Ce matin, pas de messages pour me souhaiter un bon anniversaire. Juste un écran vide, sans aucune notification pour couvrir mon fond d'écran, une des rares photos de nous deux non floues, sur laquelle j'arborais un sourire qui semblait à peine forcé. C'est Victor qui l'avait choisi. Je n'avais pas eu envie de l'enlever. j'aimais cette photo.
Aujourd'hui, j'ai eu seize ans. Rien n'a changé pour autant, et je n'ai vécu aucune des fabuleuses expériences dont les autres parlaient. Mais Maman, dans un élan de motivation s'était préparée exprès pour me chercher un gâteaux et des bougies. Comme Papa n'était pas rentré depuis plusieurs jours, Maman n'avait pas besoin de son approbation pour faire quelque chose pour moi. Peut-être qu'elle pensait être enfin divorcée après des années à ne pas oser demander.
Maman avait pris ces gâteaux au chocolat noir chimique et artificiel. Elle avait passé plusieurs minutes à tenter d'allumer les bougies, avant d'abandonner.
"-Tu sais quoi, on n'as pas besoin de les allumer." avait elle déclaré en rangeant le briquet dans un tiroir de la cuisine.
La journée traînait en longueur. Maman ne mangeait pas de gâteaux et n'avait rien prévu d'autre. et le bruit de l'horloge sur le mur de la cuisine résonnait dans le salon.
Le silence fut coupé par mon téléphone, deux petites vibrations rapides, un message venant de Gaëlle. Un long message. Bien plus long que ceux qu'elle m'envoyait habituellement.
Ce serait mentir de dire que je n'avais pas eu envie d'ignorer son message. Après tout c'était mon anniversaire et elle n'avait même pas pris la peine de me le souhaiter. J'ai continué à manger le gâteau sec, et j'ai cédé et j'ai quand même lu son message.
"Bon, personne n'est éternel. Même moi. Je ne vais pas tourner autour du pot, quand tu lis ça je suis morte, ou dans le coma, au pire je serais juste gravement blessé."
Après ça, des lignes et des lignes de phrase balancées justifient approximativement son choix. Celui de se jeter sous les roues d'un poids lourd. la douleur qu'elle pensait ressentir quand on lui roulerait dessus, comment elle pensait que son crâne s'aplatirait et comment elle imaginait la douleur de ses os brisé. toutes ses pensées avant de mourir.
"Enfin, bref, bon anniversaire."
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when the snow fall
Short StoryEt il allait mal. Ethan Miller, aussi loin qu'il s'en souvienne, n'était jamais réellement heureux. Pourtant il essayait d'aller mieux, mais il ne comprenait pas pourquoi, chez lui, ça ne fonctionnait pas comme chez les autres. Pourquoi lui, devait...