Chapitre 22

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LUCA ROSSI

Je regardais Clara, ses yeux perdus quelque part dans ses souvenirs. Elle prit une profonde inspiration avant de me parler, sa voix légèrement distante :

— Nolan et moi, ça a duré longtemps. On a commencé à sortir ensemble quand je venais à peine d'entrer au lycée. À cette époque, tout était tellement compliqué... Je pensais que peut-être avec lui, les choses seraient plus simples, que je serais enfin heureuse. Mais... ça n'a jamais été le cas.

Je pouvais sentir, même à travers ses mots détachés, à quel point cette histoire l'avait marquée. Derrière ce ton calme, il y avait des blessures encore vives. Come ha potuto farti del male così?

— C'était une relation toxique, continua-t-elle. Nolan était narcissique, manipulateur... Il m'a fait croire que tout était de ma faute, que je ne valais rien sans lui. Je n'étais qu'une ombre, incapable de voir la vérité. J'étais complètement sous son contrôle.

J'écoutais en silence, mon cœur se serrant à chaque mot. Ce salaud...

— Comment est-ce que tu t'en es sortie ? demandai-je doucement, incapable d'imaginer ce qu'elle avait dû endurer.

— Avec beaucoup de temps... et de thérapie, murmura-t-elle. J'ai mis longtemps à comprendre que je n'étais pas responsable de ce qu'il m'avait fait.

Je la regardai avec admiration. Tout ce qu'elle avait traversé, tout ce qu'elle avait surmonté, et elle était encore là, plus forte que jamais. Dio, quanto sei forte...

Je serrai doucement sa main.

— Et Vanessa ? Comment elle est entrée dans tout ça ? demandai-je, pensant à sa cousine qui n'avait pas aidé à la situation.

Clara laissa échapper un léger soupir.

— Ils étaient à l'université ensemble, à New York. Ils ont commencé à sortir dans mon dos. Quand je l'ai découvert, Nolan a réussi à me faire croire que j'exagérais, que j'étais jalouse. Pendant un temps, je me suis laissée berner par ses mots, et eux, ils ont continué leur relation, me faisant passer pour une folle qui ne supportait pas que son ex soit avec sa cousine.

Quel porco! J'avais du mal à retenir ma colère. Ce type avait détruit une partie d'elle, et il osait encore la regarder, comme s'il avait un quelconque droit sur elle. Basta!

— Comment as-tu fait pour ne pas exploser ? demandai-je, ma voix à peine contrôlée.

Clara haussa les épaules, l'air résigné.

— À un moment donné, tu te rends compte que crier et te battre ne change rien. J'ai fini par demander à nonna et à mon oncle Roberto de ne pas intervenir. C'était plus facile comme ça. Je ne voulais pas de drame.

Je restai silencieux un instant. Elle avait pris sur elle pour maintenir la paix dans sa famille, alors même qu'elle souffrait en silence. Quanto hai sofferto...

— Tu es la femme la plus forte que je connaisse, dis-je en caressant sa joue.

Elle me sourit doucement, mais ses yeux trahissaient encore un peu de tristesse.

— Je ne sais pas si c'était de la force, Luca. Parfois, c'est juste de l'épuisement. À force de souffrir, tu finis par ne plus ressentir grand-chose.

Ses mots me frappèrent en plein cœur. Je ne pouvais pas supporter l'idée qu'elle ait traversé tout ça seule. Je l'embrassai doucement, fermant les yeux pour savourer ce moment avec elle, pour lui montrer qu'elle n'était plus seule. Plus maintenant.

— Avec moi, tu ne connaîtras jamais la douleur, lui promis-je en murmurant contre ses lèvres. Je ne te donnerai jamais de raison de souffrir.

Elle hocha doucement la tête, se blottissant contre moi.

Un contrat de cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant