Félin et humain

7

Au petit matin du deuxième jour, Sanji avait décidé qu'il irait faire les courses. Il fallait donc qu'il se rende en cuisine pour faire l'inventaire et c'est ce qu'il fit, profitant du fait que tout le monde dormait encore.

Le blond prit note de ce qu'il lui fallait dans un carnet, réfléchissant aux quantités qui devraient être grandes. Luffy était un estomac sur pattes et il fallait par conséquent compter trois personnes de plus pour chaque repas. Ça allait être cher en prix, mais au moins, il aurait tout ce dont il avait besoin.

La liste étant faite, il fallait maintenant faire les courses. Mais comment ?

Sanji pourrait quitter le navire comme la dernière fois, changer de forme pour faire les courses qu'il déposerait quelque part. Il n'aurait plus qu'à redevenir chat pour venir chercher quelqu'un sur le navire qui pourra récupérer les courses. Ou alors il donne la liste à quelqu'un pour qu'il fasse les courses, mais cette option ne garantissait pas la fraîcheur des produits et leur durabilité. Personne sur le navire à part lui ne s'y connaissait en cuisine. Il était donc le seul pour déterminer si un produit était convenable ou non.

Une autre option était qu'il pouvait passer via l'intermédiaire de Chopper pour transmettre les informations. Dire à l'équipage qu'il avait un super odorat et était le mieux placé pour trouver les bons produits... ou un truc dans le genre.

Il soupire et plie le papier, le posant sur une chaise avant de reprendre forme animale. Il récupère le papier et descend, quittant la cuisine avec l'intention de trouver Chopper. Le félin se rendit à l'infirmerie et approcha du petit renne. Il miaule pour attirer son attention.

- Sanji ? Oh, qu'est-ce que tu tiens dans ta gueule ?

Le médecin descend de son siège pour venir prendre le bout de papier. Il le lit avant de comprendre que c'était la liste de course. Il sourit, annonçant qu'il transmettrait le papier à quelqu'un.

- Tu penses que je pourrais y aller également ? Je pourrais choisir les bons produits comme me l'a appris le cuisinier magique.. Miaule Sanji.

- Tu peux vraiment faire ça ? En fait, c'est une question un peu stupide.. bien évidemment que tu peux avec un odorat aussi développé que le mien.

Le blond ris léger, acquiesçant au mot du docteur. Chopper lui fit signe de suivre et ensemble, ils quittent la pièce.

Les deux montent sur le pont du Sunny, observant rapidement qui s'y trouvait. Ils trouvent Zoro, adossé contre le mât central comme bien souvent. Chopper pensa qu'il serait parfait pour la tâche. Zoro était fort et s'entendait bien avec leur ami à quatre pattes.

Il attire Sanji jusqu'à l'épéiste et tapote doucement la joue de l'homme aux cheveux vert. Zoro grogne en ouvrant un œil.

- Quoi ? Ronchonne-t-il.

- Il faudrait quelqu'un pour aller faire les courses avec Sanji.. Explique le renne.

Zoro était perplexe. On venait de le réveiller de sa précieuse sieste pour aller faire les courses avec un animal. Un animal qu'il aime, certes, mais un animal quand même.

- Pourquoi je devrais y aller et pourquoi avec lui ? C'est un chat...

- Il a un odorat qui nous permettra d'obtenir les meilleurs ingrédients pour notre cuisinier.. Explique Chopper.

Après un râle et un long soupir, Zoro se lève. Il rattache correctement ces épées à sa hanche et se baisse pour prendre le chat dans ses bras. Le blond le regarde avec un instant d'hésitation en se souvenant de ce qu'il avait vu, près à demander à Chopper de choisir quelqu'un d'autre. Et si pendant son rut, l'Alpha avait senti que Sanji pouvait lui être utile ?

Un grand soulagement se fit lorsque l'épéiste se mit à frotter doucement l'arrière des oreilles du félin, oubliant toute crainte. Un doux ronronnement se fit entendre et Zoro sourit. Il installe le chat sur son épaule et marche pour se rendre au marché.

°•. ✿ .•°

Ça avait été un calvaire...

Zoro avait tenté de choisir lui-même les différents ingrédients de la liste, mais il était toujours contredit par Sanji.

Le félin se précipitait jusqu'aux mains de l'épéiste, jouant les équilibristes sur les bras du mâle pour y arriver. À chaque fois, il stoppait le mouvement, observant les produits et les reniflant pour savoir ce qu'il en était. Et bien évidemment, c'était toujours mauvais. Pas que les produits soit en début de fin... mais Sanji avait l'habitude de prendre tout avant mûrissement pour les fruits et légumes, car ça tenait plus longtemps.

Même pour le poisson, il a fallu se battre. Malheureusement pour Sanji, il ne pouvait pas s'expliquer sans se montrer ce qui attirait peu à peu la colère de l'épéiste.

À la fin des courses, Zoro était fâché et agacé contre le chat. Sanji le savait parce que l'épéiste l'avait obligé à descendre de son épaule pour retourner au navire avec les courses. Il ne faisait que son travail pourtant...

Le félin tenta de le prendre autrement. Être à terre lui permettait de mener le chemin. D'après ce qu'il avait entendu, l'épéiste avait tendance à se perdre alors ce n'était pas si mal.

Arrivé au navire, Zoro se rendit à la cuisine pour déposer les courses avant de revenir s'installer au mât. Sanji se dépêche de ranger tous les ingrédients à leur place nouvellement choisis. Lorsqu'il a fini, il sort et rejoint l'épéiste avec l'espoir que le temps écoulé l'ai calmé.

Il s'approche doucement de Zoro et grimpe sur sa jambe avec l'objectif de venir se blottir un instant contre lui avant de devoir aller préparer le repas. Cependant, la réaction de l'homme fut vive. L'épéiste le prit et le repose à côté en grognant. Le félin resta immobile, les yeux ronds de surprise.

Sanji fit une seconde tentative, mais dès que sa patte se pose sur la jambe de Zoro, ce dernier le repoussa plus fortement.

- Laisse-moi !

Les oreilles de Sanji se baissent devant le geste et la colère dans sa voix. Ça lui faisait mal d'être rejeté ainsi. Il baisse la tête et s'éloigne tristement.

Le blond se rend dans le dortoir des hommes et s'installe dans son coussin. Il tourne un peu avant de se laisser tomber lourdement sur la couverture. Il se glisse légèrement vers l'avant, plongeant son museau dans le poisson coloré en peluche. Un couinement triste le quitte alors qu'il ferme les yeux.