Chapitre 19

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Le désastre de la soirée avait laissé Nicolas dans un état d'épuisement émotionnel et physique.

La déception le rongeait, chaque échec et chaque erreur convergeant vers ce moment de rupture.

Il se sentait trahi par ses propres rêves et espoirs, comme si chaque défaite était une preuve irréfutable de son incapacité à atteindre le bonheur ou la paix intérieure.

Cette déception était une douleur vive, une plaie ouverte qui ne cessait de saigner, lui rappelant constamment combien il avait échoué à réaliser ses aspirations.
Errant dans les rues de la ville, Nicolas était en proie à une haine de soi dévorante. L'alcool et les coups avaient exacerbé ce sentiment d'automutilation émotionnelle.

Chaque échec, chaque erreur, et chaque décision regrettée alimentaient sa conviction d'être un homme défaillant, indigne d'amour ou de bonheur.

Il se jugeait avec une brutalité qu'il n'aurait jamais appliquée à quelqu'un d'autre, condamnant ses propres actions avec une sévérité impitoyable.
Cette haine de soi était un tourbillon de pensées négatives, une tourmente intérieure qui le noyait et l'empêchait de voir toute forme de rédemption ou de pardon.Dans un bar mal éclairé, il chercha à noyer cette douleur dans l'alcool.

À l'intérieur, les boissons coulaient à flots, mais elles n'apportaient que peu de soulagement. L'alcool exacerba son agitation, et ses paroles devenaient de plus en plus provocatrices. Il se lança dans une bagarre avec les clients du bar, cherchant à expier ses péchés.

"Qu'est-ce que t'as dit, connard ?!" vociféra Nicolas en faisant face à un homme qui l'avait poussé.

"T'es qu'un sale lâche !"Les clients, d'abord amusés par le spectacle, commencèrent à réagir.

"Ferme-la, espèce de trou du cul !" lança un autre, tandis qu'un autre ajoutait :

"Tu veux te battre ? Viens donc !"

Les coups commencèrent à pleuvoir. Nicolas, ivre et furieux, ripostait avec une violence désespérée.

"Allez, bande de bâtards ! Montrez-moi ce que vous avez !"

Les hommes du bar, en partie fascinés, en partie irrités par le comportement de Nicolas, se mirent à participer au combat.

"T'es qu'un putain de faible, tu mérites ce qui t'arrive !" cria l'un d'eux en lui assénant un coup dans le ventre.

"Fais pas chier avec ta gueule de détraqué !"

Épuisés, les hommes finirent par le laisser dans une ruelle sombre, un tas de chair et de sang abandonné.
Les insultes résonnaient encore dans ses oreilles alors qu'il était à terre, sa colère se transformant en douleur physique et émotionnelle.
Ses pensées sombres tournaient en boucle, imaginant une vie marquée par l'échec et le désespoir.
Il se voyait comme un être sans valeur, condamné à vivre dans une existence empreinte de douleur.
Les moments de solitude dans la rue, alors qu'il était accablé et abattu, étaient un miroir de ses pensées les plus noires.

C'était comme s'il était au bord d'un gouffre sans fin, incapable de voir un chemin vers la lumière.
Par hasard, alors qu'il errait dans la ville, Jeff trouva Nicolas.

La rue déserte, à peine éclairée par les lampadaires vacillants, ne semblait pas prometteuse. Mais un coup d'œil furtif dans l'ombre révéla une silhouette familière, à moitié cachée derrière des poubelles. Jeff s'approcha, son cœur se serra en découvrant l'état pitoyable de Nicolas.

"Non... Non, ce n'est pas possible..." murmura Jeff, ses yeux s'emplissant de larmes alors qu'il se penchait sur Nicolas.

"Nicolas, mon dieu..."

"Jeff..." murmura Nicolas faiblement, sa voix éraillée par la douleur et la fatigue.

"Pourquoi... pourquoi es-tu là ?"
Jeff prit délicatement le visage ensanglanté de Nicolas entre ses mains.

"Je suis venu te chercher. Je te l'avais promis."

Il essuyait le sang du visage de Nicolas avec une écharpe.

"Qu'est-ce qui t'a poussé à faire ça ? Pourquoi t'as voulu te détruire comme ça ?"

Nicolas secoua la tête faiblement, les larmes roulant sur ses joues.

"Je... je voulais juste sentir quelque chose. Tout est trop... trop douloureux."

"Je suis là maintenant," dit Jeff avec une détermination douce mais ferme.

"Tu n'as pas à faire ça tout seul. Je suis ici pour toi, peu importe ce qui s'est passé."

Jeff aida Nicolas à se relever, le soutenant alors qu'ils se dirigeaient vers son appartement.
Le chemin semblait interminable, chaque pas étant un effort pour Nicolas, qui était mort de fatigue et de douleur.Une fois à l'appartement, Jeff s'occupa de soigner les blessures de Nicolas avec une douceur infinie.

"Reste calme, je vais m'occuper de toi," dit Jeff en appliquant des compresses et en désinfectant les plaies.

"Ça va aller, je suis là."

Nicolas, les yeux lourds et battus, se laissa aller dans le lit que Jeff avait préparé pour lui. Ses mouvements étaient lents et pénibles, mais il avait un air de soulagement lorsqu'il se coucha enfin. Jeff s'assura que Nicolas était confortablement installé avant de se pencher vers lui.

"Jeff..." murmura Nicolas, à peine capable de garder les yeux ouverts.

"Je t'aime..."Les mots étaient à peine audibles, mais Jeff les entendit clairement.

Un frisson de tristesse et de douleur traversa Jeff alors qu'il se penchait pour embrasser doucement le front de Nicolas.

"Je t'aime aussi," murmura Jeff, ses larmes tombant sur le visage de Nicolas.

Jeff s'assit à côté du lit, veillant sur Nicolas alors que le sommeil reprenait lentement possession de lui.
Le silence de la pièce était lourd de tristesse et de préoccupation.

Jeff était assis là, triste et préoccupé, sachant que malgré ses efforts pour aider Nicolas, il restait beaucoup à affronter pour guérir les blessures, à la fois physiques et émotionnelles.
Il caressa doucement la main de Nicolas, espérant que son amour et son soutien seraient suffisants pour surmonter cette épreuve.
Lorsque Nicolas fut enfin endormi, Jeff se leva lentement, le cœur lourd.

Ses larmes coulèrent librement alors qu'il se déplaçait dans l'appartement sombre, incapable de contenir sa douleur. Il s'assit dans un fauteuil près du lit, les épaules secouées par des sanglots silencieux.

"Pourquoi est-ce que tout doit être si difficile ?" murmura-t-il entre deux larmes.

"Pourquoi est-ce que notre amour doit être aussi interdit ? Pourquoi dois-je regarder l'homme que j'aime souffrir à cause de choses que je ne peux pas changer ?"

Jeff pleura de tout son cœur, la douleur de voir Nicolas souffrir étant amplifiée par le poids de leur amour impossible.

"Tu es marié, Nicolas... Notre amour est condamné... Nous ne pouvons jamais être simplement heureux. Pourquoi ? Pourquoi devons-nous vivre dans cette douleur constante ?"

Ses larmes tombèrent sur ses genoux, et il se laissa aller à cette vague de tristesse.
Il se demandait si, malgré tout l'amour qu'il ressentait, ils pourraient jamais échapper à l'injustice de leur situation. Il caressa doucement la main de Nicolas, cherchant un réconfort que les mots ne pouvaient offrir.

boxer and his soldier [B×B]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant