L'amour au pouvoir.

Chapitre 7

Il était bientôt dix-huit heures, Jordan avait envoyé un message à Gabriel en lui disant de le rejoindre à l'aéroport. Il avait besoin d'être loin de tout ce qui pouvait lui rappeler de mauvais souvenirs, Jordan avait également besoin d'un petit moment sans politique à des kilomètres de là, où ils ne représenteraient aucun parti. Seulement deux hommes s'aimant parmi tant d'autres, il avait réfléchi à une destination qui leur permettrait d'être loin tout en étant avec la possibilité de rentrer facilement en cas d'urgence.

Jordan avait donc pensé à l'Italie, c'était son pays d'origine, il avait énormément de souvenirs là bas. Ça faisait des mois qu'il n'avait pas rendu visite à sa mère.. il s'en voulait car elle avait été son premier soutien quand il avait commencé la politique. Elle était toujours fière de lui même quand il échouait. Il décida de l'appeler. Une sonnerie. Deux sonneries. Elle décrocha enfin :

« Allô ? Jordan ? »
« Coucou maman, ça fait du bien d'entendre ta voix. »
« Et toi donc mon coeur, tu m'as tellement manquée. Tu viens bientôt ? »
« Oui, je viens à l'improviste.. ce soir » sourit-il au bout du combiné, il savait pertinemment que sa mère allait se mettre à pleurer, la politique le privait de son fils. Parfois elle ne le reconnaissait plus car il devenait si ferme et parfois cruel lors de débats ou de stratégies pour gagner. Alors qu'elle aussi faisait partie des personnes qui avait connu Jordy et non Jordan Bardella.

« Ça me rend si heureuse, tu n'as pas idée. Tu viens seul ? »
« Non je dois te présenter... un ami. Je viens de louer une maison pas loin de chez toi. »
« T'as raison, pas besoin d'avoir ta vieille mère dans les pattes » elle laisse échapper un rire mêlé à ses larmes de joie.
Après quelques échanges brefs, ils raccrochèrent. Jordan se dit que sa vie prenait un tournent important, il n'avait jamais présenté personne à sa mère. Alors qu'il avait eu quelques aventures brèves de quelques mois.. cette fois ci, il le savait au fond de lui quand le déni arrêtait de lui flouter la vue. Il était terriblement amoureux.

Pourquoi les sentiments les plus courant  sont-il si durs à expliquer et à comprendre  ? Il avait envie de voir Gabriel, maintenant. Son chauffeur l'avait déposé à l'aéroport sous son ordre, il avait également appelé Marine pour lui dire qu'il serait absent pour une durée indéterminée. Il avait pour projet de quitter son parti pour créer le sien, un parti nouveau où il pourrait affiner ses idées sans avoir cette vieille bique dans ses pattes. Elle avait déjà compris sa stratégie, malheureusement, elle savait pour cette fois qu'il n'y avait rien à faire. Jordan était déterminé dans ses idées et personne ne pourrait le faire reculer.

Il attendait patiemment assis sur une chaise lorsqu'il vit arriver Gabriel, son visage s'illumina aussitôt. Il le vit avec une grosse valise à la main. Gabriel lui adressa un sourire sincère, il était très mignon.

« T'as pensé aussi à mes affaires ? » il releva un sourcil en souriant.
« Bien sûr, j'ai pris ce que je pouvais. On va où ? »
« Ça c'est la surprise mon Gaby. »
« Avec toi c'est toujours imprévisible »
« Ça va mieux ? »
Il le regarda avec une intensité immense, Gabriel appréciait particulièrement cette attention. Il se contenta d'hocher la tête avec ses joues virant au rouge. Il prit l'initiative de poser sa main sur celle de Jordan, il fallait rester un minimum discret se dit-il car des journalistes pouvaient capturer leur intimité à tout moment. Gabriel était plutôt apaisé, il avait eu du mal à ne rien se faire physiquement aujourd'hui mais il savait que Jordan faisait cela pour son bien, il commençait à comprendre qu'il voulait simplement le voir heureux.

On appela les voyageurs à embarquer, la destination fut indiquée « les voyageurs pour le vol pour Florence sont attendus au terminal 2 ». Gabriel regarda son compagnon de voyage avec un sourire qu'il n'avait encore jamais fait, il rêvait d'aller dans cette ville. Mais depuis son poste de premier ministre, rien ne lui permettait de penser à lui, encore moins de voyager. Il prit la main de Jordan, pour lui c'était un geste de sécurité, ses angoisses et ses pensées semblaient lointaines lorsqu'il était à ses côtés.