L'amour au pouvoir.

Chapitre 13

Les jours défilaient, les deux amoureux avaient renforcé leur lien unique. Ils se sentaient prêts à tout affronter, leur amour était plus profond que leurs démons intérieurs. Gabriel n'était plus cette simple âme errante dans les gouffres du mal être espérant enfin trouver un peu d'oxygène au milieu de ce vide irrespirable, les choses avaient changé. C'est comme si une autre âme perdue l'avait rencontré et qu'ils s'étaient connectés au plus profond d'eux mêmes. Jordan l'avait fait remonter à la surface, parfois il replongeait mais son homme arrivait toujours à le faire remonter. Bardella avait aussi des cauchemars intempestifs, il n'expliquait jamais à Gabriel ce que c'était. Il ne voulait pas rajouter des problèmes avec tout ce qu'il avait enduré, ce qui créait quelques disputes entre les deux hommes, des secrets inavoués par protection et amour de l'autre.

Malheureusement, la confiance ne fonctionne pas ainsi. Cette nuit-là, nous étions le 31 décembre, dans moins de vingt-quatre heures, on fêterait la nouvelle année. Tout le monde s'embrassera, et profitera de ses proches. Pour Jordan Bardella, il était question de demande en mariage, de promesse éternelle. Mais cette nuit, il en était autrement, des sueurs froides l'avaient tiré violemment de son sommeil.. un nouveau cauchemar. Gabriel était blotti contre lui, il se réveilla brusquement et se redressa en voyant Jordan assis sur le lit les mains contre ses yeux. Il soupira car il savait que Jordan ne voudrait rien lui dire.

« Jordy.. tu veux toujours rien me dire ? »
« Gaby.. c'est mieux comme ça, rendors toi » il lui fit un sourire faible car il n'écoutait pas sa voix intérieure qui lui disait de tout lui dire dans un élan de parole mais rien ne sortit.
« Je serai donc jamais assez bien pour toi c'est ça ? »
« Mais non pas du tout Gabriel, je t'aime tu le sais. Je peux juste pas l'expliquer de cette manière là. »
« Et toi ? Tu sais tout sur moi, je pense que je ferai mieux de dormir ailleurs, désolé. » les larmes lui montèrent aux yeux, un amour qui se fêle est toujours perceptible à l'intérieur de nous mêmes. Jordan ne voulait pas dormir sans lui, il était rempli d'angoisses et de colère en vers lui même qu'il n'arrivait pas à exprimer alors il se lança violemment en criant :

« Mais tu veux savoir ? Je vais te le dire, j'ai été frappé par mon père toute mon enfance, c'est pour ça que je suis parti de l'Italie, j'ai dû coucher avec une fille que j'ai jamais aimée, je me suis forcé pour arriver là où je suis ? Alors maintenant oui je t'aime. Et.. et » en rendant compte de la vitesse ou toutes ses souffrances étaient sortis, de la manière brutale qu'il avait craché son passé, il ne put pas continuer, assailli déjà par les larmes. Gabriel était stupéfait, il ne s'attendait pas à de telles horreurs, il se contenta de se rapprocher de lui et de le prendre dans ses bras sans rien dire. Il s'en voulait d'avoir insisté, de l'avoir brusqué alors que ce sont encore des cicatrices qui le font souffrir mais il ne pouvait pas rester dans l'ignorance.

Les larmes de Jordan devinrent incontrôlables, il relâchait une pression qu'il s'était imposé pendant plusieurs mois pour protéger celui qu'il aimait, Gabriel éprouvait une profonde empathie pour lui. Il était dévasté qu'une aussi belle personne que lui avait préféré se taire que d'exposer ce qu'il avait vécu.

« Je suis désolé.. pour ce que je t'ai dit. Je ne m'attendais pas à ce que tu me révèles de telles choses.. je suis désolé que tu ai enduré cela mon ange. »
Jordan réussit à sourire par ce surnom, que son amoureux n'avait encore jamais utilisé. Il essaya de ramener ses idées au clair, ses sanglots se calmèrent peu à peu. Il s'était apaisé au contact de la main de Gabriel, il avait fait fuir toutes ces images de lui enfant croulant sous les coups de son père hurlant qu'il n'aurait jamais voulu avoir un fils comme lui. Qu'il n'aurait jamais l'amour de qui que ce soit. Seulement, son père s'était trompé, Gabriel l'aimait inconditionnellement, passionnément. Rien n'aurait pu les séparer.