Chapitre 8

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Grimm était lancé au galop sous le soleil couchant à travers l'interminable plaine. Le vent violent rabattait ma capuche sur mes épaules et je crispai tous mes muscles pour me maintenir couchée sur l'encolure de ma monture. Angoissée, je balayais frénétiquement du regard les fenêtres du château se rapprochant au fur et à mesure que nous revenions sur nos pas de la nuit précédente. 

Mes phalanges blanchies par le froid et la pression pressaient les rênes de mon cheval. Mon corps entier était courbaturé, épuisé et affamé mais je ne faiblissais pas et continuai de me cramponner en priant de toutes mes forces pour qu'il ne soit pas trop tard.

Je déboulai finalement dans la citadelle animée par les événements de la soirée. Loin de ralentir la cadence, je pressai Grimm qui fusait à toute vitesse dans les rues et criai aux passants surpris et choqués :

"Laissez passer ! Dégagez, c'est une urgence !!!"

Après ce qui me parut une éternité à esquiver dangereusement et à contourner comme je pouvais charrettes, enfants chahutant, vieux passants et autres animaux, je vis devant moi le pont levis relevé se profiler de l'autre côté des douves.

"Ouvrez vite !!! hurlai-je avant même d'y être arrivée pour ne pas perdre de temps. Abaissez le pont, au nom de la Princesse d'Hyrule !"

Finalement, après un temps de réaction qui me parut scandaleusement long, je vis les soldats sur les coursives actionner le mécanisme et l'immense porte de bois s'abattit pour me permettre de passer. Ralentissant à peine sa course, Grimm sauta pour monter sur le pont qui n'avait pas finit de descendre et qui laissait alors un espacement d'un mètre entre lui et la route de la ville.

Nous déboulâmes finalement dans la cour du château, tandis que des serviteurs accourraient pour me seconder. Sautant à terre par mes propres moyens à peine mon cheval s'était immobiliser sur les pavés, je courus à la rencontre du personnel.

"La Reine ! m'exclamai-je, tendue. Va-t-elle bien ?!

- De ce que nous savons, répondit un homme brun avec empressement en constatant l'état d'urgence, les médecins arrivent à la maintenir en vie en attendant votre retour !

- Où est Pru'ha ?!

- P-Probablement dans les appartements royaux", bégaya alors une femme désemparée.

Aussitôt je contournai mes interlocuteurs et m'engouffrai dans l'escalier du personnel qui montait en colimaçon directement vers les quartiers privés. Ma respiration déjà haletante était à bout de souffle, mon cœur battait si fort sous le stress et l'effort que je le sentais dans chacune des veines de mes membres et mes jambes éprouvées semblaient hurler de m'arrêter. Mais je ne faiblis pas et redoublai de vigueur en montant les marches quatre à quatre.

Je finis par atteindre le niveau souhaité, sortis en trombe des escaliers, bifurquai dans la bonne direction et-

Je percutai violemment quelqu'un et tombai à la renverse sous le choc. En levant les yeux, je vis que la personne en face de moi était également au sol et se tenait la tête.

"Pru'ha ?!

- Princesse !"

La scientifique écarquilla les yeux en me reconnaissant, rajusta ses lunettes et s'empressa de se relever.

- Je vous ai vu arriver depuis les fenêtres alors j'ai couru à votre rencontre ! expliqua la sheikah en reprenant sa respiration. Avez-vous ce que nous voulons ?!

- Tenez !"

Plongeant aussitôt la main dans ma sacoche, j'en sortis rapidement une élégante fleur aux dégradés blancs et bleus que je tendis à mon interlocutrice dont le visage s'illumina. 

Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 3.En Quête de la Fleur MaternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant