

— Le plaisir n'est pas partagé, dis-je d'une voix glaciale.

Son sourire se fane légèrement, mais il persiste, s'approchant de moi comme s'il pouvait encore franchir cette distance.

— Tu n'as pas besoin de me parler aussi froidement, Clara.

Je lâche un rire sans joie.

— Je m'en fous, Nolan. Si tu veux bien me faire le plaisir d'aller retrouver Vanessa, dis-je en désignant d'un geste la direction du salon, j'ai besoin de me changer.

Je referme la porte avant qu'il ne puisse répondre, prenant une grande respiration pour calmer mon cœur. C'est bon, Clara, ce n'est qu'une semaine. Et Luca sera avec toi. Je répète cette phrase dans ma tête comme un mantra. Je n'allais quand même pas rater l'anniversaire de Nonna juste pour éviter de le voir. Ce qui m'énerve le plus, c'est son attitude, comme s'il ne m'avait jamais fait de mal, comme si tout allait bien. Mais peu importe. Tout ça est terminé. Je vais mieux, et Luca est avec moi.

Je choisis de porter mon pull préféré, celui que Luca m'a offert. Son parfum y est encore imprégné, ce qui me rassure et me calme un peu. Je descends au salon, et je suis immédiatement accueillie par une discussion animée.

— Di cosa state parlando? je demande, m'approchant du canapé où Antonio est assis.

— On parlait de produits capillaires, me répond Gina avec un sourire.

Je ris doucement. Bien sûr. Ma famille peut transformer n'importe quelle conversation en un débat animé.

— J'adore la couleur de ton pull, dit ma petite cousine Isabella, ses yeux brillants d'admiration.

— Merci, Isabella. C'est mon préféré à moi aussi, lui répondis-je avec un sourire chaleureux.

La conversation continue autour de moi, et je réalise que tout le monde est étonné de la beauté des cheveux de Nonna, même après toutes ces années.

— È perché je prends soin de mes cheveux naturels, dit Nonna avec un clin d'œil.

Ma tante Gianna, toujours critique, me lance un regard tout aussi scrutateur.

— Tu as aussi de magnifiques cheveux, Clara. Je suis même un peu jalouse, dit-elle.

— Oui, c'est vrai. Mais tu ne les lisses pas souvent? demande ma tante Angela, ses yeux scrutateurs fixés sur moi. C'est plus approprié pour le travail, non?

— Non, je préfère mes cheveux comme ils sont. Et même Luca les aime au naturel, dis-je avec un sourire.

Nonna rit.

— Il marque un point avec moi, dit-elle, et tout le monde rit. Enfin, tout le monde sauf Vanessa et Nolan, mais ce n'est pas mon problème.

Mon oncle Roberto, qui jusque-là écoutait le débat sur les cheveux en silence, se tourne vers moi avec un sourire bienveillant.

Un contrat de cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant