CHAPITRE 53. Sombre captivité - part 2

227 20 18
                                    

La panique me submerge progressivement. Il faut que je me contrôle, ma phobie ne doit pas prendre le dessus. Mais comment ? Aujourd'hui, je n'ai pas ma corde pour m'aider à retrouver l'équilibre.

J'ai horreur de ces bêtes, ça ne peut pas recommencer.

— Isis, ma chérie, regarde-moi s'il te plaît ? Parviens-je à entendre la voix d'Andrea.

Non, non, je ne peux pas.

Il ne faut ni crier, ni pleurer. Il suffit d'accepter mon sort et de patienter jusqu'à ce qu'ils partent. J'ai appris cette règle dans cette maison de correction. Je devais juste attendre.

— La loi du plus fort, Isis, rappelle-toi. CONTRÔLE-TOI. Je te promets que tu vas y arriver.

— Et tu penses qu'elle va réussir ? Se moque Ruth.

La voix de ma sorcière fait écho dans mon esprit comme un signal. Tandis que je reste immobilisée sur ce sol, mes yeux rencontrent ceux de mon amie, de ma sœur.

Celle qui a constamment été là pour moi depuis que je suis sortie de cet enfer, celle que les gens aiment moins parce qu'elle est froide, mais qui est toujours présente pour les gens qu'elle aime.

Elle est détruite, elle a peut-être perdu sa fille, mais elle est présente, et ne m'abandonne pas. Au contraire, elle m'encourage.

Avec la respiration haletante et pendant que ces maudits rats sont sur ma peau, je m'efforce de reprendre le contrôle de mon corps en inspectant rapidement la pièce.

Une chaise rouillée se trouve à ma gauche, et malgré la paralysie de mon corps, je m'approche difficilement d'elle en rampant sur le sol. Je saisis cette opportunité alors que toute l'attention de Ruth est portée sur Andrea.

Je réussis à me lever, je l'attrape, la soulève et la brise sur la tête de celui-ci qui hurle de souffrance en vacillant.

Pendant que je désarme cette pourriture, Andrea profite pour lui donner un coup de pied dans le ventre, ce qui le fait reculer.

Un silencieux. Très bien.

— Tu vas crever, espèce de traître. Tu sais très bien que dans notre monde la trahison se paie avec le sang, déclarais-je en soutenant l'arme face à moi bien que ma main soit agitée par des tremblements.

Ce malade rigole effrontément, mais ce qu'il n'a pas l'air de savoir, c'est qu'on n'entend rien de l'extérieur. Si Dante n'avait pas ouvert la porte, je n'aurais en aucune façon entendu les hurlements de mon amie.

Donc personne ne percevra les cris, et la souffrance de cette raclure.

— Tu bouges, et je t'explose la tête ! L'indiquais-je en m'approchant d'Andrea.

Je m'efforce de la libérer. Une fois sa main droite détachée, je lui donne l'arme pour qu'elle la maintienne.

— Vous êtes vraiment des petites salopes ! S'enflamme-t-il.

— Et les petites salopes vont te buter, crachais-je, impassible.

Je profite pour délivrer son autre main. Quand tout est fait, elle se lève précipitamment du lit avec un sourire que je n'avais jamais observé auparavant.

IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant