Chapitre 9

78 4 15
                                    

Quelques semaines s'étaient écoulées depuis ce fameux séjour. La relation des deux hommes s'était renforcée. Leur complicité était extrêmement forte et pure. Gabriel avait recommencé à aller au travail, ils alternaient certains soirs chez lui et d'autres chez Jordan. Gabriel avait été enclin à plusieurs crises, mais Jordan se chargeait toujours de tout, pour qu'il sente mieux et apaisé à ses côtés. Il essayait de faire en sorte que son amant ne manque de rien, quitte à parfois se perdre lui même. Mais ça lui était égal s'il pouvait offrir la clé du bonheur à celui qu'il aimait. Jordan était entré en conflit avec Marine le Pen, après avoir été alliés pendant de nombreuses années, il ne restait que la haine qui les liait. Jordan n'avait pas ravalé sa rancœur, il avait donc quitté le parti.

Il ne regrettait rien de ce choix marquant pour sa carrière, il ne voulait plus de cette violence, de cette manipulation. Il n'avait que 16 ans se rappelait-il quand tout cela est arrivé, Jordan était le genre de jeune homme à voir l'humanité partout. En arrivant dans le milieu de la politique, la chute fut brutale. Lorsqu'il comprit que tout n'était que manipulation, stratégie, qu'il n'y avait pas de place pour les sentiments, les pleurs ou les mots doux. Il avait l'impression d'être tombé dans un monde cruel où il ne pourrait jamais être totalement lui-même. Bardella avait décidé de créer son propre parti, allant du centre à une droite modérée. Jordan se plaisait beaucoup plus d'être à la tête de son propre parti, de défendre de vraies valeurs qui lui correspondaient. À présent, Gabriel n'était plus un ennemi juré autant dans la vie qu'en politique.
Jordan avait appelé son parti « Avenir ».

Ce matin là, Jordan était allé très tôt au bureau. Il n'avait pas été chez Gabriel, car il rentrait tard. Il était un peu angoissé de n'avoir aucune nouvelle, normalement il avait toujours un message lorsqu'il se réveillait. Peut-être avait-il rechuté ? Peut-être avait-il fait la dernière connerie restante ? Tant de questions tétanisantes lui arrivaient chaque seconde dans son esprit. Il ne voulait pas y penser, pas lui, pas son Gabriel. Pour lui, la situation s'était améliorée depuis le début de leur relation, certes il n'avait jamais pu lui faire l'amour comme il aurait voulu à la seconde où il l'a touché, mais il aimait tellement d'autres choses chez lui, son sourire. Sa voix aussi douce que du coton, ses yeux si profonds qu'il aurait pu s'y perdre alors il préférait le contempler d'un amour si fort pour lui faire comprendre que tant qu'il l'aimait, ils avaient tout le temps devant pour s'adonner à ses activités impatientes d'ados bourrés d'hormones.

Il était bientôt dix-sept heures lorsque la fin d'un dossier pour une alliance avec un parti politique le sortit de ses pensées divaguantes. Aucun message de son homme, il commençait réellement à s'inquiéter, c'était loin d'être habituel. Jordan aurait pu aller immédiatement chez lui, il décida de l'appeler. Aucune réponse, il commençait à angoisser. Il se mit à pleurer en fixant sa lampe de bureau, il pouvait perdre le monde entier mais pas Gabriel.

De son côté Gabriel avait passé une journée éprouvante au ministère, il était de plus en plus demandé et n'osait pas l'avouer au président pour ne pas le décevoir mais il avait hâte de démissionner. Il voulait profiter du bon temps avec Jordan, pour enfin s'adonner à toutes les étapes qu'ils leur faudraient. Gabriel avait oublié son téléphone sur son bureau lorsqu'il sortit de chez lui, il devait assister à un dîner d'état à la Tour Eiffel avant de voir le feu d'artifice. Jordan n'avait pas le droit d'être présent, il s'en voulait terriblement, il aurait voulu l'embrasser langoureusement du haut de cette tour et lui rappeler à quel point, il l'aimait.

L'horloge sonnait bientôt vingt-et-une heures, Jordan manquait de devenir fou, aucun signe de son bien-aimé. Il décida d'appeler sa collègue Valérie, il aurait retourné tout Paris pour le trouver. Bardella était même aller chez lui mais il ne trouva que ses affaires et son téléphone posé sur la table de la salle à manger. Il appela donc sa collègue, une fois.. deux fois :

L'amour au pouvoir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant