Partie 2 | CHAPITRE 33. Décision perplexe

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JAVIER.

Colombie, deux mois plus tard.

Si le mot "lâche" était une personne, cela aurait été moi.

Si le mot "menteur" était une personne, cela aurait été Isis.

Et si le mot "bâtard" était une personne, cela aurait été moi encore une fois.

Je considère que ça en fait trop, surtout que la liste est longue après toutes mes erreurs.

Je ne me suis jamais enfui. C'est bien la première fois que je le fais pour une femme, et ça me laisse un goût amer, un sentiment de malaise...

Avant de venir ici, j'ai bu une satanée bouteille de scotch et je ne me sens toujours pas aussi ivre que je le souhaiterais.

J'ai les yeux rivés sur mon téléphone comme toujours à regarder ces putains de messages. Mon index monte et descend comme un robot sur notre conversation, me poussant à réfléchir à ce que j'aurais pu lui dire si j'avais répondu avant qu'elle n'entende toutes ces atrocités sur elle.

Je l'ai blessé, humilié et trahi.

Ma plus grosse erreur.

Je l'ai délaissé devant sa maison, parce que ce n'est pas la mienne. Cette maison, c'est la sienne, elle est à son nom.

Ses pleurs, ses supplices, me rendent fou de jour en jour... J'ai l'impression de les entendre comme un vieux disque rayé.

Isis Suarez est devenue mon enfer.

Putain de merde, mais je n'étais pas en mesure de rester, pas après ce que j'ai ressenti.

J'ai été lâche, j'ai préféré mettre la faute sur ce putain de mariage sans aucune importance à mes yeux. En agissant de cette manière, je lui ai fait bien trop de mal.

Puis en observant les caméras, j'ai remarqué qu'elle est restée immobile sur le sol devant la maison à m'attendre jusqu'à ce qu'il fasse jour. Elle n'était pas seule, Miguel était présent à ses côtés. Elle semblait si détruite, désemparée, démolie et tout cela à cause de moi.

C'était surtout la dernière personne à qui je voulais faire du mal, mais depuis son retour en Colombie, je lui en ai infligé bien plus que je ne l'aurais souhaité.

Ça a commencé après notre premier rapprochement au manoir de Santiago. Je l'ai ignorée, et elle est tout de même revenue vers moi. Puis j'ai embrassé Daniela, alors que la veille, nous étions au lac. Après ce désastre, elle m'a tout de même laissé une autre chance.

Puis nous avons fait notre première fois ensemble, et je l'ai abandonné.

Comme un lâche. Un putain de lâche.

J'ai bien trop merdé, sans savoir comment me racheter.

J'ai échoué avec elle.

Quel enfoiré, merde.

Je passe systématiquement mes mains sur mon visage avec l'envie de tout démolir afin d'assouvir ma haine. Toutefois, je sais que cela ne fera qu'augmenter ma colère.

La chaleur qui règne dans ce cimetière ne me facilite pas les choses. Assis dans l'herbe, collé à la tombe d'Isla depuis plus de trois heures, je remets ma vie en question.

Je me redresse légèrement, fixant intensément sa tombe. Je prends le temps de lire les quelques mots que j'ai fait graver sur sa pierre tombale il y a quelques années.

À mon amour perdu.
Je t'aime.
Javier.

La tombe d'Isla est toujours fleurie. Chaque jour, une personne vient expressément sur sa tombe pour l'embellir.

IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant