Chapitre 9

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Pdv de Lucy :

Nous sommes le 31 octobre. Autrement dit, ce soir, c'est Halloween. Impossible de l'oublier, les millions de notifications provenant de notre groupe d'amis ne parlent que de ça. Ils spéculent toujours sur ce que peuvent être mon déguisement et celui de Jellal. J'ai réussi à garder le mystère jusqu'au bout, ce qui est un exploit avec deux Dragnir curieux de l'autre côté de mes murs.
Je vais me déguiser en Harley Quinn. Je mentirais si je disais que je ne suis pas excitée de savoir la réaction de mes amis lorsqu'ils me verront. Je n'ai pas fait les choses à moitié. J'ai acheté des bombes de teinture temporaire rose et bleu pour colorer mes cheveux, du fard à paupière rose et bleu également, du mascara et du crayon noir, un rouge à lèvres, du vernis rouge et bleu, une batte de baseball et un bas résille noir comme collant. J'ai trouvé un short blanc que j'ai peint en rouge et bleu, et gardé une ceinture ordinaire. Je n'ai pas trouvé de veste bomber bleu et rouge, alors je me suis contentée d'en acheter une rouge bordeaux. Aussi, j'utiliserai un tee-shirt blanc uni, une mitaine noire pour ma main droite ainsi que des bottines noires, ça fera l'affaire. En revanche, je n'aurais pas de collier PUDDIN ou de bracelets. Je n'ai pas l'habitude d'en porter, et j'ai envie d'être à l'aise, donc je vais être une Harley Quinn, Lucy's Version.
Hormis les bottines et la veste, j'ai déjà enfilé ma tenue, et appliqué le vernis sur mes ongles. Il ne me manque plus qu'à faire la coiffure et le maquillage. Je ne suis pas une pro dans ces domaines, mais je vais faire de mon mieux.
Pendant que je sépare mes cheveux en deux couettes hautes, mon regard surveille régulièrement les messages sur mon téléphone. Si j'ai bien compris le programme, mes amis et moi devons nous rejoindre au parc. Ensuite, nous ferons une chasse aux bonbons par équipe dans Magnolia. Nous aurons une heure pour récupérer le maximum de bonbons possible. Une fois l'heure écoulée, on retournera au parc, et l'équipe qui aura réussi à en récolter le plus gagnera le droit de choisir le film que nous regarderons tous ensemble beaucoup plus tard dans la soirée. Après la chasse aux bonbons, on ira à la fête d'Halloween organisée par la ville dans le centre-ville. De ce que j'ai entendu, ce serait une sorte de fête foraine version Halloween. On passera la majorité de notre soirée là-bas, avant de rentrer dîner chez Mirajane, et de regarder des films d'horreur. J'ai hâte. Les deux dernières semaines ont été intenses au niveau des cours, on a enchaîné les gros devoirs et les évaluations. Ça va nous faire du bien de relâcher la pression et de s'amuser.
J'ai terminé de colorer mes cheveux et de maquiller mon œil droit lorsque je reçois un appel de Mirajane. J'écarte le pinceau rempli de fard à paupière bleu de mon œil gauche, décroche, met en haut-parleur, et reprend ce que j'étais en train de faire.
- Lucy : Allô ?
- Mirajane : Lucyyyyy, où tu es ?? Il ne manque plus que toi, on est tous au parc !
- Lucy : Hein, quoi ?! Comment ça ?! Mais le rendez-vous n'est qu'à 18h, il est dix sept heures trente !
- Mirajane : On a avancé le rendez-vous de trente minutes car on s'est dit qu'on aurait plus de chances que les enfants soient debout, et donc plus de bonbons à la clé. Tu n'as pas vu le changement d'horaire sur le groupe ?
Mon cœur se tape un sprint dans ma poitrine. Non, bien sûr que non, je n'ai rien vu du tout ! Bon sang, je suis maudite, c'est pas possible ! D'abord le problème d'adresse à la soirée de Cana, maintenant le changement d'horaire pour Halloween... Je me désespère moi-même.
- Lucy : Non, je n'ai rien vu ! Pardon Mira, c'est ma faute, j'aurai dû regarder plus attentivement le groupe ! Je suis tellement désolée, je me dépêche, c'est promis ! Commencez à faire les équipes sans moi !!!
Je raccroche à la hâte, et soupire d'agacement envers moi-même. Heureusement que j'avais pris beaucoup d'avance pour me préparer... Je termine le maquillage de mon œil gauche, rajoute vite fait sur ma joue un cœur au crayon noir, puis range à la vitesse de la lumière tout le matériel que j'ai sorti. Ma veste, mes bottines, ma batte, mes clés, mon téléphone et mon sac à dos : je m'empresse de tout prendre et de sortir de chez moi.
Lorsque j'arrive au point de rendez-vous, je suis légèrement essoufflée à cause de ma marche rapide. Mes amis m'ont repéré à l'instant où j'ai pénétré dans le parc. Leurs corps se figent quelques secondes, et leurs bouches forment un « O » parfait. Mirajane sautille sur place et lâche un cri de pure excitation.
- Mirajane : Ça te va comme un gant, j'adore !!
La réaction des autres est similaire à celle de la cupidémone, et ça me fait chaud au cœur.
- Lucy : Merci les amis ! Vous aussi, vous êtes diablement beaux, j'adore vos costumes !
Jellal se présente sous l'apparence d'un Faucheur, un costume qui lui sied à merveille. Dans sa main gantée de noir, il brandit une gigantesque faux, donc la lame scintille à la lumière des lampadaires. Son corps tout entier est enveloppé dans un poncho noir à manches longues. Une large capuche dissimule la partie supérieure de son visage, et un masque noir la partie inférieure, ne laissant entrevoir que ses yeux. Son tatouage accentue l'effet mystérieux et menaçant de son personnage. Du Jellal tout craché.
Erza n'a pas exagéré en affirmant qu'elle voulait mettre le paquet cette année. Elle a teint sa peau d'un rouge intense. Deux cornes, si réalistes qu'on pourrait les croire naturelles, surgissent de sa chevelure soigneusement coiffée. Son torse est presque entièrement découvert, à l'exception d'un bandeau rouge qui cache sa poitrine. Le reste demeure nu, exposant la peau écarlate de ses bras, ses épaules et son ventre. Un pantalon noir, orné de motifs de flammes dansantes, est ajusté à sa taille. Ses mains sont ornées de gants qui allongent ses doigts en griffes acérées, semblable en tout point à celle d'un diable, prêtes à tout déchirer sur leur passage. De sa poigne ferme, elle tient une fourche presque aussi imposante qu'elle-même. Et pour couronner le tout, une longue queue factice s'étend derrière elle, avec une pointe à son extrémité.
Gadjeel a mit des lentilles de contact pour donner à ses yeux habituellement rouges une couleur jaune perçante. Il a ajouté de faux crocs dans sa rangée de dents blanches, et s'est drapé d'un long manteau en fourrure noire pour rappeler les poils des loups-garous. Avec ses cheveux naturellement dressés en pics, le résultat est saisissant.
Reby est habillée d'une robe orange. Des motifs de runes anciennes, brodées au fil violet, orne chaque pli de la robe, s'entrecroisant et dansant sur le tissu comme un ancien langage magique. Sur sa tête, un chapeau pointu de sorcière s'élève, son bord large et élégant projetant une ombre protectrice sur son visage. Dans sa main droite, mon amie tient un chaudron d'un noir profond, comme s'il était fait de la nuit elle-même. Chaque mouvement qu'elle fait, aussi léger soit-il, fait doucement osciller l'objet.
Sans grande surprise, Wendy, Natsu et Luxus sont vêtus d'une combinaison pyjama. Capuches sur la tête et moustaches sur les joues pour Wendy, chacun rentre parfaitement dans son personnage. Conformément à ce que m'a dit Natsu, sa sœur et lui sont respectivement déguisés en chat noir et en dragon rouge. Mon frère, quant à lui, revêt une combinaison pyjama Pikachu, honorant ainsi son pari perdu avec Mirajane.
En parlant d'elle, notre cupidémone a adopté l'apparence d'une infirmière. Sa tenue, une tunique blanche maculée de fausses éclaboussures de sang, épouse son corps à la perfection. Ses jambes ne sont que partiellement dévoilées, enveloppées dans de longs collants d'un blanc éclatant, qui montent haut sur ses cuisses, laissant juste entrevoir une mince bande de peau entre la fin du tissu et le début de la tunique. À ses pieds, des baskets blanches complètent l'harmonie de son ensemble.
Grey a dit qu'il ne se casserait pas la tête pour son costume de vampire, mais il a tout de même fait des efforts. Comme Gadjeel, ses pupilles sont recouvertes par des lentilles de contact rouge, qui offrent un contraste captivant avec le teint hâlé de sa peau. Une cape noire, accrochée à son cou, recouvre ses vêtements sobres. Enfin, en espérant qu'ils restent sur lui...
Enfin, pour son costume de policière, Juvia porte une combinaison bleu marine, qui souligne sa silhouette élancée avec une précision flatteuse. Ses manches sont ajustées avec soin, laissant entrevoir ses poignets fins. Le bas du pantalon est parfaitement coupé, et offre un parfait équilibre entre le confort et le style. Son élégance naturelle n'en est que renforcée. Une casquette de police est posée sur sa tête, et ses cheveux bleus tombent en cascade sur sa poitrine. Elle est resplendissante, comme d'habitude.
- Erza : Bien, maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir commencer la chasse aux bonbons ! Lulu, tu es en duo avec ton frère. Attention, je rappelle les règles ! Il est strictement INTERDIT d'aller prendre des bonbons chez soi pour augmenter son nombre de bonbons récoltés. Il est interdit d'aller en acheter aussi. On a une heure top chrono pour récolter des bonbons. Pas plus, pas moins, on met tout le monde sur un pied d'égalité. Le point de rendez-vous est là où nous nous trouvons actuellement. Des questions ? Tout le monde est prêt ?
- Tout le monde : Ouiii !!
- Erza : Alors c'est parti, à dans une heure !
Sitôt cette phrase prononcée, la plupart d'entre nous se mettent à courir pour quitter le parc. Ce n'est pas notre cas, à Luxus et moi. Nous marchons l'un à côté de l'autre sur le trottoir, et discutons tout en profitant des décorations extérieures disséminées un peu partout dans les rues.
À chaque fois que nous avons sonné à des portes, ce sont des enfants qui nous ont ouvert. Ils étaient tous très généreux lorsqu'ils nous donnaient des bonbons. Le costume Pikachu de mon frère y est pour beaucoup. Tous les petits veulent prendre une photo avec lui. C'est à la fois hilarant et trop mignon. Bien sûr, Luxus se laisse gentiment faire, mais être un aimant à enfants l'exaspère.
- Luxus : Je ne suis pas censé être mignon ! On est à Halloween et j'ai seize ans ! J'ai une réputation et un minimum de fierté à garder. Être déguisé en Pikachu alors que Jellal est un faucheur ou Gadjeel un loup-garou, ce n'est pas la même chose...
- Lucy : Tous ceux qui oseront faire un commentaire désobligeant sur ta tenue se verront recevoir ma batte écrasée dans leur gueule. Alors moque-toi du regard des autres et amuse-toi. Je me charge du reste.
Le regard de mon frère s'attendrit face au sérieux de ma voix. Il m'attire contre lui, et dépose ses lèvres sur mon front.
- Luxus : Je t'aime, grande sœur.
- Lucy : Moi aussi je t'aime, souris-je.
On continue notre toc-toc aux portes dans la bonne humeur. En une heure, mon sac à dos est rempli au trois quarts de bonbons. Moi-même, j'ai du mal à réaliser qu'on en ait récolté autant.
- Luxus : Bon, mon sacrifice en valait la peine. Si on ne gagne pas avec ça, je ne comprends pas.
L'heure étant écoulée, nous faisons demi-tour pour revenir au parc. Environ dix minutes plus tard, nous sommes tous rassemblés. Mon regard s'attarde quelques secondes sur Natsu. Il est le dragon le plus adorable que l'on puisse imaginer. Sa combinaison pyjama donne envie de s'y blottir pour savourer la douceur de ses poils rouge vif. Quelques une de ses mèches roses désordonnées dépassent de sous sa capuche, surmontée de petits triangles blanc qui font office de dents. Ça le rend encore plus mignon. J'ai toujours adoré les cheveux de Natsu. Ça, son regard enfantin parsemé de joie qui réchauffe systématiquement mon cœur, et son sourire. Mon dieu, son sourire... A la fois malicieux et tendre, il fait fondre toutes mes résistances intérieures. Je le connais par cœur, et je ne m'en lasserai jamais. Je ne sais pas si Natsu se rend compte du charme qu'il possède naturellement. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il fait des ravages en moi.
Il me disait qu'il serait ridicule en dragon. Je ne suis pas d'accord. Le dragon lui va bien mieux que ce qu'il s'imagine. Un être à la fois puissant et protecteur, mais aussi infiniment doux et réconfortant. C'est ce qu'est un dragon, et c'est la définition même de Natsu. Il est impossible pour moi de ne pas me sentir envahie d'un amour sincère et profond pour quelqu'un d'aussi exceptionnel que lui.
- Natsu : Je n'ai pas encore vu ce que vous avez récolté, mais je suis certain qu'on vous a EXPLOSÉ !
Il lève fièrement ses deux mains, qui tiennent chacune un sac à dos rempli presque à ras bord de bonbons. Nous sommes tellement stupéfaits par ce nombre exorbitant de bonbons que nos mâchoires semblent se décrocher de nos visages.
- Tout le monde : MAIS COMMENT C'EST POSSIBLE ?! s'écrie-t-on.
- Wendy : Natsu a eu une idée super intelligente ! Nous sommes allés au centre de loisirs, et on a expliqué aux animateurs notre mission. Ils avaient des tonnes de bonbons, et ils ont accepté de nous en passer une partie. Ça a rempli au moins la moitié d'un sac. Après, on a toqué aux portes quand on le sentait bien. Et on a aussi fait tous les parcs de jeux, les mamans de jeunes enfants ont été très généreuses avec nous, comme leurs enfants adoraient nos costumes.
- Grey : Moi, ce qui me choque le plus, c'est que Natsu ait eu une idée intelligente.
- Natsu : Tais toi le Dracula de chez Wish, on ne t'a pas sonné !!
- Grey : Ohh, le petit dragon s'énerve !! Retourne au parc avec les enfants au lieu d'embêter les grands, ça nous fera des vacances !!
- Natsu : Et toi va enterrer ta tronche dans un cercueil, tu pourras faire la fête avec des gens aussi froids que toi, six pieds sous terre !
Ouch. Ça tire à balles réelles par ici...
- Grey : Oh alors toi tu-
- Erza : TAISEZ VOUS TOUS LES DEUX OU JE VOUS TABASSE AVEC LA BATTE DE LUCY !
La menace du diable a fait son petit effet. Les deux meilleurs amis se taisent, mais continuent leur guerre en s'assassinant des yeux.
- Lucy : Bon, je pense qu'il n'y a pas de débat, Natsu et Wendy ont gagné la chasse aux bonbons. C'est vous qui choisirez le film ce soir.
Natsu arrête immédiatement de fusiller Grey du regard pour m'adresser un sourire radieux.
- Wendy : On est les meilleurs !! s'exclame-t-elle en faisant un câlin à son frère.
- Juvia : On va à la fête foraine ?
- Tout le monde : Oui ! C'est parti, on y va !!!
Vingt minutes plus tard, nous sommes arrivés au centre-ville. Des épouvantails aux têtes de citrouilles sculptées nous accueillent, avec dans leurs mains des panneaux où il est inscrit : « Entrez à vos risques et périls dans la soirée la plus effrayante de votre vie ! ». De la brume artificielle flotte au-dessus du sol, et bouge gracieusement au moindre passage.
- Gadjeel : Wow, ils ont mis le paquet !
Je ne peux qu'approuver la remarque de Gadjeel. Une maison hantée, un train fantôme, une grande roue « maudite », des stands de tirs, un labyrinthe de l'horreur, des décorations de masques d'Halloween, et j'en passe... Le programme est prometteur. Pas étonnant qu'il y ait autant de monde.
- Natsu : Par quoi on commence ?
- Mirajane/Erza : Le labyrinthe de l'horreur !! S'IL VOUS PLAAAAAÎT ! Ça a l'air trop trop bien !
Sous l'excitation des filles, impossible de refuser. On traverse l'allée pour se rendre jusqu'à l'attraction, et mon regard traîne sur les costumes des gens avec admiration. Il y en a qui ont beaucoup d'imagination, certains déguisements sont vraiment très réalistes. Notre diable et notre infirmière se précipitent à l'entrée pour faire la queue.
- Reby : Je passe mon tour sur celui-là. Je connais ce genre de truc, et je vais faire des cauchemars pendant deux semaines si je rentre dedans. C'est trop « réel » pour moi. Je vous attends à l'extérieur.
- Gadjeel : Je reste avec Reby, ça ne me branche pas non plus.
- Natsu : J'y vais si Lucy et Wendy y vont.
- Wendy : Je sais que je vais avoir peur, mais ça va être marrant. J'y vais !
- Lucy : J'y vais aussi, je n'en ai jamais fait. C'est l'occasion d'essayer !
- Luxus : J'en suis.
- Jellal : Non merci, sans façon-
- Erza : JELLAL, TU VIENS AVEC MOI DANS LE LABYRINTHE, C'EST UN ORDRE !
- Jellal : Oui madame !
Il a changé d'avis en un quart de seconde suite au ton qu'à pris sa petite amie. Je ris discrètement. Erza a vraiment un sacré pouvoir sur lui. Et le pire, c'est que je pense qu'elle en a conscience.
- Grey : Si le chalumeau y va, il n'y a pas de raison que je n'y aille pas aussi !
- Juvia : Juvia va rester avec Gadjeel et Reby pour leur tenir compagnie...
On hoche à tête. Nos trois amis s'éloignent pour nous attendre près de la sortie, pendant que nous nous insérons dans la file d'attente.
- Luxus : Ils font passer deux par deux.
- Mirajane : Luxus, si tu ne viens pas avec moi, je ne rentre pas là-dedans, c'est mort !
Elle ne lui laisse pas le temps de répondre, elle agrippe son poignet et le tire vers elle. Le duo explosif Natsu-Grey s'est mit ensemble. Il ne restait plus que Wendy et moi, nous nous sommes donc naturellement mises en binôme. Il y a un écran avec plusieurs caméras qui montrent ce qu'il se passe à l'intérieur du labyrinthe. Les cris sont retransmis également. Et ça n'a pas l'air d'être de la rigolade.
- Wendy : Lucy, notre amitié va se jouer dans ce labyrinthe ! Tu n'as pas intérêt à me laisser tomber, sinon tu es morte à mes yeux !
- Lucy : Jamais je ne te laisserai jamais tomber.
Son visage s'illumine.
- Wendy : Je sais.
Notre tour arrive, et l'employé qui gère l'attraction nous fait signe d'entrer. Nous n'avons pas de temps limité. Tout ce que nous devons faire, c'est trouver la sortie.
Je m'engouffre à l'intérieur avec la cadette des Dragnir, qui marche devant moi d'un pas prudent. Des lumières vacillantes éclairent l'endroit. Des chauves-souris sont suspendues au plafond, et du faux sang recouvre les murs. Sympa l'ambiance... J'avance sans savoir ce qui nous attend. Mais pour l'instant, nous n'avons pas de mauvaises surprises.
La seconde qui suit cette pensée, de fausses toiles d'araignées nous tombent sur la tête, et Wendy et moi crions en même temps. On s'agite dans tous les sens, essayant d'enlever les toiles de nos cheveux.
- Lucy : Hé bah, ça commence bien cette histoire... marmonnais-je.
On continue d'avancer, jusqu'à tomber sur une intersection qui offre deux nouvelles possibilités : à droite ou à gauche.
- Lucy : Tu veux aller où ?
- Wendy : Mon instinct me dirait d'aller à droite. Mais là, c'est comme en cours de maths : quand la réponse semble trop évidente, c'est généralement la mauvaise réponse. Donc on prend à gauche, décide-t-elle.
J'approuve d'un hochement de tête, et la suit dans le couloir de gauche. Même avec ma veste, le froid du labyrinthe me fait frissonner. Ou alors est-ce l'appréhension qui ne cesse de monter en moi qui me provoque cette réaction ? Aucune idée.
En moins de trois minutes, on a dû faire face à des pics qui sortent du sol, des fantômes animés dotés d'enceintes qui hurlent un son abominable, des armes qui sortent des murs et des souris électroniques. Wendy serre ma main si fort que j'ai l'impression que mes os sont broyés. Ce n'est pas agréable, mais je la laisse faire sans me plaindre. J'essaie de paraître un minimum sereine, mais en vérité j'ai tout aussi peur qu'elle.
Heureusement, on aperçut une porte avec l'indication « Sortie » au-dessus. Wendy pousse un soupir de soulagement. Arrivés à quelques mètres de notre délivrance, un homme déguisé en clown tueur avec une tronçonneuse allumée en main surgit au bout du couloir et marche rapidement vers nous. Wendy et moi hurlons à pleins poumons.
Le délire part beaucoup trop loin là !!
Ma peur réveille mon instinct. Je soulève Wendy en enroulant mon bras gauche autour de sa taille, me précipite vers la porte de sortie, l'ouvre, et la pousse de toutes mes forces à l'intérieur en refermant derrière elle. L'homme à la tronçonneuse est presque arrivé jusqu'à moi, et je hurle de panique lorsqu'il la lève. Je sprinte dans l'autre sens pour lui échapper, m'éloignant de la sortie. Je ne réfléchis pas, je cours comme si ma vie en dépendait. Tout ça devient un peu trop réel, je n'aime pas du tout ça. Je me prends un filet de fausses toiles d'araignées en plein visage, mais je suis si terrifiée que je ne m'en préoccupe même plus. Je me sens oppressée dans ce labyrinthe, je veux sortir de là.
Soudain, j'arrive à la bifurcation de tout à l'heure. Je change de direction, et pars dans le couloir de droite. Je m'arrête quelques secondes, adossée contre un mur, agrippant ma batte à deux mains. Haletante, je sens mon cœur cogner puissamment dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'il va sortir de sa cage thoracique. Et je ne l'avais pas remarqué tout de suite, mais je tremble.
- Lucy : Putain de merde, soufflais-je. Je n'ai jamais été volontaire pour jouer aux Hunger Games ! J'espère que ce taré a arrêté de me poursuivre...
Ma tension ne redescend pas, elle reste malheureusement toujours aussi intense. Lentement, très lentement, j'avance dans le corridor, jetant un coup d'œil discret à chaque fois que je dois tourner, pour m'assurer que le clown de tout à l'heure ne m'attende pas au tournant. Je plaque ma main sur ma bouche pour étouffer mon cri lorsque je vois un faux squelette accroché au mur.
Pourtant, tout était dans le nom : le labyrinthe de l'horreur. C'était un red flag ambulant, et je l'ai bêtement ignoré. C'est mon premier Halloween, j'aurai dû y aller mollo. Mais c'est trop tard, je suis dedans et je paie au prix fort les conséquences de ma bêtise.
Mon supplice se termine lorsque je reconnais le couloir et la porte de sortie qui s'y trouve. Batte en avant, je vérifie qu'il n'y ait personne d'autre que moi dans l'allée, puis m'empresse d'ouvrir la porte et de sortir de ce cauchemar. Tous mes amis m'attendent à l'extérieur avec des visages inquiets. Je me précipite dans les bras de mon frère, et le serre contre moi, le cœur battant.
- Luxus : C'est fini Lu', tu es en sécurité. Ça va ?
Ah oui, c'est vrai, ils ont tout vu à travers les écrans...
- Lucy : Maintenant que je suis sortie, oui. Avant, non, ça n'allait vraiment pas. Je ne suis pas prête de refaire un truc comme ça avant longtemps. Comment vous avez fait pour sortir avant que ce fou à la tronçonneuse ne s'approche de vous ?
- Erza : Aucun d'entre nous ne l'a croisé. Selon l'employé, il ne sort qu'une fois toutes les heures. Vous êtes tombées au mauvais moment. Mais sincèrement, même moi il m'a fait flipper quand je l'ai vu à l'écran. Tu as été super courageuse.
J'étais surtout morte de trouille oui !
- Reby : Tu veux un peu d'eau ?
J'accepte sans hésitation la bouteille qu'elle me tend, et la remercie. Mon rythme cardiaque s'est enfin calmé.
- Grey : Tu es sûre que ça va aller Lucy ?
- Lucy : Ouais, ça va. Mais je pense que je vais avoir besoin d'un truc plus soft...
- Juvia : Tout à l'heure, pendant que vous étiez dans le labyrinthe, Juvia est partie voir ce qu'était la « grande roue maudite ». C'est simplement une grande roue décorée avec quelques guirlandes et des lanternes artificielles dans les nacelles. Ça t'irait ?
- Lucy : C'est parfait.
- Mirajane : Alors go, direction la grande roue maudite !
Je souris, et suis mes amis à travers la foule. Natsu se positionne à mes côtés, et passe un bras derrière moi. Sa main se pose doucement sur ma hanche. Je ne m'attendais pas à ce contact, mais il est le bienvenue. La chaleur de son corps est toujours très agréable.
- Natsu : Tu as un peu trop bien réussi le test.
- Lucy : Hein ?
- Natsu : Avec Wendy. Tu as fait passer sa sécurité avant la tienne. Et ça, elle n'est pas prête de l'oublier. Pour reprendre ses mots : « À ce niveau-là, ce n'est plus une amie, c'est une sœur ».
Elle a vraiment dit ça ? Oh, ma petite Wendy...
- Lucy : J'ai agi sous le coup de la peur, je n'ai pas réfléchi.
- Natsu : On le sait tous. Et c'est ça qui rend le geste encore plus beau.
Il dépose un rapide baiser sur ma joue. Des papillons par centaines s'envolent dans mon ventre à cause de son acte.
- Wendy : Oh mon dieu, je reconnaîtrais ce Batman entre mille ! ROMÉO !!! hurle-t-elle.
La petite sœur de Natsu s'écarte du groupe et fend la foule pour rejoindre son meilleur ami, que j'aperçois au bout de quelques secondes, déjà en train d'enlacer Wendy avec un grand sourire. Nous nous sommes tous arrêtés, et Wendy prend la main de Roméo pour l'entraîner avec elle jusqu'à nous.
- Roméo : Salut tout le monde ! Wow, mais vous vous êtes surpassés cette année ! J'adore vos costumes ! Wendy m'a proposé de venir avec vous à la grande roue maudite, ça ne vous dérange pas ?
- Lucy : Pas le moins du monde ! Tu es toujours le bienvenue. Et puis comme ça on sera un nombre pair, c'est parfait.
- Roméo : Merci !
On arrive à l'attraction, et là encore, il faut se mettre par deux. C'est le nombre maximum de personnes que peut contenir une nacelle. Ma tête se tourne vers Natsu, et mes yeux lui posent une question silencieuse. Il y répond en agrippant un peu plus fermement ma hanche. Je souris. Natsu s'engouffre avec moi dans la nacelle, et le monsieur ferme la porte une fois que nous sommes tous les deux assis l'un en face de l'autre. Les banquettes sont confortables. Une fausse lanterne en forme de citrouille est posée sur ma droite, contre la vitre. L'ambiance est très cosy. Rien à voir avec le labyrinthe. Je suis mille fois plus détendue qu'il y a quinze minutes.
La grande roue bouge soudainement. Ne m'étant pas préparé à ce basculement de la nacelle, je perds mon équilibre, et tombe sur Natsu. Mes genoux encadrent les siens, mes mains sont posées sur son torse, et nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je rougis jusqu'aux oreilles.
- Lucy : Merde, je suis désolée !
J'écarte mon visage du sien, et il rit. La chaleur de son regard réchauffe tout mon être.
- Natsu : C'est rien, c'est pas grave. Tiens, tant que j'y pense ! On a peu de photos juste tous les deux. Ça te dit d'en faire une maintenant ?
- Lucy : Oui, bonne idée ! souris-je.
Je me retourne, et à ma plus grande surprise, Natsu me maintient assise sur ses genoux, alors que je comptais m'asseoir à côté de lui. Il sort son téléphone de sa poche, et une fois la caméra allumée, on fait un grand sourire à l'objectif. Natsu me chatouille sans prévenir, et j'explose de rire.
- Lucy : Hiiii Natsu qu'est-ce que tu fais hahahaha !
Je ne peux plus m'arrêter de rire. Il s'arrête au bout de plusieurs autres secondes de douce torture, et je lui souris tout en reprenant mon souffle. Nos regards s'accrochent et ne se lâchent plus. Le temps semble s'être suspendu.
Il n'y a rien de plus beau dans ce monde que les yeux de Natsu. Ce sont des fragments de nuit étoilée, des pierres précieuses taillées dans la lumière de la lune pour absorber l'obscurité. Je me sens en sécurité rien qu'en les regardant. Et apaisée, aussi. Avec lui, tous mes problèmes s'envolent à l'autre bout du monde comme par magie.
- Natsu : Je suis sûr que toutes les photos sont parfaites, dit-il en rangeant son téléphone dans sa poche, sans jamais rompre notre contact visuel.
- Lucy : Tu me les enverras ?
- Natsu : Oui, bien sûr, dès qu'on sortira d'ici, sourit-il.
Je n'ai pas envie de sortir, j'ai envie de rester dans cette nacelle avec toi. Cette pensée spontanée me surprend moi-même. Pourtant, ça ne m'a jamais paru aussi vrai...
Je me force à détourner la tête pour regarder à l'extérieur. La vue d'en haut est magnifique, on voit absolument toute la fête foraine.
- Lucy : Tu n'es pas ridicule en dragon. Ça te va vraiment bien, en fait, déclarais-je, le regard toujours rivé dehors.
Mais ? LUCY, QU'EST-CE QUE TU FAIS ?! Contre toute attente, Natsu sourit, et caresse doucement mon bras.
- Natsu : Tant que ça te plaît, ça me va, répond-t-il simplement.
Les mots qu'il vient de prononcer résonnent dans mon esprit, se répétant en boucle comme une musique en mode « repeat ». Je ne comprends pas pourquoi ces paroles me touchent autant. Dès qu'il s'agit de Natsu, je n'agis plus normalement. Cela fait quelque temps que je l'ai remarqué, même si la raison m'est toujours inconnue.
La nacelle a déjà fait deux tours, nous entamons donc la descente finale. L'habitacle balance légèrement, c'est pourquoi je m'agrippe à Natsu par réflexe pour ne pas tomber. Nous rions tous les deux de la situation, et je me relève au moment où l'habitacle se stabilise. La porte s'ouvre, et nous sortons de la nacelle.
Après concertation générale, nous avons décidé que notre prochaine destination serait le stand de tir. Sur le chemin, je me fais accoster par un inconnu déguisé en Joker.
- Joker : Hey ma jolie, sympa ta tenue. Ça te dirait de venir boire un verre avec moi ?
Un sourire charmeur aux lèvres, un regard de gros porc, et une approche douteuse avec un surnom censé me flatter... Aucun doute possible, ce mec vient d'essayer de me draguer. J'affiche un air innocent, et lui adresse un faux sourire.
- Lucy : Oh, désolé, mais je n'ai pas soif. En revanche, si tu veux, tu peux être le soleil de ma vie. Ça te dit ?
- Joker : Oh ouais, carrément !
Pauvre con.
- Lucy : Bien. Dans ce cas, reste à 150 millions de kilomètres de moi, ça sera parfait.
Ses yeux s'écarquillent, choqué de s'être fait avoir, et mes amis se tordent de rire. Mon sourire s'agrandit. Je lui adresse un « au revoir » de la main qui se veut provocateur, histoire de bien enfoncer le couteau dans la plaie, puis me retourne et repart en direction du stand de tir avec mes amis. Ils sont en fou rire, ils n'arrivent plus à s'arrêter.
- Natsu : Les punchlines de Lucy la recaleuse de mecs : saison un, épisode deux !
- Mirajane/Erza : Ça c'est ma lulu !!!
- Luxus : Bien joué frangine !
- Gadjeel : Même un coup de batte n'aurait pas été aussi violent hahahaha !!!
- Juvia : Juvia est vraiment impressionnée par la répartie de Lucy !
- Roméo : Je ne m'attendais PAS DU TOUT à ça ! Tu l'as bien remballé, rit-il.
Le stand de tir était génial, tout comme les deux heures suivantes passées à la fête foraine. L'épisode du labyrinthe et du Joker dragueur est presque effacé de ma mémoire. La nuit est tombée depuis un bon moment déjà, il se fait tard.
- Mirajane : Les amis, qui a faim ? Vous voulez rentrer ?
- Natsu : OUI, MOI J'AI FAIM !!!
- Grey : Comme c'est étonnant...
- Lucy : Moi aussi j'ai faim !
- Tout le monde : Idem pour moi !
Nous sortons donc du centre-ville pour rejoindre la maison de Mirajane. Je suis allée chez elle tant de fois, je m'y sens comme chez moi.
- Erza : Mira, je ne peux pas m'asseoir sur ton canapé avec tout ce maquillage sur moi, je vais le cradosser !! s'inquiète-t-elle.
Ah oui, effectivement... Avec presque la totalité du corps peint en rouge, ça va être compliqué.
- Mirajane : Ne t'en fait pas Zaza, tu peux utiliser ma salle de bain et me piquer des vêtements propres.
- Erza : Oh merci Mira, tu es la meilleure !
- Mirajane : Appelle-moi si tu as besoin d'aide, répond-t-elle en lui adressant un clin d'œil.
Elle lui colle un bisous sur la joue, puis file à l'étage.
- Juvia : Natsu, Wendy, vous avez choisi le film qu'on va voir ?
- Natsu : C'est madame qui commande, donc c'est à elle qu'il faut demander, dit-il en pointant sa sœur du doigt.
- Wendy : Voilà un grand frère capable qui a tout compris à la vie ! Oups, pardon, je m'égare. J'ai envie de regarder Coco, si ça ne vous dérange pas. Je sais que ce n'est pas ce qui était prévu, mais j'ai vraiment eu ma dose d'horreur à la fête foraine, et j'ai envie de terminer la soirée sur une bonne note. Et comme ça on restera quand même plus ou moins dans le thème d'Halloween.
- Roméo : Je suis d'accord avec Wendy, c'est une bonne idée !
Les autres approuvent également. On prend place sur le canapé, et je me retrouve assise entre Natsu et Mirajane. Cette dernière a déjà pris possession de la télécommande. Grey, Jellal et Reby ont rassemblé tous nos bonbons dans des saladiers pour qu'on puisse se servir durant le film. Notre cupidémone a lancé Coco une fois que tout le monde eut une couverture sur les genoux.
Erza revient démaquillée et changée trente minutes plus tard. Lorsqu'elle passe devant lui, Jellal l'attire sur ses genoux, et enveloppe son corps avec sa couverture. J'aperçois les joues de mon amie s'empourprer. Ils sont vraiment trop mignons tous les deux.
Lorsque Miguel arrive sur scène pour chanter « Un Poco Loco », nous chantons avec lui en y mettant tout notre cœur. VRAIMENT tout notre cœur. Mais avec les voix magnifiques de mes amis, le rendu est mille fois meilleur.
De toute façon, tout est meilleur avec mes amis.

My Melody (Nalu fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant