Chapitre 7 - Seul

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Personne n'était à la maison. Papa avait réussi à traîner Maman à l'un de ces dîners avec ses collègues de travail.

Je me retournais dans mon lit, le sommeil manquait, j'avais dormis pendant une bonne partie de la journée.

Mon ordinateur respirait fort, et le frigo bourdonnait, le chauffage émettait régulièrement un claquement qui résonnait dans les fins murs.

Je me retournais encore, tournant le dos au mur, faisant face à mon bureau et à la pile de papiers et de livres. Mon regard se baladait dans la pièce éclairée par la lumière de la lampe installée sur le rebord de ma fenêtre, l'ombre était assise ses mains enveloppant la lampe, absorbant la lumière dorée.

J'essayais d'ignorer sa présence.

Le tapis bleu, une tâche rouge sur le côté gauche, Maman n'a jamais réussi à faire partir la tâche. la pile d'assiettes, de verres, de tasses, de bols, de couverts au pied du bureau, Papa va crier quand il remarquera qu'il manque de la vaisselle. La chaise de bureau de l'autre bout de la pièce, à l'opposé du bureau, servait de panier à linge sale, je le laverais bientôt. La poubelle près de la porte débordait, des sachets de thé principalement, je dois penser à la vider demain. Le mur contre la tête de mon lit, son papier peint était déchiré, quand je n'arrivait pas à dormir il m'arrivait de l'arracher petit morceaux par petits morceaux.

Mon lit, important...Changer le matelas, et laver les draps. Le tiroir de mon bureau, posé sur le sol, des lames de taille crayon, les bandages, un cutter, le couteau suisse de Papa, des anti douleurs, des stylos, des anti-douleur, un lacet (J'y rangeais mon carnet aussi.)

Mon attention revint sur la lampe, une veilleuse en forme d'ancre Papa m'avait promis de l'accrocher quand je l'avais reçu à mon cinquième anniversaire. Il ne l'a jamais fait.

J'étais terrifié par l'obscurité depuis que j'étais petit. Ce n'est plus le cas, mais parfois j'ai peur de me noyer dans cet espace où tout est incertain.

L'ombre s'est assise au bord du lit, son poids aplatissant le matelas.

Tu n'es pas seul. A-t-elle commencé. Ils t'ont tous abandonné...Mais moi je suis là. elle chuchotait, des mots apparaissent devant moi, se gravant sous mes paupières.

J'ai acquiescé. Je n'avais besoin de personne d'autre. Juste d'elle.

L'ombre a ricané.

Les bras de Victor me manquait encore, moins qu'avant mais toujours un peu. Mais ça je ne pouvait pas lui dire.

when the snow fallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant