Chapitre 15

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LUCA ROSSI

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur mon appartement, il est déjà un peu plus de 22 heures. La journée a été longue, épuisante même, et mon corps tout entier me rappelle la bataille avec Mateo. Stronzo,  ( Connard ) je me dis en passant la main sur mon visage endolori. J'espère que Clara dort déjà, pour éviter qu'elle voie l'état dans lequel je me trouve. Mais une part de moi espère aussi qu'elle est encore éveillée. J'ai traversé toute la ville pour lui acheter des orchidées et de la glace. Speriamo che basti ... ( Espérons que c'est suffisant ) Je ne sais même pas quel parfum elle préfère, alors j'en ai pris quatre différents. Peut-être que ça apaisera les tensions entre nous, peut-être que nous pourrons enfin avoir une conversation calme et posée.

J'avance dans le salon, et la première chose que je remarque, c'est Clara, installée en pyjama sur le canapé, les yeux rivés sur l'écran. Elle regarde un dessin animé. Che bambina ( Quelle petite fille), je pense, un léger sourire tirant sur mes lèvres. C'est une des choses que j'adore chez elle, cette capacité à s'évader dans des choses simples, innocentes, presque enfantines. Mais dès qu'elle tourne la tête vers moi, son visage se fige dans une expression d'inquiétude. Son regard se pose immédiatement sur les marques de notre affrontement.

— Qu'est-ce qui t'est arrivé, Luca ? demande-t-elle, la voix tremblante d'anxiété.

Je déteste la voir comme ça, ce regard coupable qui l'envahit. J'essaie de la rassurer, mais je sais que mes mots ne suffisent jamais. Clara...

— Je me suis battu avec Mateo, lui dis-je simplement.

Son expression s'assombrit encore plus, ce que je redoutais. Elle me fixe avec ce mélange d'inquiétude et de culpabilité que je ne supporte pas.

— Ce n'est pas de ta faute, Clara. Ma relation avec Mateo est déjà détruite depuis bien longtemps.

Elle reste silencieuse un moment, ses yeux cherchant quelque chose dans les miens. Puis, d'une voix douce mais déterminée, elle me demande :

— Pourquoi vous vous êtes battus ? 

Je soupire, cherchant les mots. Come glielo dico? ( Comment je lui dis ça ?)

— J'ai réussi à obtenir une ordonnance restrictive par le biais d'un ami avocat, pour que Mateo ne puisse plus s'approcher de toi.

À ces mots, Clara se redresse sur le canapé, son regard devenant plus perçant. Je sens la colère sous-jacente dans ses mouvements, la frustration qui monte en elle.

— Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant, Luca ? Perché ? C'est de moi qu'il s'agit, après tout.

— C'est ce que je suis en train de faire, Clara, répondis-je, déjà sur la défensive.

Elle secoue la tête, comme si mes mots ne faisaient qu'empirer les choses.

— Non, Luca, ça ne marche pas comme ça. Tu aurais dû m'en parler avant de faire quoi que ce soit. Ça me concerne quand même, c'est de ma vie qu'il s'agit, pas de la tienne !

Je sens la tension dans sa voix, l'accusation implicite. Cazzo. Voilà pourquoi elle était en colère toute la journée. Elle me reproche de vouloir tout contrôler, de toujours agir sans la consulter, sans lui laisser son propre espace pour décider.

— Clara, je comprends que tu sois en colère, mais...

— Non, Luca, tu ne comprends pas, m'interrompt-elle, sa voix plus forte cette fois. Tu passes ton temps à tout contrôler, à décider pour moi, comme si je n'étais qu'un pion dans ta vie. Je ne suis pas ton assistante là, je suis ta femme. Et si tu veux que notre relation évolue, il va falloir que tu arrêtes de faire tout dans mon dos et de vouloir tout contrôler. Je mérite d'avoir mon mot à dire sur ce qui m'arrive.

Un contrat de cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant