boxer and his soldier [B×B]

Chapitre 14

Le jour se lève lentement sur la maison de Nicolas et Émelie. La lumière douce de l'aube filtre à travers les rideaux, illuminant la chambre où Émelie dort encore paisiblement. Nicolas, déjà réveillé depuis des heures, est assis sur le bord du lit, son regard perdu dans le vide. Les mots d'Émelie résonnent encore dans sa tête :

"Je suis enceinte."

Il se lève doucement pour ne pas la réveiller, s'habille en silence, et descend les escaliers. La maison est étrangement calme, comme si le temps s'était arrêté. Dans la cuisine, il trouve sa mère, Candy, en train de préparer le petit-déjeuner.
Son père est assis à la table, lisant le journal, comme s'ils étaient chez eux. Pour eux, cette maison, comme tout ce qui appartient à Nicolas, leur appartient aussi. Même Nicolas leur appartient de droit, étant leur seul fils.

Candy lève les yeux vers lui et force un sourire.
"Bonjour, mon chéri. J'ai préparé tes œufs préférés."

Nicolas hoche la tête et s'assoit à la table. Il essaie de manger, mais chaque bouchée semble lourde. Sa mère lui parle de tout et de rien, essayant de remplir le silence, mais il ne l'entend presque pas. Ses pensées dérivent vers la nuit passée avec Jeff, leur dernière nuit ensemble avant son départ.

Dans le souvenir, Nicolas et Jeff sont enlacés dans le lit de l'appartement de Jeff, les rayons de la lune éclairant doucement leurs visages. Ils se chuchotent des mots tendres, leurs corps se réchauffant mutuellement dans l'intimité de la nuit. Jeff murmure doucement à l'oreille de Nicolas :

"Je t'aime."

Ces mots résonnent encore dans l'esprit de Nicolas, mais aujourd'hui, ils sont teintés de désespoir. Il sait qu'il ne pourra jamais revenir vers Jeff. Sa famille ne lui permettra jamais de refaire sa vie, surtout maintenant qu'Émelie est enceinte.
Le poids de cette réalité l'écrase, et il commence à envisager une autre solution pour échapper à ce destin qu'il ne souhaite pas.

Le temps file, et bientôt, l'heure du départ approche. Nicolas monte à l'étage pour dire au revoir à Émelie. Elle est maintenant éveillée, ses yeux tristes et fatigués.
Nicolas se tient devant elle, les mots bloqués dans sa gorge. Ils se regardent, la gêne palpable entre eux.
Aucune étreinte, aucun mot réconfortant. Ils se scrutent en silence, incapables de trouver les mots ou les gestes qui pourraient apaiser la situation.

Enfin, il est temps de partir. Toute la famille se rassemble devant la maison pour lui dire au revoir.
Les hommes lui serrent la main avec fermeté, tandis que les femmes essuient des larmes discrètes. Candy, en particulier, fait semblant de pleurer, ses larmes ne cachant qu'une façade de dévotion.
Pour elle, tant que la mémoire de Nicolas est honorable, elle aura été une bonne mère.

Nicolas monte dans la voiture qui l'emmènera au camp. Alors qu'ils s'éloignent, il jette un dernier regard à la maison. Il pense à Jeff, à la vie qu'ils auraient pu avoir ensemble, et au chemin de désespoir qui semble se dessiner devant lui. Il murmure silencieusement une dernière pensée :
"Si seulement je pouvais trouver une fin honorable pour tout cela."

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Les hommes de la famille de Nicolas étaient là, avec leurs visages fermés, chacun portant le poids des générations passées. Jacques, le père de Nicolas, se tenait à ses côtés, le visage dur et impassible. À côté de lui, son oncle fumait une cigarette, le regard fixé sur l'horizon comme s'il cherchait à voir au-delà de l'avenir incertain de Nicolas.

Ils l'accompagnèrent jusqu'à la base sans un mot de plus. La voiture s'arrêta brusquement devant l'entrée. Sans cérémonie, tous sortirent et commencèrent à marcher vers les bâtiments de béton austère.