chapitre 2 - Victor

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Avant, quand maman était dans sa période “sans alcool”, elle me forçait à voir une psy.
Et cette même psychologue me disait d’écrire tout ce que je pensais dans un carnet, je ne l’ai jamais fait.
Je ne comprenais pas, je veux dire...pourquoi écrire si personne ne lit?

Pourtant j’avais un lecteur, il prenait un malin plaisir à corriger les fautes que je pouvais faire avec un stylo vert, un vert pomme trop clair pour être lu.

Victor était assis en tailleur sur mon lit, ignorant le bol de nouilles instantanées à côté de lui, concentré sur la lecture de ce que j’avais écrit aujourd’hui. Je ne pouvais pas m'empêcher d’être nerveux, je ne pouvais pas le regarder, alors je fixais le sol, avalant le plus silencieusement possible les nouilles chimique et brûlantes.
“-Et parfois j’ai l’impression que ma peau brûle tellement fort que j’ai envie de l’arracher.” Il a lu, en relevant les yeux lentement vers moi. Je sais qu’il voulait dire quelques choses, mais il s’est retenu.
J’ai continué de manger, rapidement, sans le regarder.
Je n'avais pas honte de ce que j’avais écrit, mais j'ai honte de ce qu’il pourrait penser de moi.
Et il a continué à lire…

2 Décembre 2024.

Encore un jour auquel j’ai survécu. Victor m’a donné une étoile. Tu sais, ces stickers idiots de différente formes avec des phrases idiote écrite dessus. Mais, comme un enfant de maternelle, cet autocollant me rendait heureux, fier.
J’ai l’impression qu’une simple étoile peut effacer le monstre qui arrache ma peau.
J’ai l’impression qu’un simple autocollant peut régler tous mes soucis.

Parfois j’ai l’impression que ma peau brûle. Elle me brûle tellement que je pourrais l’arracher.

Victor à relever les yeux, a fermé le cahier, et à sortit la feuille d’autocollant, en à déposé un sur mon front. Il n’a rien dit, il à juste fermé mon carnet, et ma souris me regardait dès les yeux.
un sourire se dessinait sur mon visage malgré combien j'essayais de le réprimer.
Il colla un autre autocollant, un cœur, sur mon pull.

Et après ça, Victor lisait des livres qui trouvait dans cette boîte devant la mairie , surlignant parfois une ligne, une phrase, juste un mot. Relevant la tête vers moi de manière régulière, pendant que je rattrapais les cours que je ratais.
“-Tu vas mal, je sais. Mais ça ne t'empêche pas d’essayer de t’assurer un futur convenable.”
A dit Victor, passant sa main dans mes cheveux quand je me suis plaint en me logeant dans ses bras.
Mais il ne m’a pas forcé à travailler.
Victor savait.
Victor comprenait.
“-Aller mal m'empêche de faire beaucoup de choses.”

when the snow fallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant