Chaque soir, chaque nuit, je la sentais me tirer dans les profondeurs de l’obscurité, elle me tirait, elle me déchirait les mollets, je saignais, et l’air devenait rouge. Un goût amer se propageait dans ma bouche, un goût de fer.
L’ombre chuchotait des choses à mes oreilles, qui bourdonnaient, je comprenais sans entendre ses paroles.
Parfois ses mots se dessinaient devant moi, mais je voyais flou, lorsque je voyais...
Si j’essayais de lui échapper elle attrapait ma tête, agrippait mes cheveux, crevait mes yeux, marchait la langue.
Alors je me laissais faire, en tendant les bras de temps en temps, espérant que quelqu’un me vienne en aide, je hurlais. Mais personne ne m’entendait.L’ombre avait des lames de rasoir à la place des doigts. Et parfois elle s'agrippait tellement fort à moi, qu’elle creusait des longs sillons ensanglantés dans mes bras, dans mes jambes.
Je me tenais devant l’étalage de la pharmacie. Le stock de bandages et de pansements à la maison n’étant pas éternel j’avais fini par l’épuiser.
Mes yeux scannaient chaque boîte qui se trouvait devant moi. Mes bras brûlaient, et je devinais que le sang imbibait l’intérieur de mon pull.
J’ai attrapé la première boîte de bandage, et l'ai tendu à l’homme derrière le comptoir. Son masque bleu glissait de son nez, il le remontait, essayant tant bien que mal de le faire tenir.
Puis il a levé les yeux vers moi, j’ai deviné un sourire dans la façon dont ses yeux se sont plissés.“-Au revoir, passez une bonne journée.” A-t-il lancé alors que la porte automatique s’est ouverte émettant un petit Ding. Je n’ai pas répondu, ma tête faisait trop mal.
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when the snow fall
Cerita PendekEt il allait mal. Ethan Miller, aussi loin qu'il s'en souvienne, n'était jamais réellement heureux. Pourtant il essayait d'aller mieux, mais il ne comprenait pas pourquoi, chez lui, ça ne fonctionnait pas comme chez les autres. Pourquoi lui, devait...